La nécessaire gestion des réfugiés syriens

La nécessaire gestion des réfugiés syriens

Avec plus de 70.000 morts en deux années de conflits, la crise syrienne continue d’alimenter l’actualité. Au cours d’une intervention télévisée diffusée le mercredi 17 avril, Bachar Al-Assad a affirmé que la cessation des combats n’était pas à l’ordre du jour. Il a par la suite accusé l’Occident de soutenir des groupes rebelles composés de terroristes proches d’Al-Qaïda. Au vu de ces déclarations, le conflit ne semble pas près de s’achever.

La question de l’envoi d’armes aux rebelles est aujourd’hui sur l’agenda politique des pays occidentaux. Au second plan se trouve cependant la question des réfugiés syriens dont la situation devient problématique. Depuis le début du conflit, 1,2 millions de syriens ont fui leur pays pour la Turquie, le Liban, ou la Jordanie. Ce chiffre pourrait atteindre 3 millions d’ici la fin de l’année1.

Les conditions de vie des réfugiés et des populations aux frontières syriennes se dégradent et une instabilité naissante se fait sentir dans les pays d’accueil qui voient affluer – dans le cas de la Jordanie notamment – plus de 3 000 réfugiés par jour.

Face à cette arrivée de réfugiés, la Jordanie a d’ores et déjà fait connaître ses difficultés pour subvenir aux besoins des populations immigrées et les tensions montent au nord du royaume hachémite. La demande accrue en eau, dans un pays dont les ressources en la matière sont faibles, contribue à créer une rivalité entre les réfugiés et la population locale quant à l’accès à ce bien essentiel.

Certaines villes jordaniennes proches de la frontière syrienne, telles que Mafraq, ont vu leur population doubler depuis le début du conflit syrien, entraînant une augmentation des loyers et des prix des biens de consommation courante. De ce fait, une attitude hostile commence à émerger d’une partie de la population jordanienne envers les réfugiés syriens, qu’ils accusent de rendre leurs conditions de vie plus difficiles.

L’UNICEF, l’organe des Nations Unies qui participe à la gestion de l’aide humanitaire envoyée aux réfugiés syriens, a par ailleurs annoncé qu’il allait bientôt être à court de ressources financières pour mener à bien sa mission. Sans budget supplémentaire, l’UNICEF sera bientôt obligé de réduire son aide qui prévoyait entre autre une livraison de plus de 3 millions de litres d’eaux.

Associée à l’augmentation des températures des mois à venir et à une demande accrue en eau, la réduction de l’aide humanitaire pourrait compliquer une situation déjà difficile, notamment pour la Jordanie où les estimations indiquent que le nombre de réfugiés sur son territoire pourrait atteindre un million d’ici la fin de l’année, soit près d’un cinquième de sa population.

Sacha Madar

1 http://www.guardian.co.uk/world/2013/mar/10/syrian-refugees-could-triple-to-3m

Sources :

http://world.time.com/2013/04/17/assad-accuses-west-of-backing-al-qaida-in-syria/

http://world.time.com/2013/04/04/how-syrias-refugee-crisis-is-draining-jordans-scarce-water-supply/

http://www.mercycorps.org/articles/jordan-syria/syria-refugee-crisis-becoming-unsustainable

http://www.aljazeera.com/news/middleeast/2013/04/201341062629852777.html

http://staff.blogs.aljazeera.com/topic/syria/unicef-official-talks-about-syria-refugee-funding-crisis

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/9920662/There-could-be-3-million-Syrian-refugees-by-2014-warns-UN.html

http://www.guardian.co.uk/world/2013/mar/10/syrian-refugees-could-triple-to-3m

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