Israël et la question du bi-nationalisme

Israël et la question du bi-nationalisme

En proclamant la fondation de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948, David Ben Gourion n’avait pas forcément imaginé que la population musulmane israélienne puisse un jour dépasser la population juive, et ainsi remettre en cause l’identité de l’Etat hébreux.

Le taux de natalité de la population musulmane israélienne, estimé à 2,6% en 2010, augmenterait de manière plus importante que le taux de natalité de la population juive, établi à seulement 1,7% en 2010.

Aujourd’hui, la population juive représente environ 75% de la population israélienne, les 25% restant étant composés de musulmans israéliens et, dans une moindre mesure, de chrétiens et de druzes.

Le Dr. Wahid Abd al-Magid, éditeur chez al-Ahram, prédit que la population musulmane pourrait devenir majoritaire en Israël d’ici 2035 et au plus tard en 2048, conduisant l’Etat hébreu à une crise identitaire.

Face à cet éventuel problème, la réaction du gouvernement israélien est mitigée entre alarmisme et remise en cause de la situation. En effet, l’impact du taux de natalité des populations musulmanes israéliennes est contesté par l’idée que ce dernier devrait s’amenuiser dans les années à venir. Le niveau de vie de ces populations se développant, leur taux de natalité tendrait à diminuer, se rapprochant ainsi de celui de la population juive.

Pour l’instant, le gouvernement israélien n’a pas de réponse dans le cas où le taux de natalité des populations musulmanes resterait constant. Un espoir repose sur la population juive  orthodoxe dont le taux de natalité est le plus important d’Israël. Cependant, le mode de vie des juifs orthodoxes pèse lourdement sur l’économie d’Israël. En effet, ces derniers consacrent leur temps à l’étude des textes et ne travaillent pas, leurs revenus étant constitués de subventions de l’Etat.

L’importance pour Israël de maintenir une majorité à population juive pourrait influencer l’Etat hébreu concernant la situation des Palestiniens. Annexer la Cisjordanie et la bande de Gaza reviendrait à intégrer au sein d’Israël des millions de musulmans dont le taux de natalité est supérieur à celui de la population juive, renforçant ainsi la perspective d’une crise identitaire et la menace d’une majorité musulmane. Une solution à deux Etats s’avérerait dans ce cas plus judicieuse.

Par Sacha Madar

Source :

http://www.ibtimes.com/israels-demographic-time-bomb-arab-majority-state-213933

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