Dans une lettre au Sénat américain, le procureur général des États-Unis, Eric Holder, a reconnu que depuis 2009, les États-Unis ont tué quatre de leurs citoyens dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Parmi les quatre victimes, éliminées par des attaques de drones, seul Anwar Al-Aulaqi aurait été délibérément visé par les États-Unis, les autres étant des victimes collatérales. L’exécution d’un citoyen américain par son gouvernement sans procès pose problème à l’administration de Barack Obama qui tente de se justifier.
Le rôle d’un État est en effet de protéger ses citoyens, non pas de les tuer. Mais l’idée de l’administration américaine est qu’il est possible d’exécuter un citoyen américain sans aucune forme de procès, à condition que son appartenance à Al-Qaïda ou tout autre groupuscule terroriste ait été prouvée et qu’il soit activement engagé dans la préparation d’une attaque visant à tuer des Américains. La guerre contre le terrorisme et la sécurité des citoyens américains passe avant tout.
Anwar Al-Aulaqi occupait un poste élevé au sein d’Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique (AQPA) et avait clairement précisé son intention de porter atteinte aux intérêts américains. Il avait par ailleurs annoncé son souhait que ses attaques ôtent des vies américaines. Cependant, ce sont les actes d’Al-Aulaqi, plus que ses paroles, qui auraient poussé les États-Unis à l’éliminer.
Al-Aulaqi a commis plusieurs attaques en dehors des Etats-Unis et aurait cherché à plusieurs reprises à conduire une attaque sur le sol américain. Il aurait entrainé Umar Farouk Abdulmutallab, l’individu qui a tenté de faire exploser un avion en direction de Détroit le jour de Noël 2009. Il aurait également participé à la préparation d’un attentat contre deux avions cargos américains en 2010, ainsi qu’à de nombreuses autres tentatives non précisées.
L’exécution d’Al-Aulaqi au Yémen se serait fait en respect du droit de la guerre. La cible était considérée comme ayant une haute valeur militaire, non comme étant un civil et encore moins comme étant un citoyen américain.
Même si cette attaque semble justifiée du point de vue de l’administration Obama, priorité est ici donnée à la lutte contre le terrorisme. Cependant, de nombreuses institutions, telles qu’Amnesty International, ont déjà pointé du doigt ce comportement. L’actuel président des États-Unis a répondu à ces critiques lors d’un discours à la National Defense University de Washington, précisant que l’usage de drones pour des actions létales en dehors de l’Afghanistan sera soumis à des critères stricts. Mais ces critères, à savoir la menace continue et imminente sur les États-Unis et la « quasi-certitude » qu’il n’y aura pas de victimes civiles, ne risquent pas de calmer les protestations.
Sources :
http://www.aljazeera.com/news/americas/2013/05/2013522204811334806.html
http://www.bbc.co.uk/news/world-us-canada-22638533
http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,2135132-2,00.html
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