“Mythe nordiste” et relations entre la Normandie et la Scandinavie, (1880-2015). (1)
En novembre 2015, le journal régional Ouest-France tentait de faire un inventaire de l’héritage scandinave en Normandie(2). Ainsi, on apprend dans cet article que la vie quotidienne des Normands est remplie de petits détails qui font référence à leurs « cousins du Nord ». Des répliques de drakkars(3) sont amarrées dans les ports de Carentan et de Dreknor. Le célèbre bateau viking a également donné son nom aux cinémas de Dives-sur-mer, de Luc-sur-mer ou encore d’Yvetot ; mais c’est aussi une friandise que l’on retrouve dans la région de Caen. Plus symbolique encore, la région de Basse-Normandie a eu pour logo, jusqu’à sa disparition en 2016, un drakkar vert sur fond bleu. Enfin, l’embarcation scandinave a donné son nom au club de handball de Caen. Toujours dans le domaine du sport, la mascotte du Stade Malherbe est un Viking coiffé d’un casque à cornes. La langue norroise(4) a également laissé des traces en Normandie. Les villes de Honfleur, Harfleur, Ficquefleur ou encore Barfleur tiendraient leur nom du mot floï qui signifie en norrois la bais. De même, selon la tradition normande, les patronymes Anquetil, Equilbec, Gonfray, Ingouf ou Quétel seraient directement hérités des guerriers vikings. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en 2015 l’université de Leicester a mené une grande enquête pour retrouver de l’ADN scandinave chez les Normands(5).
Si ces éléments peuvent paraître anecdotiques, ils rappellent néanmoins le passé commun que partagent la Normandie et les pays scandinaves et plus particulièrement la Norvège et le Danemark. En effet, la région normande voit officiellement le jour en 911 suite au traité de Saint-Clair-sur-Epte. Par cet accord, Charles le Simple met fin à plusieurs années de conflit avec les populations scandinaves, majoritairement danoises et norvégiennes, au nord du royaume franc. Les premiers guerriers vikings arrivent en Europe de l’Ouest ont lieu en Ecosse et en Irlande vers 795. Les Danois et les Norvégiens arrivent sur les côtes de l’actuelle Normandie autour de l’an 800(6). Peu à peu, ils pénètrent sur une grande partie du territoire franc en remontant les fleuves grâce à leurs embarcations à fond plat. Ainsi, Nantes est attaquée en 843, Tours en 853 et Orléans en 856(7). La particularité des invasions vikings est qu’elles ne sont pas de simples raids. Les peuples scandinaves cherchent à s’installer sur les terres où ils arrivent. On estime qu’à la fin du IXe siècle une véritable organisation politique et sociale scandinave voit le jour dans les îles britanniques et au nord du royaume franc. Or, un de ces chefs vikings installé dans l’actuelle Normandie, Rollon, entre en conflit avec le pouvoir franc. Des négociations sont alors entamées et elles donnent le jour au traité de Saint-Clair-sur-Epte. En échange de la cession du territoire de la Normandie à Rollon, le chef scandinave accepte de se convertir au catholicisme et de se soumettre à l’autorité des rois francs. La Normandie est née(8).
La Normandie a été créée en 911 grâce au traité de Saint-Clair-sur-Epte entre Rollon et Charles le Simple.
P. Poschadel, Eglise Notre-Dame de Saint-Clair-sur-Epte, Croisillon nord, vitrail représentant le traité de Saint-Clair-sur-Epte, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons.
Si le traité de Saint-Clair-sur-Epte a largement été étudié par les historiens, il reste peu de sources historiques ou de traces archéologiques de la « période viking » en Normandie. En effet, le but premier des populations scandinaves était de s’intégrer à la société franque déjà existante. Il se crée alors des alliances matrimoniales et de nombreuses conversions religieuses effacent rapidement les traces de l’ascendance scandinave dans la population normande. Ce flou historique va nourrir la création de ce qu’on appelle le « mythe nordiste » en Normandie. Ce mythe présente les Normands comme des descendants directs des Vikings, ce qui les différencierait du reste des Français, qui eux tireraient leur origine des populations franques. Si ce mythe est né au Moyen-Âge(9), il a pris une ampleur importante à partir du XIXe siècle. Même si ce mythe a largement été remis en question par les historiens, il reste très présent en Normandie et dans les relations entre la région française et la Scandinavie. De plus, il s’appuie sur des faits difficilement vérifiables ce qui mène à de nombreuses réinterprétations et transformations. Cet article se propose d’étudier les évolutions et la plasticité de ce mythe du XIXe siècle jusqu’au début des années 2000 en Normandie. Pour cela, nous étudierons dans un premier temps comment le mouvement régionaliste normand a remis le mythe nordiste au goût du jour au milieu du XIXe. Puis, dans un deuxième temps, nous verrons comment le mythe a été progressivement abandonné avant de réapparaître dans les années 1960 dans les cercles régionalistes identitaires. Enfin, nous nous intéresserons à sa réutilisation récente, notamment dans les cadre des relations développées entre la Normandie et la Norvège.
La renaissance du mythe au XIXe siècle
Si le mythe nordiste est né au Moyen-Âge, il a longtemps eu peu d’écho au sein de la population normande. C’est à partir des années 1880 qu’il va d’abord intéresser les intellectuels normands, de plus en plus sensibles aux idées régionalistes. Puis, il se diffuse à la population normande dans son ensemble, jusqu’à la célébration du millième anniversaire du traité de Saint Clair-sur-Epte en 1911.
Un mythe qui s’inscrit dans l’histoire du régionalisme
Les grandes découvertes archéologiques en Scandinavie à la fin du XIXe siècle ont influencé la renaissance du mythe nordiste en Normandie
Larry Lamsa, Bateau d’Oseberg, Musée des navires vikings, Oslo CC BY 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/2.0>, via Wikimedia Commons.
À la fin du XIXe siècle, une série de grandes découvertes archéologiques en Scandinavie va réveiller l’intérêt des Normands pour les invasions vikings. En effet, en 1880, on découvre un bateau dit de Gokstad ainsi que des boucliers décorés à Sanderfjord dans le sud de la Norvège. Le bateau date du milieu du IXe siècle et correspond au type de bateau qui ont servi aux Vikings pour accoster en Angleterre et en Normandie. C’est la première fois que l’on retrouve une telle embarcation(10). Vingt ans plus tard, en 1904, on retrouve un autre bateau du IXe siècle à Oseberg, toujours dans le sud de la Norvège. Ces découvertes vont alimenter le mouvement régionaliste normand en plein essor à la même époque. Le régionalisme n’est pas une spécificité normande, le terme apparaît pour la première fois en 1874 et en 1900 la Fédération régionaliste de France est créée(11). Le régionalisme peut se définir comme la volonté de mettre en avant certaines caractéristiques régionales. Pour Maurice Aghulon, il faut néanmoins différencier deux conceptions de cette « culture régionale ». La première est identitaire et se retrouve principalement dans les régions aux revendications autonomistes fortes comme la Corse ou encore la Catalogne. La seconde définition, plus compatible avec l’idée républicaine, a pour objectif principal de revendiquer des spécificités régionales(12). À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les régionalistes normands appartiennent à la deuxième catégorie : il n’y a pas vraiment de volonté indépendantiste au sein du mouvement même si parfois certains acteurs n’hésitent pas à parler de « grande Normandie ». Ils vont principalement s’appuyer sur ces découvertes archéologiques et sur le mythe nordiste pour développer leur discours. Ainsi, si le mythe nordiste existe en Normandie depuis le Moyen-Âge, il connaît un important renouveau à la fin du XIXe siècle. En 1881, le Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie publie une « Étude préliminaire pour servir à l’histoire des Normands et de leurs invasions(13) ». En 1884, le Dragon normand, épopée signée par un moine de Rouen du XIIe siècle, est éditée. En 1886, l’association le Souvenir normand est fondée par deux hommes se prétendant être des descendants de Guillaume le Conquérant. Ils cherchent à développer un « pannormanisme » en réalisant une « paix des Normands » entre l’Angleterre, la Russie, la Sicile, la Normandie et la Scandinavie(14). En 1886, Aristide Frémine publie La légende de Normandie, un recueil de seize poèmes avec des références constantes aux origines vikings des Normands. Ce recueil est considéré comme la première réelle œuvre de la littérature régionaliste normande(15).
Néanmoins, au tournant du XXe siècle, le mythe nordiste se développe principalement dans les cercles intellectuels normands. Il faut attendre 1911 et les grandes célébrations du Millénaire de la Normandie pour que ce mythe trouve un écho plus populaire.
D’un mythe savant à un mythe populaire : le Millénaire de la Normandie
Le mythe nordiste a largement été popularisé en Normandie grâce à la grande célébration du Millénaire de la région en 911
Archives départementales de Seine-Maritime (Rouen), Côte 11Fi3561, « Arrivée de Rollon sur son drakkar », Millénaire de la Normandie, Rouen, 1911. Licence Etalab V2
En 1911, pour célébrer le millième anniversaire de la signature du traité de Saint-Clair sur Epte, les régionalistes normands décident d’organiser une manifestation de grande ampleur. C’est George Dubosc, journaliste au Journal de Rouen et Lucien Valin, membre de l’Académie des sciences, des belles lettres et des arts de la ville, qui proposent à la mairie de Rouen d’organiser un Millénaire de la Normandie(16). Le conseil municipal de la ville approuve le projet et déclare qu’une grande fête sera organisée « pour commémorer les hauts faits des Normands et retracer la part d’activité et de gloire à laquelle notre race peut prétendre dans le patrimoine national(17) ». Un Comité du Millénaire est alors créé. Les célébrations se divisent en trois temps : tout d’abord, une grande fête populaire est organisée avec des défilés dans les rues de Rouen, puis une exposition d’art normand et enfin un congrès scientifique qui publie un Livre du Millénaire de la Normandie qui est en réalité un recueil d’articles d’intellectuels sur l’art, la littérature et l’histoire de la région(18). Dans les rues de la ville normande d’impressionnants décors sont installés : des sculptures de drakkars sont dressées sur des portails à l’entrée des rues principales, un concours de décoration de façades est lancé pour inciter les habitants à participer aux célébrations, des joutes nautiques se déroulent sur la Seine, des concours hippiques et des matches de football sont même organisés. Le 11 juin, au plus fort des célébrations, mille rouennais en costumes vikings ainsi que quinze chars défilent du port vers le centre ville. Un homme habillé en Rollon mène le cortège à cheval. Au même moment, un drakkar piloté depuis la Norvège par des étudiants amarre dans le port de la ville. La Dépêche de Rouen avance le nombre de quarante mille spectateurs venus de toute la région(19).
Le mythe nordiste a largement été popularisé en Normandie grâce à la grande célébration du Millénaire de la région en 911
Archives départementales de Seine-Maritime (Rouen), Côte 11Fi3561, « Le Drakkar de Rollon », Millénaire de la Normandie, Rouen, 1911. Licence Etalab V2
La célébration du Millénaire est aussi un moment important des relations entre la Normandie et la Scandinavie. En effet, le Comité du Millénaire envoie une invitation à toutes les « nations normandes ». Ainsi, le Danemark, la Norvège, la Suède, l’Angleterre et la colonie norvégienne de Fago, dans le Dakota du Nord aux États-Unis envoient une délégation de représentants pour se joindre aux célébrations. La Norvège et le Danemark font aussi cadeau à la ville de Rouen d’un menhir de seize tonnes taillé spécialement pour l’occasion et d’une copie d’une pierre runique qui se trouve dans le Jutland. La chorale du Commerce de Kristiania(20) fait également le déplacement jusqu’à Rouen. Enfin, deux bateaux scandinaves sont ancrés dans le port de la ville normande pendant toute la durée des célébrations(21).
Pour Jean Pierre Chaline qui s’appuie sur les écrits du président du Comité du Millénaire, A. Salles, cette célébration n’est en rien une démonstration autonomiste de la part des Normands. Elle a avant tout pour but d’unifier culturellement une région en lui écrivant un passé commun en lien avec les pays scandinaves(22). Néanmoins, à partir des années 1970, le mythe normand prend une tournure beaucoup plus politique.
Le mythe normand après la Seconde Guerre mondiale
Après la célébration du Millénaire, considéré comme l’apogée du mouvement régionaliste normand au début du XXe siècle, le mythe nordiste disparaît à nouveau . Il faut attendre les années 1960 pour qu’il suscite une nouvelle fois un intérêt. Mais, cette réapparition du mythe normand va cette fois se teinter d’une nouvelle idéologie, alors que jusque-là il était resté largement apolitique.
Un glissement du mythe vers des courants nationalistes et identitaires
En 1956, un nouveau découpage régional du territoire français est opéré. Vingt-deux régions sont alors créées à partir de logiques économiques et non historiques. La Normandie se retrouve divisée en deux, entre la Basse-Normandie et la Haute-Normandie . Un petit courant autonomiste normand se fédère alors et entend remettre en cause ce découpage(23). À la fin des années 1960, cette remise en cause du découpage régional s’associe à une opposition au processus de centralisation administrative. On voit alors apparaître des associations qui réclament un « droit à la différence » régionale(24). Partout en France se développent des musées régionaux et on recommence à célébrer des fêtes régionales traditionnelles qui avaient été peu à peu abandonnées. C’est dans ce contexte que le mouvement régionaliste normand retrouve une audience. Si on se réfère de nouveau à la définition de Maurice Aghulon, avant les années 1960, ce mouvement cherche largement à créer un sentiment d’identité commune en Normandie. Mais, à partir de 1960, on assiste à une réelle politisation du mouvement régionaliste normand et du mythe nordiste. La revue Heimdal(25) étudiée par Benoît Marpeau illustre bien cette politisation du mythe. La revue est créée en 1971 par George Bernage et si, pour la plupart des lecteurs, il s’agit avant tout d’une revue sur l’histoire et les traditions normandes, une lecture plus attentive met à jour une ligne politique claire. En effet, la revue se présente comme une « revue d’art et d’histoire de la Normandie(26) » et publie des articles sur la « culture viking » avec des recettes de cuisine, des cours de « langue viking » (qui sont en réalité des cours d’islandais(27)), des listes de prénoms nordiques à donner à ses enfants etc. La revue se veut également scientifique et publie des articles d’archéologie, de toponymie ou d’architecture. C’est dans ces articles que l’on trouve un sous-texte politique clair. En effet, un certain nombre d’entre eux défendent l’idée d’une « race nordique » que les Normands auraient hérité des Scandinaves. Ces écrits reposent notamment sur des théories du XIXe siècle et sur la phrénologie qui entendent déterminer les comportements des individus en fonction de la forme de leur crâne(28). Un article renvoie même à des théories issues des travaux de Bolko F.V. Richthofen, professeur allemand d’archéologie connu pour ses liens avec le nazisme et ses écrits antisémites(29). On estime que la revue s’est vendue à trois ou quatre mille exemplaires par numéro dans les années 1970, ce qui est important pour une revue régionale(30). A partir de 1975, Heimdal devient également une maison d’édition installée à Bayeux qui publie majoritairement des livres d’histoire normande.
Ainsi, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, le mythe nordiste se politise et défend une idéologie identitaire marquée.
L’utilisation du mythe nordiste pour nouer des liens avec la Norvège
Le but des régionalistes normands des années 1970 est donc de faire reconnaître ce qu’ils considèrent comme des spécificités normandes en France. Pour cela, ils vont chercher à entrer en contact avec la Norvège et à développer des liens d’amitié avec le pays scandinave pour renouer les liens entre les Normands et le pays de leurs « ancêtres ». La Gilde de Saint-Olav, fondée en 1977 et domiciliée à Bayeux(31), est un des acteurs majeurs de ce rapprochement entre la Normandie et la Norvège. Il s’agit en réalité de la version française de la « Normanna Gilde » qui a été fondée à Oslo en mai 1977, pendant les « Journées françaises » où une délégation normande était présente(32). Le but des deux associations est de développer des liens culturels, amicaux et économiques entre la Normandie et la Norvège. Si, dans ses statuts, l’association française se veut strictement apolitique, on comprend qu’en réalité elle est fortement liée au mouvement régionaliste et identitaire normand. George Bernage, le fondateur d’Heimdal, fait d’ailleurs partie des membres originaux de la Gilde(33). Lors de sa création, son président et fondateur, Pierre Favier, a accordé un entretien au quotidien régional Ouest-France. Il affirme alors que l’association a pour but de « retrouver les origines scandinaves de la Normandie, qui a subi une ‘francisation intensive’ depuis cinq siècles et qui a été vidée de sa substance culturelle et aujourd’hui économique ». Il ajoute également qu’il faut « équilibrer l’apport français par un retour aux sources scandinaves […] qui font ‘l’originalité’ de la culture normande(34) ». On retrouve ici le discours des mouvements régionalistes d’après 1968. Un des arguments de ce mouvement est que la centralisation de l’État a mené à un « colonialisme intérieur » de la part de Paris et à un « génocide culturel » dans les régions au profit d’une culture française uniformisée(35).
La figure d’Olav Haraldson dit Saint Olav a été reprise par le courant régionaliste normand dans les années 1970.
La mort de Saint Olav, Manuscrit du Flateyjarbók, vers 1390, image libre de droit, Store Norge Leksikon, https://snl.no/Olav_den_hellige.
La Gilde va donc chercher à tisser des liens entre les Normands et les Norvégiens. Elle organise des rencontres et des évènements culturels et elle va même s’associer à la mairie de Bayeux. En effet, en septembre 1977, le maire de Bayeux, Jean le Carpentier(36) veut installer une réplique d’un drakkar à Bayeux. Il se rend donc en Norvège et rencontre le conseiller culturel français à Oslo, Eric Eydoux(37). Le maire cherche à développer les liens entre sa ville et la Scandinavie. Il est alors invité à un dîner donné par la Gilde Saint Olav en janvier 1978 pendant lequel la possibilité d’un jumelage entre Bayeux et une ville normande est évoquée(38). Un mois plus tard, la mairie fait appel à la Gilde Saint Olav(39) pour accueillir une quarantaine de Norvégiens invités par le conseil municipal. La délégation se compose d’étudiants, de lycéens et de professeurs accompagnés par l’adjoint au maire de la ville de Kristiansand(40). L’article de Ouest-France qui relate la rencontre est intitulé « ‘Descendants des Vikings’ reçus à l’hôtel de ville(41) ». Ce titre retranscrit bien la manière dont les Normands conçoivent les liens qui les unissent aux Norvégiens. Tout comme la visite de Jean Le Carpentier qui avait pour but de faire construire un drakkar, les relations entre la ville normande et la Norvège sont essentiellement fondées sur la revendication d’un passé historique, romancé ou non, qui servirait à renouer des liens avec des cousins lointains. Dans un article paru dans Ouest-France en 1979, les fondateurs de l’association estiment également que « l’économie normande est fortement compromise par la division de la Normandie en deux régions, sous l’entière responsabilité de la région parisienne(42) » ce qui expliquerait pour eux les difficultés économiques de la Normandie à la fin des années 1970. Le discours régionaliste de l’association est donc toujours très clairement affirmé deux ans après sa création.
Après 1979, on ne trouve plus de trace de la Gilde dans la presse régionale. Néanmoins, à partir des années 1980, les échanges entre la Normandie et la Norvège s’accélèrent. En 1979, la section norvégienne de Bayeux(43) est créée puis, en 1983, l’Office franco-norvégien d’échange et de coopération (OFNEC) voit le jour. Mais ces deux institutions ne s’intéressent pas vraiment au mythe nordiste, voire le rejettent. Pour l’OFNEC particulièrement, il est important de sortir les relations franco-norvégiennes du prisme identitaire et régionaliste.
Une réorientation du mythe à l’orée du XXIe siècle
Avec la création de l’OFNEC, le mythe nordiste disparaît à nouveau des relations entre la Normandie et la Norvège. Le but de l’OFNEC est de développer la coopération interculturelle et universitaire entre la Normandie et le pays scandinave et non de commémorer un passé commun. Néanmoins, en 1993, la région de Basse-Normandie signe un accord de jumelage avec le comité du Hordaland qui se situe dans le sud-ouest de la Norvège. C’est dans le cadre de ce jumelage que le mythe nordiste va réapparaître mais cette fois avec un tout nouvel objectif.
S’éloigner du caractère politique du mythe
L’OFNEC est créé en 1983 par Eric Eydoux, ancien conseiller culturel français auprès de l’Ambassade d’Oslo et professeur de littérature scandinave à l’Université de Caen, et Rolf Tobiassen, professeur de français à l’Université d’Oslo. C’est un office universitaire rattaché à l’Université de Caen. En 1974, le Storting, le parlement norvégien, vote une réforme de simplification et de démocratisation de l’enseignement en Norvège. Or, cette réforme menace la politique culturelle française dans le pays car l’apprentissage du français n’est plus obligatoire ni au collège (ungdomsskole) ni au lycée (gymnas), il est simplement optionnel(44). La création de l’OFNEC est une réponse directe à cette réforme. En effet, l’Office a pour but d’accueillir des étudiants et universitaires norvégiens qui souhaiteraient apprendre le français ou donner des conférences, ainsi que de futurs enseignants norvégiens qui viendraient se former en Normandie. Il est associé aux universités d’Oslo, de Bergen, de Trondheim et de Tromsø(45). Mais, l’OFNEC a aussi une vocation culturelle. Il organise des expositions et des rencontres autour de la Norvège et est notamment à l’origine de la création du festival des Boréales de Normandie dont il assurera la direction de 1992 à 1999. Or, que ce soit lors des évènements organisés par l’OFNEC ou lors du festival des Boréales, il est très rarement fait mention du mythe nordiste. L’OFNEC organise des expositions de peintures comme l’exposition « Peintres du Nord en voyage dans l’Ouest » qui est inaugurée en 2001 et est présentée à la fois au musée des Beaux-Arts de Caen et au musée national finlandais, l’Atenuem d’Helsinki(46). Elle s’intéresse aux peintres nordiques venus en France à la fin du XIXe siècle pour peindre en Normandie et en Bretagne. L’Office est aussi contacté par le ministère de la Culture pour organiser la cinquième édition du programme « Belles Étrangères(47) en 1991. L’Office apporte alors son expertise dans le domaine de la littérature norvégienne et s’occupe d’organiser des rencontres avec onze auteurs en France mais aussi en Belgique. Quant aux Boréales, il s’agit avant tout d’un festival littéraire et artistique qui a pour but de faire connaître aux Normands la culture nordique contemporaine. Ce festival accueille des auteurs et artistes originaires de Suède, Norvège, Danemark, Islande, Finlande et des pays baltes qui viennent présenter leur travail et faire connaître une littérature et une culture bien souvent réduites aux romans policiers scandinaves.
Seule la presse fait référence aux Vikings et au mythe nordiste quand elle traite des événements organisés par l’OFNEC ou les Boréales. L’image de l’invasion viking est un lieu commun largement utilisé. En 1995, Télérama consacre un dossier au festival. L’hebdomadaire a choisi de titrer sur les liens entre la Normandie et la Scandinavie, en mettant en en-tête de son dossier la formule suivante : « chaque année, les Normands accueillent leurs cousins vikings pour fêter la culture nordique(48) ». En 1998, le Nouvel Obs consacre également un dossier au festival qu’il titre « Les Vikings attaquent, la grande saga des écrivains venus du froid(49) ». La presse nordique adopte également les mêmes codes. En 1992, le quotidien danois Politiken titre « Nordisk invasion(50) » (L’invasion nordique) pour parler du festival.
Ainsi, jusqu’au début des années 1990, le mythe nordiste et la référence aux « origines » scandinaves des Normands se font plus rares dans les échanges entre la Normandie et la Scandinavie.
Ouvrir la Normandie sur l’Europe
La signature du jumelage entre la Basse-Normandie et le Hordaland en 1993 est une étape importante dans l’évolution du mythe nordiste en Normandie.
Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 49, dossier « 1993-94-95 », Charte de jumelage entre la Basse Normandie et le Hordaland, 29 novembre 1993
Finalement, le mythe nordiste réapparaît dans les années 1990, lorsque la Basse-Normandie signe un accord de jumelage avec le Hordaland. La charte de jumelage entre les deux régions est signée le 29 novembre 1993 et elle stipule, dès son préambule, que l’accord « s’appuie sur une culture et un passé commun(51) ». De plus, lors de la signature de l’accord, le président de la région Basse-Normandie déclare en s’adressant à la délégation du Hordaland « ainsi vous voici de retour chez vous ! De nouveau vous nous envahissez ! La venue des Norvégiens à Caen est rituellement l’occasion de rappeler celle de leurs ancêtres quelques mille ans auparavant, et je ne saurais manquer à cette tradition(52) ». Mais dans ce même discours, René Garrec insiste sur la nouvelle orientation qu’il veut donner à cette réactualisation du mythe nordiste : ce n’est pas qu’une simple célébration du passé, c’est un moyen de développer des liens culturels et économiques entre la Basse-Normandie et d’autres pays européens. Il déclare que « cette tradition n’est pas seulement un culte pieux du passé mais source d’initiatives nouvelles et que les rapports entre [les] deux régions trouvent actuellement à se renforcer de la plus heureuse façon(53) ». Le conseil régional veut éviter tout discours folklorique mais plutôt utiliser « ses racines et sa tradition pour construire son avenir(54) ».
Ainsi, au début de l’année 1996, le conseil régional de Basse-Normandie reçoit le dossier de présentation d’un projet de grande ampleur : Viking heritage(55), décrit comme « un projet de coopération régionale ayant pour but le développement économique dans le champ culturel(56) ». Ce projet associerait la Basse-Normandie, le Pays de Galles, l’Irlande, la ville d’York, les îles Orkney en Ecosse ainsi que le Hordaland et l’Islande. Les Îles Féroé et le Groenland sont aussi invités à prendre part au projet sous le statut d’observateurs « actifs ». Viking heritage est subventionné par l’Union européenne, le Hordaland et l’Islande sont donc désignés comme « partenaires associés » car ils ne sont pas membres de l’Union. Ainsi, la Basse-Normandie compte sur ce projet pour attirer de nouveaux touristes. En effet, face au déclin de la petite industrie et de l’agriculture, certaines régions, dont la Normandie, ont dû trouver une nouvelle source de revenu, comme le tourisme. La mise en valeur du patrimoine viking constitue donc un atout majeur pour la région. Un autre projet similaire a été envisagé en 2001, intitulé Nave-Norboat(57). Il avait pour but d’associer plusieurs musées dont le Musée des bateaux vikings de Roskilde au Danemark ou le chantier naval d’Oselvar en Norvège pour créer un réseau européen de musées et de conservatoires de la marine permettant l’échange d’expériences et de compétences dans la conservation de l’artisanat maritime. Néanmoins, ces deux projets n’ont jamais vu le jour. Le passé de la Basse-Normandie a aussi permis à la région française de nouer des relations avec la Sicile. En effet, les Normands ont contrôlé l’île italienne à partir de 1092. En 1997, à l’occasion de la célébration du 800e anniversaire de la naissance du parlement de Sicile, René Garrec est invité par Nicola Cristaldi, président de l’assemblée régionale de l’île à le rencontrer. René Garrec décide alors de proposer à Magnar Lussand, alors président du Hordaland, de l’accompagner en Sicile(58). La célébration du huit-centième anniversaire du parlement sicilien devient alors l’occasion « de développer les liens historiques et culturels(59) » entre les trois régions. Le conseil régional de Basse- Normandie cherche alors à créer un « réseau viking(60) » qui prolongerait les liens historiques qui existent entre le Hordaland, la Basse-Normandie et la Sicile. La Basse-Normandie étant déjà jumelée avec la région norvégienne et le Hampshire en Angleterre(61), la Sicile serait la dernière étape de « l’itinéraire normand(62) ».
Ainsi, de mythe régionaliste et identitaire dont le but est de singulariser la Normandie en revendiquant une histoire spécifique, il devient un argument pour ouvrir la Basse-Normandie sur l’étranger et développer ses relations extérieures avec des pays d’Europe du nord mais aussi d’Europe du sud. En effet, à partir de 1993, l’origine scandinave des Normands est utilisée pour justifier des échanges avec la Norvège, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Islande ou encore la Sicile afin de créer des partenariats économiques et culturels européens.
Ainsi, on peut retracer les évolutions récentes du mythe nordiste en Normandie. S’il réapparaît vers les années 1880 dans les cercles intellectuels normands, le mythe viking atteint son apogée populaire avec la célébration du Millénaire de la Normandie en 1911. Puis, il retombe peu à peu dans l’oubli. C’est au début des années 1970, que l’on retrouve le mythe, mais cette fois avec un sous-texte politique et identitaire très affirmé. Il permet de justifier l’idée d’une « Grande Normandie » que l’on retrouve notamment dans la revue Heimdal ou à travers la création de la Gilde Saint Olaf à Bayeux. Mais, à partir des années 1980 et jusqu’au début des années 1990, le mythe s’efface peu à peu et finit par être absent des échanges entre la Normandie et la Norvège. L’OFNEC et le festival des Boréales cherchent à mettre en avant une autre image de la Scandinavie, loin des invasions vikings, notamment à travers la promotion des arts contemporains norvégiens. On voit le mythe réapparaître à la faveur de la signature du traité de jumelage entre la Basse-Normandie et le Hordaland au milieu des années 1990. Néanmoins, l’objectif n’est plus le même : il n’est plus question de défendre l’idée d’une « Grande Normandie » et le mythe nordiste devient un argument pour nouer des liens avec des régions d’Europe du Nord ou d’Italie qui ont aussi un passé scandinave. Il se crée alors une idée de « coopération entre Vikings » qui permet à la Basse-Normandie de s’insérer dans un réseau de coopération européenne. Ce n’est donc plus un mythe qui singularise la Normandie mais, au contraire, un mythe qui ouvre la Normandie sur l’étranger.
Anna Rouffia
Notes
(1). Cet article est tiré de notre mémoire de master Diplomatie territoire et relations internationales : la Normandie et la Norvège (1974-2015), soutenu sous la direction du professeur Laurence Badel à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, en juin 2020.
(2). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 13 novembre 2015.
(3). Le terme drakkar est en réalité un barbarisme. Les universitaires spécialistes de la question viking préfèrent le terme d’esnèque.
(4). Le norrois est la langue ancienne scandinave. Elle a donné naissance au danois, norvégien, suédois et islandais. Les linguistes considèrent d’ailleurs que la langue islandaise est aujourd’hui la plus proche du norrois.
(5). Ouest-France, op.cit.
(6). BAUDUIN Pierre, Les Vikings, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2018, p. 52 à 69.
(7). Ibid., p. 55.
(8). Ibid p. 61.
(9). C’est le linguiste et traducteur Régis Boyer (1932-2017) qui a montré et expliqué la naissance du mythe nordiste aux XIe et XIIe siècle.
(10). MARIN, Jean-Yves, « Découvertes archéologiques et imagerie viking (1860-1904) », in LEVESQUE Jean-Marie (dir.), Dragons et drakkars : le mythe viking de la Scandinavie à la Normandie : XVIIIème-XXème siècle, Caen, Musée de la Normandie, 1996, p. 18.
(11). BROMBERGER Christian, MEYER Mireille, « Cultures régionales en débat », Ethnologie française, 2003, T. 33, n°3, p. 357.
(12). AGULHON Maurice, BROMBERGER Christian, MEYER Mireille, « L’idée de région dans la France d’aujourd’hui: Entretien avec Maurice Agulhon », Ethnologie française, 2003, T. 33, n°3, p. 459.
(13). GUILLET François, « Le Nord mythique de la Normandie : des Normands aux Vikings de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la Grande Guerre », Revue du Nord, 2005/2, n°360-361, p. 467.
(14). Ibid., p. 468.
(15). Ibid., p. 467.
(16). CHALINE Jean-Pierre, « Rouen 1911 : le millénaire de la Normandie » in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 73.
(17). Archives Municipales de la ville de Rouen citées in CHALINE Jean-Pierre, « Rouen 1911 : le millénaire de la Normandie » in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 73.
(18). CHALINE Jean-Pierre, « Rouen 1911 : le millénaire de la Normandie » in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 73.
(19). CHALINE Jean-Pierre, « Rouen 1911 : le millénaire de la Normandie » in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 76.
(20). Jusqu’en 1924, Kristiania était le nom de la ville d’Oslo.
(21). CHALINE Jean-Pierre, « Rouen 1911 : le millénaire de la Normandie » in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 75.
(22). CHALINE Jean-Pierre, « Rouen 1911 : le millénaire de la Normandie » in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 76.
(23). AGULHON Maurice, BROMBERGER Christian, MEYER Mireille, op.cit. p. 459.
(2)4. BROMBERGER Christian, MEYER Mireille, op.cit., p. 357.
(25). Heimdal (ou Heimdallr en norrois) est un dieu nordique, gardien du passage entre le monde terrestre et le monde des dieux (Ásgard). Il est aussi celui q
(26). cité in MARPEAU Benoît, « Le Nordisme en Normandie après 1945 : idéologie politique et mythe viking », in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 117.
(27). De toutes les langues scandinaves, l’islandais est souvent considéré comme la langue la plus proche de l’ancien norrois, langue que parlaient les Scandinaves à l’époque viking.
(28). cité in MARPEAU Benoît, « Le Nordisme en Normandie après 1945 : idéologie politique et mythe viking », in LEVESQUES Jean-Marie (dir.), op.cit., p. 118.
(29). Id.
(30). Id.
(31). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 17 juin 1977.
(32). Id.
(33). Id.
(34). Id.
(35). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 17 juin 1977.
(36). Jean Le Carpentier (1920-1995) a été maire de Bayeux entre 1973 et 1995, élu sur une liste RPR-UDF. Il est notamment à l’origine de la création du musée de la Bataille de Normandie et du mémorial de Gaulle.
cf.Ouest-France https://www.ouest-france.fr/normandie/bayeux-14400/1973-1995-jean-le-carpentier-2026569 consulté le 09/05/2019.
(37). Michèle Delale, Éric Eydoux, Jean-Claude Lebresne, Jean-François Lesacher, Noëlle Piqueret et Françoise Zellern, réunion de préparation du quarantième anniversaire de la section norvégienne du lycée de Bayeux, Bayeux, 30 avril 2019.
(38). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 17 janvier 1978.
(39). A partir de 1978, l’association se nomme « Normandie-Norvège » mais il s’agit de la Gilde Saint Olav car la date de création et les membres sont les mêmes. Il n’y a pas d’explication sur ce changement de nom.
(40). La ville de Kristiansand, ou Christiansand, est une ville du sud de la Norvège qui se situe dans la région de Sørlandet dont elle est le chef-lieu.
(41). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 27 février 1978.
(42). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 28 mars 1978.
(43). La section norvégienne du lycée Alain Chartier permet à six jeunes Norvégiennes de venir faire leur scolarité dans le lycée normand tous les ans. Elle a fêté son quarantième anniversaire en 2019.
(44). Archives du ministère des Affaires étrangères (La Courneuve), [ci-après AMAE], Service des Affaires culturelles, scientifiques et techniques, sous-série Europe, 1969-1980, 1449, note sur l’enseignement en Norvège rédigée par Paul Pouradier Duteil, conseiller pédagogique à l’ambassade de France à Oslo, 25 mars 1978.
(45). BLANVILLAIN Odile, EYDOUX Éric, TOBIASSEN Rolf, L’Office franco-norvégien d’échanges et de coopération,
trente ans de coopération franco-norvégienne, 1983-2013, Caen, Université de Caen, Carré International, 2013, p. 26.
(46). BLANVILLAIN Odile, EYDOUX Éric, TOBIASSEN Rolf, op.cit., p. 134.
(47). Le programme « Belles Étrangères » a été créé par Jack Lang, alors ministre de la Culture, et a duré vingt-trois ans, de 1987 à 2010. Il avait pour but de mettre en lumière la culture littéraire d’un pays étranger.
(48). Archives des Boréales (Caen), Revue de presse 1992-1995, article de Télérama, n°2392, 18 au 24 novembre 1992.
(49). Ibid., article du Nouvel Obs, 13-19 août 1998.
(50). Ibid., Revue de presse 1992-1995, article de Politiken, 29 novembre 1992.
(51). Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 49, dossier « 1993-94-95 », charte de jumelage, 29 novembre 1993.
(52). Ibid., allocution de Monsieur le président du conseil régional à l’occasion de la signature des accords de jumelage, 29 novembre 1993.
(53). Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 49, dossier « 1993-94-95 », allocution de Monsieur le président du conseil régional à l’occasion de la signature des accords de jumelage, 29 novembre 1993.
(54). Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 49, dossier « Norvège expo sept 1994 », coupures de presses sur l’exposition, journal et date inconnus.
(55). Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des Relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 50, dossier « 1996 Activités 1er semestre », dossier de présentation du projet « Viking heritage ».
(56). Id.
(57). Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 54, dossier « Hordaland 2001 activités », document explicatif sur le projet « The Nave/Norboat ».
(58). Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 51, dossier « Hordaland 25-26 novembre 96 », brouillon d’une lettre de René Garrec, 20 novembre 1996.
(59). Archives du conseil régional de la Basse-Normandie (Caen), Direction des Affaires européennes et des relations internationales (DAERI), série 736 W, carton 51, dossier « Hordaland 25-26 novembre 96 », brouillon d’une lettre de René Garrec, 20 novembre 1996.
(60). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 19 janvier 2000.
(61). La Basse-Normandie est jumelée avec le comté de Hampshire au Royaume-Uni depuis 1989.
(62). Ouest-France, archives en ligne du quotidien, article paru le 19 janvier 2000.
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