Les deux Corées, explications et analyse d’une fracture

Les deux Corées, explications et analyse d’une fracture

© Franceinfo /  (LEX VAN LIESHOUT / ANP / AFP)

Entre 1910 et 1945, la péninsule de Corée est une colonie de l’empire japonais. Après la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale, un protectorat est instauré. Les États-Unis occupent le Sud, et l’Union soviétique le Nord. C’est dans ce contexte de début de Guerre froide entre l’URSS et les États-Unis, que la fracture entre le Nord et le Sud va naître.

La guerre de Corée (1950-1953) :

Le 25 juin 1950, le Nord attaque le Sud, soutenu par l’URSS et des “volontaires” chinois. L’ONU contre-attaque (dix-sept nations dont les États-Unis et la France) et récupère la quasi entièreté de la péninsule. Cependant,  l’intervention de centaines de milliers de chinois, alliés des forces nord-coréennes, fait reculer les forces de l’ONU. En 1951, le front s’enlise au point de départ. L’armistice de Panmunjom est signé le 27 juillet 1953. Ce conflit aura été le plus meurtrier de la guerre froide avec près de trois millions de morts, dont 800 000 soldats coréens.

Avec son frère sur le dos, une fille coréenne s’approche péniblement d’un char M-26 au point mort, à Haengju, en Corée. 9 juin 1951 © US Government / National Archives and Records Administration / US Government / National Archives and Records Administration

La péninsule coréenne est alors un lieu stratégique de la Guerre froide. Jusqu’en 1975, la Corée du Nord, portée par son industrie et le soutien de Pékin et Moscou, est plus riche que sa voisine du Sud. Kim Il-Sung mène le pays sous un régime porté par la doctrine du Juche ; cette idéologie autocratique s’inspire du communisme et vise l’autonomie militaire, économique et politique. Dans la logique d’expansion du communisme, la Corée du Nord fait figure de modèle pour les pays du tiers-monde. De son côté, la Corée du Sud est une dictature militaire, liée par un accord de défense avec les États-Unis.

Dans les années 1980, la Corée du Sud s’ouvre sur le monde, en partie grâce à son accès privilégié au marché américain, et devance la Corée du Nord. Pyongyang est lâchée par la Chine et l’URSS. Avec une économie vieillissante et un budget militaire démesuré (20 % du PIB), la Corée du Nord perd son avance sur le Sud. Le Sud devient un « tigre asiatique »  tandis que le Nord autarcique observe une véritable stagnation économique. La croissance et l’ouverture sur le monde connu par la Corée du Sud l’oblige à devenir une démocratie. Dans les années qui suivent, le Nord continue de refuser la politique de perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev. Pyongyang rejette également la politique d’ouverture économique menée en Chine par Zhou Enlai qui se rapproche des États-Unis de Nixon, et plus tard par Deng Xiaoping avec sa politique des quatre modernisations et l’instauration d’un socialisme de marché[1].

La fracture engendrée par la guerre de Corée explique les développements divergents des deux pays jusqu’à aujourd’hui. Au Nord, le modèle communiste autarcique est toujours d’actualité ; tandis qu’au Sud, le pays connaît une forte intégration à la mondialisation via un modèle capitaliste libéral. La démocratie au Sud s’oppose à une dynastie communiste au Nord.

Des écarts de richesse majeurs aujourd’hui :

Depuis les années 1980, l’écart de richesse entre les deux pays est croissant. En effet, en 2015, le PIB sud-coréen en parité de pouvoir d’achat[2] était quarante-huit fois supérieur au PIB nord-coréen (PPA). L’écart entre les deux pays est majeur ; dans les classements internationaux en termes de création de richesse (PIB en PPA), la Corée du Sud se place, en 2017 selon le World factbook de la CIA à la 15ème position, proche de l’Espagne (17ème) ou l’Italie (13ème). En revanche, la Corée du Nord* ne se situe qu’aux alentours du 120ème rang, ce qui correspond aux places des pays les plus pauvres comme le Mali (117ème) ou Madagascar (119ème).

Si l’on raisonne en PIB par habitant, en prenant en compte la population des pays (25 millions pour la Corée du Nord et environ 51 millions pour sa voisine), le Sud arrive à la 45ème place mondiale avec 39 400 $PPA juste devant la moyenne de l’Union européenne  (46ème avec 39  200 $PPA). Concernant le Nord c’est environ 1 700 $PPA, ce qui place le pays parmi les plus pauvres du monde (215ème sur 228).

Ces écarts conséquents posent question, notamment dans l’optique d’une réunification. En effet, une réunification rapide pourrait déstabiliser la Corée du Sud. A titre de comparaison, l’écart de richesse est plus important ici que pour les deux Allemagnes de 1990.

*(PIB 2015 pour la CdN, dernier PIB fiable du pays, réalisé par la CIA, dans le World Factbook)

Structures des économies :

Répartition  du PIB par secteur. Données ; wikipédia

Ce graphique met en valeur une agriculture qui tient encore une place importante dans l’économie nord-coréenne, témoin d’une économie peu développée et d’une volonté d’autosuffisance (ambition de la doctrine du Juche). Dans les pays développés, le secteur agricole ne représente pas plus de 10 % du PIB. Par exemple, au Brésil et en Chine, ce taux est respectivement de 6,6% et 7,9% en 2017, selon la CIA. En revanche, dans un pays pauvre comme le Mali, ce taux s’élève à environ 40 %.

On note également une part importante des travailleurs employés dans le secteur de l’agriculture. En effet, une personne sur trois travaille dans le secteur agricole en Corée du Nord, contre une personne sur vingt en Corée du Sud. Cela est symptomatique d’un manque de productivité du travail au Nord de la péninsule (au moins dans le secteur agricole). Ceci peut également résulter d’un manque de progrès technique et d’innovations. Ces derniers permettent des gains de productivité et la libération de la main-d’œuvre agricole vers d’autres secteurs d’activité.

Participation au commerce international :

La Corée du Nord commerce très peu avec le reste du monde. Le graphique ci-joint met en évidence une dépendance prononcée à la Chine qui s’est amplifiée depuis les années 2000.

Concernant la Corée du Sud, l’intégration au commerce international est plus importante. Les partenaires commerciaux sont plus diversifiés, même si Pékin tient le premier rôle auprès de Séoul, avec 26% des exportations et 16% des importations. Des entreprises mondiales comme KIA ou Hyundai incarnent le savoir-faire sud-coréen dans le secteur automobile. Le pays est aussi à la pointe des nouvelles technologies, avec des entreprises sud-coréennes comme LG ou Samsung. Sans prendre en compte les multinationales américaines et chinoises, Samsung est la troisième plus importante capitalisation boursière[3]. À travers ces exemples, c’est le capitalisme libéral comme modèle économique que l’on observe avec deux fondements :  la propriété privée et la liberté d’entreprendre.

Les exportations nord-coréennes vers la Chine sont principalement des matières premières (cf. graphique de gauche). Dès lors, le modèle de Pyongyang peut se décrire comme une économie de rente, c’est-à-dire qu’une majeure partie du revenu national est issue de l’exploitation de ressources internes au pays. Le problème des économies de rente est qu’elles ne sont pas durables et ne sont pas compatibles avec un développement propre vis -à-vis des enjeux environnementaux. Une rente correctement réinvestie sur des secteurs clés de la croissance, comme l’éducation ou l’innovation, peut néanmoins trouver une cohérence à long terme ; ce qui nous amène à observer l’utilisation des richesses en Corée du Nord. En 2010, les dépenses militaires de la Corée du Nord représentaient 18 % de son PIB[4], soit environ 5 milliards de dollars. Ce taux est très important en comparaison avec sa voisine du Sud (2,5 %) ou la France (2,9 %). Au-delà d’un objectif de croissance, Pyongyang recherche avant tout la survie de son régime. C’est notamment par un arsenal militaire conséquent que la dynastie Kim assure son pouvoir, cela avec la détention de l’arme nucléaire.

L’arme de Pyongyang : 

Dans une région du monde où l’augmentation des budgets militaires est conséquente sur les cinq dernières années (+ 22,4 % en Corée du Sud, + 33,2 % en Chine), du fait des tensions croissantes en mer de Chine, le nucléaire nord-coréen inquiète. 

En 1993 est découvert un programme nucléaire militaire de grande ampleur en Corée du Nord, alors même que le pays est signataire du traité de non-prolifération nucléaire depuis 1985. Malgré un PIB faible et une population qui souffre de famines récurrentes, le pays tend à devenir une puissance nucléaire. La tension monte dans les années 1990 avec les États-Unis. Ces derniers n’excluent pas une intervention militaire si la Corée du Nord construit des armes nucléaires. Sous Bill Clinton (janv.1993 – janv.2001), les États-Unis négocient l’arrêt complet du programme nucléaire militaire nord-coréen en échange d’une aide économique ; c’est l’accord-cadre signé le 21 octobre 1994. En 2003, la Corée du Nord est accusée de poursuivre de manière clandestine son programme nucléaire militaire. Elle se retire la même année du Traité de non-prolifération nucléaire. Trois ans plus tard, en juillet 2006, Pyongyang procède à une dizaine d’essais balistiques, dont un missile balistique intercontinental (5000 km de portée environ) capable d’atteindre certains territoires américains comme l’Alaska ou Hawaii. En octobre de la même année, un essai nucléaire est réalisé.  La communauté internationale condamne cet acte. Des sanctions à l’égard de la Corée du Nord sont appliquées, cela par différentes instances : le conseil de sécurité des Nations Unies, l’UE, les États-Unis, la Corée du Sud, le Japon, etc. Ces sanctions sont régulièrement alourdies ; Pyongyang ayant un comportement tantôt menaçant, tantôt coopératif.  

L’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un en 2011 laisse espérer un renouveau dans les relations avec l’Occident. Le président Barack Obama (janv.2009 – janv.2017) et lui se rencontrent et parviennent à un accord le 29 février 2012. Les États-Unis s’engagent à verser une aide alimentaire à la Corée du Nord contre l’arrêt total des essais nucléaires et du lancement de missiles. Cependant l’année suivante, suite à un tir de fusée, l’accord prend fin. Les années suivantes témoignent d’une véritable escalade entre Pyongyang et Washington. Le 28 novembre 2017, après un énième essai balistique, la Corée du Nord annonce qu’elle est devenue une puissance nucléaire capable de toucher tout le continent américain. Si le président Donald Trump (janv.2017 – janv.2021) semblait croire en un pacte possible avec Kim Jong-un, l’arrivée au pouvoir de Joe Biden en janvier dernier peut modifier les choses. Bien que l’actuel président américain ait maintenu l’objectif ultime d’une dénucléarisation de la Corée du Nord, il ne s’est pas caché de rappeler que la tâche restait complexe et difficile : « Nous n’avons aucune illusion sur la difficulté de la tâche, absolument aucune. Les quatre dernières administrations n’ont pas atteint l’objectif. C’est un objectif incroyablement difficile » (le 21 mai 2021, durant la réception de Moon Jae-in)

Le géopolitologue Pascal Boniface rapporte que Kim Jong-un estime que si Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi avaient bénéficié de l’arme nucléaire, ils seraient toujours en vie et au pouvoir. Selon lui, l’arme atomique est “l’assurance-vie” du régime nord-coréen. Cela semble aujourd’hui utopique d’espérer que la Corée du Nord renonce à cette arme. 

Photo diffusée par la Corée du Nord. Sept.2017. KCNA via REUTERS.

Le dirigeant Kim Jong-un observe un tir de missile.

Relations entre les deux Corées :

En 1998, Kim Dae-jung devient président de la Corée du Sud. Ancien prisonnier politique, il met en place la Sunshine policy (politique du rayon de soleil) afin de réchauffer les relations entre le Sud et le Nord. En 2000 a lieu le premier sommet inter-coréen à Pyongyang ; la Corée du Sud propose à sa voisine une aide économique contre une modération de son comportement, notamment sur la question nucléaire. L’adoption le 15 juin 2000 de la déclaration commune Nord-Sud fixe les objectifs ; Nord et Sud s’engagent à œuvrer ensemble pour la réunification de la péninsule. Dans les années suivantes, la Corée du Nord alterne des périodes de relations pacifiques et conflictuelles avec Séoul, dans le but d’obtenir différentes aides (particulièrement économiques). Finalement, la politique menée par la Corée du Sud est peu efficace dans les actes, mais contribue à faire évoluer les mentalités des populations dans leur perception de “l’autre Corée”.

L’année 2008 marque un tournant dans les relations entre les Corées. En effet, l’arrivée au pouvoir de Lee Myung-bak au Sud, davantage hostile à Pyongyang et plus conservateur que son prédécesseur, tend à interrompre le dialogue entre les deux pays. Il met fin aux négociations avec la Corée du Nord (décision approuvée par les États-Unis). L’objectif est l’isolement du régime nord-coréen. Parallèlement, on observe une montée des tensions, comme le 11 juillet 2008 suite à l’assassinat d’une touriste sud-coréenne par un soldat nord-coréen dans la région des monts Kumgang. Le 26 Mars 2010, le naufrage d’une corvette sud-coréenne aux alentours de l’île de Baengnyeong faisant 46 morts sur un équipage de 104 marins, accroît davantage les tensions déjà vives dans la région. En effet, cette île n’étant pas couverte par l’armistice de la guerre, crée les convoitises des deux pays notamment pour ces ressources halieutiques. Selon le rapport fournit par la commission d’enquête internationale, le navire aurait été torpillé par la Corée du Nord ; pour les experts japonais et américains,  » les preuves amènent de manière accablante à la conclusion qu’une torpille a été tirée par un sous-marin nord-coréen ». La Corée du Nord nie être impliquée.

Ces escalades font craindre le déclenchement d’une guerre de grande ampleur.

Park Geun-hye, présidente sud-coréenne élue en 2013, poursuit la même politique vis-à-vis de la Corée du Nord jusqu’en 2017.

Moon Jae-in (élu en 2017), partisan du dialogue avec Pyongyang, rencontre Kim Jong-un en avril 2018. La même année, il profite des Jeux olympiques d’hiver organisés à Séoul pour avancer sur un apaisement des Corées. La Corée du Nord envoie une délégation durant ces jeux. Nord et Sud défilent ensemble durant la cérémonie d’ouverture, marquant une rupture avec les tensions palpables des dernières années. Une équipe féminine de hockey sur glace est même constituée d’athlètes des deux pays. La présence de Kim Yo-jong, petite sœur du leader suprême nord-coréen, est aussi très symbolique puisqu’elle est le premier membre de la dynastie Kim à entrer en Corée du Sud depuis la fin de la Guerre. Elle incarne dès lors le rapprochement des deux Corées. 

Kim Yo-jong (à droite), rencontre le président sud-coréen Moon Jae-in (à gauche) © Wikipédia

Louis MARIE

Lexique :

[1] Socialisme de marché : c’est-à-dire une économie où le libéralisme se développe,

mais dans le cadre d’un régime autoritaire et communiste.

[2] PPA ou parité de pouvoir d’achat, c’est un taux de conversion qui permet de prendre en compte le pouvoir d’achat d’une monnaie. On cherche à comparer les pouvoirs d’achat des monnaies.

[3] C’est théoriquement le prix total d’une entreprise cotée. La capitalisation boursière est calculée de cette manière : (nombre d’actions X valeur des actions). Théoriquement, puisque sur le marché boursier, si un acteur se met à acheter ou vendre des actions (en grand nombre), cela fait varier le prix de l’action en question, et donc la capitalisation boursière de l’entreprise. 

[4] Ici l’indicateur est (Dépenses militaires 2010)/PIB 2009 = Part des dépenses militaires de 2010 dans le PIB 2009. Cependant, par souci de simplification, je ne précise pas qu’il s’agit du PIB 2009. Idem pour la France et la Corée du Sud.

Les chiffres concernant la Corée du Nord, sont difficiles à trouver. Ce sont bien souvent des estimations, réalisées par des sources fiables.

Par exemple, le PIB le plus récent concernant la Corée du Nord date de 2015, et celui-ci est réalisé par la CIA via leur rapport World Factbook.

Les recherches sur la Corée du Nord se heurtent à une certaine opacité dans les chiffres et données.

Sources :

Sanctions contre la Corée du Nord : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanctions_contre_la_Cor%C3%A9e_du_Nord  

Incident de Baengnyeong : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Incident_de_Baengnyeong

La guerre de Corée :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cor%C3%A9e

Armée populaire de libération :  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_populaire_de_lib%C3%A9ration

Economie de la Corée du Nord :  

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_Cor%C3%A9e_du_Nord

Economie de la Corée du Sud : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_Cor%C3%A9e_du_Sud

Sommet inter-coréen : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sommet_inter-cor%C3%A9en_d%27avril_2018 et https://fr.wikipedia.org/wiki/Sommet_inter-cor%C3%A9en_de_septembre_2018 

Histoire de la Corée : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Cor%C3%A9e

Péninsule de Corée :

https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ninsule_de_Cor%C3%A9e

Relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud

https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_la_Cor%C3%A9e_du_Nord_et_la_Cor%C3%A9e_du_Sud

Relations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_la_Cor%C3%A9e_du_Nord_et_les_%C3%89tats-Unis

Politique du rayon de soleil

https://en.wikipedia.org/wiki/Sunshine_Policy#:~:text=The%20Sunshine%20Policy%20is%20the,foreign%20policy%20towards%20North%20Korea.&text=In%201998%2C%20the%20South%20Korean,Korea’s%20attitude%20towards%20South%20Korea.

Juche

https://fr.wikipedia.org/wiki/Juche#:~:text=Le%20juche%20(en%20cor%C3%A9en%20%3A%20%EC%A3%BC%EC%B2%B4,API%20%3A%20%2Ft%C9%95u.&text=Le%20mot%20jucheseong%20dans%20le,de%20la%20Cor%C3%A9e%20du%20Nord

Ouvrages :

  • Sous la direction de Frank Tétart. Grand Atlas 2021 – Autrement. En partenariat avec franceinfo et Courrier international. 
  • Seh-Lynn. Deux coréennes
  • Le bilan du monde – Hors-série, Le Monde.
  • Pascal Boniface. La géopolitique. Editions Eyrolles. 

ClasseInternationale

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