Réinterroger le concept et la rhétorique de l’État défaillant en Afrique : Représentations, interventionnisme et sociologie de la déviance
Par Hugo Plassais
Les arguments pour justifier les difficultés des États africains à maintenir des constructions étatiques stables, viables et durables sont multiples en science politique. Ces « États faibles » sont souvent tenus responsables des états de guerre ou de violence qu’a connus le continent africain, surtout depuis la fin de la guerre froide. Ils seraient à la fois responsables des guerres intra-étatiques (conflits ethnique ou religieux), de l’insécurité[i] et de la prolifération de la criminalité transnationale (seigneurs de guerre, groupes terroristes, etc.). Les États faibles seraient-ils des « incubateurs au terrorisme »[ii] ?
Plusieurs facteurs sont souvent donnés pour expliquer la faiblesse des États africains et le manque de stabilité et de développement du continent : la corruption, le clientélisme et le patrimonialisme, l’héritage colonial et néocolonial, la mondialisation néolibérale qui a poussé au retrait des États au profit de firmes multinationales privées[iii], l’échange inégal ou encore, la malédiction des matières premières[iv].
À contrepied, nous allons faire la généalogie du champ lexical de l’État faible en Afrique et nous demander s’il n’est pas lui-même un obstacle à la construction d’États stables, viables et durables. Il faudra pour cela interroger la puissance des représentations et leurs poids sur la légitimité d’un État (et de ses institutions). Nous distinguerons la légitimité interne, notamment le lien entre l’État et les populations locales, et la légitimité externe, en interrogeant la place de l’étiquetage et du « label »[v] de « failed state » sur la scène internationale.
Une première remarque liminaire s’impose. Comme le dit l’ancien ambassadeur français Nicolas Normand, « il ne faut pas porter un jugement global sur l’Afrique »[vi]. Le continent rassemble des territoires et des espaces sociaux et économiques très hétérogènes. La rhétorique de l’État défaillant s’est d’abord appliquée à la Corne de l’Afrique (Éthiopie puis Érythrée, Somalie, Soudan du Sud, etc.) avant d’être calquée sur la région du Sahel ‑ région dont les frontières, plus politiques que géographiques, sont difficiles à délimiter au sud du Sahara ‑ (République centrafricaine, Soudan du Sud, Mali, Niger, Nigeria, etc.). La rhétorique de l’État défaillant ou du « quasi‑État » s’applique aussi à la République démocratique du Congo.
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Le champ lexical de la faiblesse de l’État est protéiforme. Chronologiquement, au début des années 1990 aux États‑Unis, est apparu d’abord le concept de « quasi‑État »[vii]. Il s’inscrit dans la critique du tiers-mondisme. Un « quasi‑État » est un État qui n’a de reconnaissance et de légitimité qu’externe, une coquille vide, instable. Elle n’aurait survécu que grâce à l’appui d’un des deux grands du système bipolaire de la guerre froide. Le concept de quasi‑État sera d’abord appliqué aux anciens pays du bloc soviétique, notamment dans le cadre de l’effondrement de la Yougoslavie[viii].
L’expression Failed State vient ensuite. Il est traduit par « États faillis » ou par « États défaillants » en français. Ce concept apparaît aux États-Unis pour la première fois en 1992 dans un article de Foreign Policy[ix]. Il sera appliqué à la situation en Éthiopie qui aboutira à la séparation de l’Érythrée en 1993. Dans le même temps, Madeleine Albright[x] l’utilisera pour décrire la Somalie, avec l’échec de l’opération américaine Restore Hope (1992‑1993). L’effondrement est au cœur du concept[xi]. Il est officiellement traduit en France après les attentats du 11 septembre 2001. Il rentre dans le discours officiel français en avril 2005 où, il est utilisé pour la première fois par la ministre de la Défense Michèle Alliot‑Marie[xii].
Dans la rhétorique américaine, depuis Anthony Lakes (conseiller de Bill Clinton) en 1994, deux types d’ennemis menacent les intérêts américains et la paix, deux étiquettes au sens de Becker[xiii] : les États forts mais « voyous » puis « préoccupants »[xiv], volontairement déviants, et les États défaillants ou faibles, dangereux par nature, et influençables.
Le Failed State Index est un indicateur composite prenant en compte différents facteurs économiques, politiques et sociaux. Il a vocation à mesurer le degré de faiblesse des États. Il a été publié pour la première fois dans Foreign Policy en 2005 et il a été créé par le think tank américain The Fund for Peace. Il change de nom en 2014 pour devenir le Fragile State Index[xv].
Dans la généalogie de la « faiblesse des États », c’est le vocable de « quasi‑État »[xvi] qui est apparu en premier puis successivement celui de l’effondrement[xvii], puis de la faiblesse[xviii] et enfin, celui de la fragilité[xix]. Aujourd’hui les termes relatifs à la fragilité ou à la « situation de fragilité » sont préférés par la Banque mondiale et par l’OCDE[xx]. Néanmoins, Failed state a encore été utilisé ces dernières années pour qualifier par exemple, la situation en Libye[xxi]. Même si la formule « État fragile » est plus présente aujourd’hui, celle de Failed State continue à être utilisée et elle structure nos représentations[xxii]. Noam Chomsky par exemple, appliquera le concept de Failed State aux États‑Unis pour souligner la corruption du système américain[xxiii].
Les termes de faiblesse, de fragilité, de faillite, de déliquescence ou de défaillance ont d’importantes nuances. Certains vont insister sur la faillite financière. D’autres se concentrent sur l’absence de légitimité et d’État de droit ou sur le degré d’efficacité des institutions. Cependant, ils se rejoignent a minima sur une définition d’abord sécuritaire[xxiv]. L’ « État défaillant »[xxv] ne détient pas, au sens wébérien, le monopole de la contrainte physique légitime[xxvi]. Il n’assure plus ses fonctions régaliennes[xxvii]. Par la porosité de ses frontières, il sera perçu après les attentats du 11 septembre comme « un sanctuaire pour les terroristes »[xxviii].
Au‑delà d’une définition peu stricte et rigoureuse, la notion d’ « États défaillants » est essentiellement un élément de rhétorique. Ce terme est à la fois un concept utilisé dans la littérature scientifique, une formule journalistique, et un élément de doctrine[xxix]. Il peut être qualifié de concept opérationnel au sens d’Herbert Marcuse[xxx] ou de « signifiant flottant », c’est à dire un concept vague, flou mais qui reste performatif. Il structure nos représentations de la réalité sociale[xxxi].
L’ « État défaillant » a besoin d’être « réparé »[xxxii]. L’État faible ou fragile a besoin d’une aide extérieure. Le champ lexical de l’État faible légitime l’interventionnisme, que ce soit des États‑Unis directement, des Nations‑Unies ou de l’Union Africaine[xxxiii]. Dans cette perspective, François Gaulme fait le parallèle entre la rhétorique de la réparation de l’État faible ou défaillant et celle de la mise sous tutelle coloniale pendant les années 1920 avec la mise en place des protectorats[xxxiv]. Il y aurait une « tentation interventionniste » inhérente au concept de d’État défaillant[xxxv].
L’interventionnisme, légitimé par la rhétorique de l’État faible et par la protection des droits de l’Homme[xxxvi], est, dans une certaine mesure, responsable de la faiblesse même des États. Plus particulièrement, l’interventionnisme est responsable du manque de légitimité interne de ces derniers. Christopher Clapham reprend Charles Tilly et son analyse de la construction des États en Europe : « Si les États font la guerre, la guerre fait l’État »[xxxvii]. Les États européens ont construit leurs institutions dans la centralisation nécessaire qu’impose la guerre. Dans la guerre se fonde la légitimité de l’autorité de l’État et souvent se construit le mythe fondateur de la Nation.
Pour Christopher Clapham, dans une perspective plus bottom up[xxxviii], si les États africains sont parfois faibles c’est parce qu’ils manquent de légitimité interne. La construction nationale, ce que Benedict Anderson a appelé la « communauté imaginée », est le produit du dépassement de la guerre. Il reprend également l’idée constructiviste de Barry Buzan : pour que l’État soit légitime, il faut construire un sentiment national, « an idea of State »[xxxix]. L’État doit être assis sur un contrat moral, et pas uniquement sur la contrainte physique, pour faire le lien entre lui et les populations[xl]. Cependant, la guerre ne suffit pas à faire naître le sentiment national et la légitimité de l’État, surtout quand les acteurs se multiplient. Il faut aussi une distinction claire entre l’ « autre », l’ennemi et le « nous », la communauté nationale[xli]. Enfin, le sentiment national est nécessaire à la constitution d’une diaspora qui, elle-même, contribue à construire une identité commune.
Ainsi, la guerre et la violence attestent moins de la défaillance de l’État que de sa formation[xlii]. Ce lien entre guerre et formation de l’État en Afrique est un thème récurrent et ancien dans la littérature[xliii]. Sonia Le Gouriellec y ajoute une question : peut-on imaginer une forme de communauté en Afrique en dehors du modèle de l’État‑Nation occidental ? Faut-il croire dans une innovation en matière d’États en Afrique[xliv] ?
Sur la scène internationale, l’étiquette d’État défaillant ou d’État faible peut constituer ce que Erving Goffman a appelé un stigmate[xlv]. Le stigmate influence la réputation de l’État et donc son comportement de coopération. En effet, l’itération dans les comportements coopératifs rend la réputation, les représentations des États, particulièrement importantes dans les perceptions réciproques[xlvi]. Une piste de recherche peu explorée dans la littérature pourrait être l’étude du poids et l’influence de l’étiquette « d’État défaillant » sur la scène internationale. L’enjeu serait de comprendre comment ces représentations peuvent influencer les jeux coopératifs des États concernés (Somalie, Libye, Erythrée, Soudan, etc.), en se servant de la sociologie de la déviance comme outil[xlvii].
Alors, quid de l’intervention étrangère, est‑elle toujours ex ante néfaste en Afrique ? Dans une perspective libérale, à la question de l’efficacité s’ajoute le dilemme éthique : faut-il rester muet devant des violations des droits humains ? Nous retrouvons ici le débat sur la responsabilité de protéger [xlviii] et sur le devoir d’ingérence humanitaire[xlix]. Si le State building a pu avoir une efficacité certaine au Cambodge ou au Timor oriental dans les années 1990, le concept de Failed State ne cible généralement que la dimension sécuritaire : la sécurité traditionnelle, la paix négative au sens de Johan Galtung. Or, une des façons de sortir de l’« ornière les « pays faillis » »[l] est de cibler les causes structurelles de la violence et du sous‑développement afin d’assurer une « paix positive ».
Les opérations de State building n’associent souvent pas assez efficacement les populations locales. Elles légitiment des groupes s’étant imposés par la force et auxquels les populations locales n’ont pas forcément consenti[li]. La confiance des populations est primordiale car elle fonde la légitimité de l’État. Serge Michaïlof insiste sur l’importance de se concentrer sur la paix positive, sur le renforcement des services sociaux et sur la lutte contre la corruption[lii].
En ne voyant que la sécurité traditionnelle et les fonctions régaliennes, le concept de Failed State élude tout ce qui forme la sécurité non‑traditionnelle[liii]. Pourtant, les constructivistes ont théorisé les approches non‑traditionnelles de la sécurité dès 1997 (développement économique et social, dimensions écologiques, etc.)[liv].
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En guise de conclusion, nous avons réinterrogé le concept d’État défaillant en faisant une généalogie. Nous avons vu qu’au-delà d’une définition stricte, ce concept était plus opérationnel (au sens d’Herbert Marcuse) que réellement scientifique. Il permet de véhiculer un grand nombre de représentations. Nous avons interrogé le poids et la performativité de ce discours, tant sur l’ordre interne que sur la scène internationale.
Sur la scène internationale, la sociologie de la déviance pourrait nous servir d’outil pour une étude future. Au-delà d’une déconstruction du concept : comment sortir de la représentation de l’État faible ou défaillant ? Il faut réinterroger la dimension uniquement sécuritaire de la faiblesse de l’État et y inclure les facteurs économiques, sociaux et environnementaux. La sécurité n’est pas suffisante pour « réparer » les États faibles, consolider les institutions et y associer le plus possible les acteurs locaux, afin de créer de la légitimité.
Sans légitimité, sans sentiment national, sans confiance envers l’État et avec une consolidation sécuritaire ne prenant en compte que la sécurité militaire, la sécurité territoriale, l’indivision et le maintien des frontières, c’est la crise et non l’État qui risque de se pérenniser.
Hugo Plassais
Notes:
[i] Il faudra également approfondir la notion de sécurité mais ici elle est entendue d’un point de vue traditionnel, c’est à dire l’absence de conflit armée. Cependant, les États faibles seront aussi responsables du manque de sécurité non‑traditionnelle (sécurité humaine, économique, sociale, environnementale.)
[ii] Le Gouriellec Sonia, « Crise de l’État ou dans l’État ? Réflexions sur la prolongation des conflits dans la Corne de l’Afrique », Revue Défense Nationale, 2016/7 (N° 792), p. 139 −144.
[iii] Reno William, Mayoux Sophie, Hibou Béatrice, « 4. La privatisation de la souveraineté et la survie des États faibles », dans : Hibou Béatrice éd., La privatisation des États, É֤ditions Karthala, 1999, p. 133‑161
[iv] Paradox of Plenty: voir pour une des premières occurrences: Auty Richard, Resource‑Based Industrialization: Sowing the Oil in Eight Developing Countries, Clarendon Press, Oxford, 1990
[v]Labelling theory : Becker Howard, Outsiders : études de sociologie de la déviance, Métailié, 1985
[vi] « L’Afrique continent de demain ? » Les experts du Dessous des cartes, Arte, Juin 2019 : https://www.youtube.com/watch?v=EKKQJDi81W4
[vii] Jackson Robert H., Quasi‑States: Sovereignty, International Relations and the Third World, Cambridge University Press, 1991
[viii] Ibidem
[ix]Helman Gerald B., Ratner Steven R., « Saving Failed States », Foreign Policy, 1992
[x] Le Gouriellec Sonia, « La menace stratégique des États faibles : quand les faits relativisent la théorie », Note de recherche de l’IRSEM numéro 18, Avril 2015. IRSEM.
[xi] Failed State, ou Failing State ou Collapse State Cf pour une des premières occurrences : Zartman William, Collapsed States. The Disintegration and Restoration of Legitimate Authority, Boulder (CO), Lynne Rienner Publishers, 1995 cités dans Gaulme François, « « États faillis », « États fragiles » : concepts jumelés d’une nouvelle réflexion mondiale », Politique étrangère, 2011/1 (Printemps), p. 17‑29
[xii] Gaulme François, « « États faillis », « États fragiles » : concepts jumelés d’une nouvelle réflexion mondiale », Op.cit.
[xiii] Becker Howard, Op.cit
[xiv] Anthony Lakes parlera de « Rogue States » et Madeleine Albright de « State of Concern ». Pour une sociologie de la déviance à propos des États voyous voir Sidani Soraya, « Rogue states, States of concern, etc. : de l’élasticité du critère démocratique en politique étrangère », Revue internationale et stratégique, 2017/2 (N° 106), p. 121‑132 et Sidani Soraya, « Chapitre 5. Déviance et contestation de l’ordre », dans : Intégration et déviance au sein du système international, Presses de Sciences Po, 2014, p. 173‑213
[xv]“From Failed to Fragile: Renaming the index”, 24 Juin 2014 https://fundforpeace.org/2014/06/24/from‑failed‑to‑fragile‑renaming‑the‑index/
[xvi] Jackson Robert H., Quasi‑States: Sovereignty, International Relations and the Third World; Op.cit.
[xvii] Zartman William, Collapsed States. The Disintegration and Restoration of Legitimate Authority, Op.cit.
[xviii] Reno William, Warlord Politics and African States, Boulder (CO), Lynne Rienner Publishers, 1998
[xix] Kaplan Seth. D., Fixing Fragile States. A New Paradigm for Development, Praeger Security International, 2008
[xx] http://www.oecd.org/fr/developpement/États‑de‑fragilite‑2018‑9789264308916‑fr.htm
[xxi] Haddad Saïd, « La Libye, un État failli ? À propos du chaos libyen et de l’échec d’une transition », L’Année du Maghreb, 2015, p. 167‑191
[xxii] Failed State reste utilisé par exemple en 2010 par l’OING International Crisis Group en 2010 : « Eritrea: World Must Act to Prevent Another “Failed State” » https://www.crisisgroup.org/africa/horn‑africa/eritrea/eritrea‑world‑must‑act‑prevent‑another‑failed‑state et encore plus récemment dans des journaux comme Foreign Affairs le 7 mars 2020 : « Mozambique is a Failed State. The West isn’t helping it » https://foreignpolicy.com/2020/03/07/mozambique‑is‑a‑failed‑state‑the‑west‑isnt‑helping‑it/.
[xxiii] Chomsky Noam, Failed State, The Abuse of Power and the Assault of Democracy, Metropolitan Book, 2006
[xxiv] Le Gouriellec Sonia, « Crise de l’État ou dans l’État ? Réflexions sur la prolongation des conflits dans la Corne de l’Afrique », Op.cit.
[xxiv] Nous prenons ici l’ensemble du champ lexical comme synonyme.
[xxv] « L’État contemporain est la communauté humaine qui revendique avec succès et pour
elle‑même le monopole de la contrainte physique légitime » Weber Max, Le Savant et le Politique, 1919
[xxvi] Gaulme François, Op.cit.
[xxvii] Le Gouriellec Sonia, « La menace stratégique des États faibles : quand les faits relativisent la théorie » Op.cit.
[xxviii] Sur Serge, « Sur les « États défaillants » », Commentaire, 2005/4 (Numéro 112), p. 891‑900
[xxix] Marcuse Herbert, L’Homme unidimensionnel, 1963
[xxx] Nous avons cité Marcuse mais cette idée de performativité du discours est présente chez Bourdieu ou Foucault également. Bourdieu Pierre, Ce que parler veut dire : l’économie des échanges linguistiques, Fayard, 1982 ; Butler Judith, Excitable Speech : A Politics of the Performative, Routledge, 1997 ; Foucault Michel, Les mots et les choses, Gallimard, 1966
[xxxi] Dans la littérature américaine on retrouve régulièrement l’idée de « Fixing failed state »
Gaulme François, Op.cit
[xxxii] La doctrine fut d’abord les opérations étrangères dans les années 1990 puis, dans les années 2000, une « solution africaine avant tout » avec le renforcement de l’Union Africaine, la mise en place de l’architecture de paix et de sécurité (APSA) et les forces africaines en attente.
Cf. Le Gouriellec Sonia, « Crise de l’État ou dans l’État ? Réflexions sur la prolongation des conflits dans la Corne de l’Afrique », Op.cit.
[xxxiii] Gaulme François, Op.cit
[xxxiv] Haddad Saïd, Op.cit
[xxxv] Si l’État faible est considéré comme une coquille vide, la protection des droits de l’Homme peut également servir de prétexte à la protection d’intérêts étrangers : l’uranium au Mali, les mines en Ouganda. Cf. sur l’instrumentalisation de la campagne internationale contre Kony 2012 et l’ONG Invisible Children en Ouganda le documentaire : Renaud Jean‑Baptiste, Opération Kony, une croisade américaine en Afrique, , Arte, Novembre 2019
[xxxvi] Tilly Charles, Coercion, Capital and European States, Oxford, Blackwell, 1990
[xxxvii] Clapham Christopher “1. Fragile states and the international system”. In Africa and the International system: The Politics of State Survival, Cambridge University Press, p. 3‑27, 1996
[xxxviii] Clapham Christopher “1. Fragile states and the international system”, Op.cit.
[xxxix]Ibidem
[xl] Clapham Christopher, « Guerre et construction de l’État dans la Corne de l’Afrique », Critique internationale, 2000/4 (n° 9), p. 93‑111
[xli] Le Gouriellec Sonia, « Crise de l’État ou dans l’État ? Réflexions sur la prolongation des conflits dans la Corne de l’Afrique », Op.cit.
[xlii] Bayart Jean‑François : « La guerre en Afrique formation ou dépérissement de l’État ? République sud‑africaine, Congo‑Kinshasa, Guinée‑Bissau », Esprit, n° 247, 1998.
Berman Bruce & Lonsdale John, “Unhappy Valley, Conflict in Kenya & Africa”, vol. I, State & Class, Eastern African Studies, James Currey,1992
[xliii] Le Gouriellec Sonia, « Crise de l’État ou dans l’État ? Réflexions sur la prolongation des conflits dans la Corne de l’Afrique », Op.cit.
[xliv] Goffman Erving, Stigmate. Les usages sociaux des handicaps, Éditions de Minuit, 1975
[xlv] Théorie des jeux développée par Axelrod Robert, Donnant‑donnant : une théorie du comportement coopératif, Odile Jacob, 1992
[xlvi] Une piste a été évoquée par rapport aux États voyous par Sidani Soraya, « Chapitre 5. Déviance et contestation de l’ordre », dans : Intégration et déviance au sein du système international. Op.cit.
[xlvii] Le terme « responsabilité de protéger » apparaît pour la première fois en décembre 2001 dans un Rapport de la commission internationale de l’intervention de la souveraineté des États (CIISE).
[xlviii] Le devoir d’ingérence théorisé par les French doctors en 1987 deviendra par la suite le droit d’ingérence humanitaire et la responsabilité de protéger. Bettati Mario & Kouchner Bernard, Le devoir d’ingérence, 1987
[xlix] Michaïlof Serge, « Comment sortir de l’ornière les pays « faillis » ? », Politique étrangère, 2011/1 (Printemps), p. 31‑43
[l] Pouligny Béatrice, « Chapitre 2. Les différents visages des populations locales », p. 71‑131 et « Chapitre 6. Comment l’ONU prétend gagner la paix », dans : Ils nous avaient promis la paix. Opérations de l’ONU et populations locales, Presses de Sciences Po, 2004, p. 293‑328.
[li] Michaïlof Serge, Op.cit.
[lii] Balzacq Thierry, « Chapitre 3 ‑ Le constructivisme », dans Théories de la sécurité. Les approches critiques, Presses de Sciences Po, 2016, p. 165‑250
[liii] Buzan Barry, De Wilde Jaap et Wæver Ole, Security: A New Framework for Analysis, Lynne Rienner Publishers, 1997
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Légende photo d’accroche: Photo ONU/Marie Frechon. Casques et gilets des Casques bleus dans le cadre de la MONUC au Congo
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