
Par Martin Grandrie
En décembre dernier, la Chine a déployé près de 90 navires de guerre autour de Taïwan. Il s’agit là de l’un des plus importants déploiements militaires chinois depuis la visite, en août 2022, de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants américaine. Cette nouvelle démonstration de force de Xi Jinping s’inscrit dans une longue série d’événements conflictuels entre d’un côté, la Chine, qui considère que Taïwan doit être réintégrée, n’excluant pas d’utiliser la force pour y parvenir, et Taïwan, qui revendique son indépendance. Nous allons donc tenter de comprendre cette situation, les origines des tensions contemporaines, les acteurs et les potentiels risques d’un conflit ouvert. Notre analyse se centrera autour de trois problématiques : entre province chinoise et Etat indépendant, comment caractériser Taïwan ? En quoi cette île suscite-t-elle l’intérêt à la fois de la Chine et des États-Unis ? Enfin, un conflit ouvert entre la Chine et Taïwan est-il envisageable ?

Taïwan se prépare à une potentielle invasion chinoise. Source : AFP, octobre 2024
Le contexte historique
Avant toute chose, il nous faut revenir sur le contexte historique pour comprendre les tensions actuelles. L’île de Taïwan a longtemps été convoitée en raison de sa position centrale entre les mers de Chine orientale et méridionale. D’abord visitée par les Portugais au XVIe siècle puis par les Hollandais au XVIIe siècle, Taïwan devient majoritairement peuplée de Chinois en 1683 quand la dynastie Qing en prend le contrôle. Après avoir été cédée au Japon en 1895 lors du Traité de Shimonoseki, l’île est reprise par la Chine en 1945 à l’issue de la capitulation japonaise. Cependant, la guerre civile qui avait débutée en 1927 entre le Parti communiste chinois et le parti nationaliste du Kuomintang reprend de plus belle avec la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1949, le parti communiste l’emporte, marquant le début de la République Populaire de Chine. Environ 2 millions de Chinois nationalistes fuient alors vers Taïwan. L’année 1949 signe ainsi l’émergence de deux gouvernements chinois distincts. D’un côté, le gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek, réfugié à Taïwan, et de l’autre, le nouveau gouvernement communiste de Mao Zedong, sur le continent.

Défaite des nationalistes en 1949 qui se réfugient sur l’île de Taïwan. Source : L’Histoire
Dans un premier temps, c’est la République de Chine, à Taïwan, qui est reconnue, notamment par les États-Unis et leurs alliés occidentaux, comme la « vraie » Chine qui résiste aux communistes. Il convient de rappeler qu’à cette époque, les Américains sont engagés dans la Guerre de Corée et craignent une expansion du modèle communiste chinois, ce qui justifie la reconnaissance de Taïwan comme unique régime légitime. Cependant, dans les années 1970, la situation va s’inverser. Dans un contexte de rapprochement sino-américain suite à l’éloignement de la République Populaire de Chine (RPC) vis-à-vis de l’URSS, les États-Unis vont progressivement cesser de reconnaître Taïwan, au profit de la Chine continentale. Ainsi, Taïwan perd son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au profit de la RPC en 1971. En 1972, le président Nixon se rend en Chine pour rencontrer Mao et en 1979, c’est le dirigeant chinois Deng Xiaoping qui se rend aux États-Unis. Cela acte définitivement la reconnaissance de la République Populaire de Chine au profit de la République de Chine. Depuis, la situation qui prédomine est celle du statu quo : malgré les nombreuses démonstrations de force et/ou intimidations chinoises, Taïwan reste indépendante de facto (existe dans la réalité), sans pour autant l’être de jure (dans le droit). L’île possède un gouvernement indépendant, une monnaie, des forces de défense, un drapeau et un territoire clairement identifié. Mais Taïwan n’est reconnue officiellement que par 12 États à l’influence limitée, tels que le Belize ou le Paraguay. Ces pays s’exposent à des sanctions chinoises, amenant ainsi Nauru à rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan le 15 janvier 2024.

L’isolement diplomatique de Taïwan s’est encore accentué après que Nauru a rompu ses relations avec l’île le 15 janvier 2024. Source : Statista
Une identité taïwanaise ?
Le statut de Taïwan est particulier. Dans ce cadre, il est légitime de se demander s’il existe bel et bien une identité taïwanaise et, si tel est le cas, elle parvient à se construire autrement qu’en opposition à la Chine.
Au départ, il n’était pas question d’une identité taïwanaise mais plutôt d’une identité chinoise, puisqu’après la victoire de la Chine communiste en 1949, le gouvernement exilé à Taïwan se considérait comme la « vraie Chine ». L’île était d’ailleurs appelée « l’île de la régénérescence » par le Kuomintang. Une île à partir de laquelle la « reconquête du continent serait possible », comme le rappelle Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)1.
Mais au fil des années, les habitants de Taïwan ont commencé à revendiquer une identité propre comme l’analyse le géopolitologue français : « de nombreux experts ont mis en avant les différences de plus en plus nettes entre un nationalisme hérité du Kuomintang et un nationalisme taïwanais ». Ce nationalisme taïwanais, que le chercheur appelle « nationalisme civique », repose d’abord sur la mise en avant des particularismes ethniques et culturels. En effet, si les politiciens taïwanais ont longtemps parlé chinois, on observe depuis quelques années une augmentation des politiques de revitalisation des langues indigènes dans le but d’affirmer une identité distincte de celle de la Chine continentale. Par exemple, la loi sur l’essor des langues aborigènes (2017) énonce que « les langues aborigènes sont des langues nationales ». L’identité taïwanaise repose aussi sur un modèle démocratique et social régulièrement pris comme exemple. Taïwan est pionnière en matière de questions de genre et des droits des personnes LGBTQ+. Les élections sont transparentes et bénéficient généralement d’un fort taux de participation. C’est pourquoi Taïwan est régulièrement classée parmi les pays asiatiques les plus libres. En 2021, l’ONG Freedom House l’avait par exemple classée deuxième, juste derrière le Japon.
Malgré tout, cette identité taïwanaise reste relativement floue car construite en opposition à l’identité chinoise. En effet, tant que Pékin considère Taïwan comme l’une de ses provinces, cette position va nourrir la volonté d’indépendance de Taïwan. Par conséquent, le « nationalisme civique » taïwanais reste principalement construit en réaction à la Chine. « Le nationalisme chinois nourrit le nationalisme taïwanais, ce dernier étant plus une réaction qu’un concept encore clairement défini » résume Barthélémy Courmont.
Par ailleurs, même si les enquêtes menées par l’université taïwanaise Chengchi ont montré que de plus en plus d’habitants de l’île se considèrent désormais comme taïwanais2, la société reste très divisée à ce sujet, entre les partisans d’une indépendance et ceux davantage partisans du modèle « une Chine, deux systèmes », comme Hong Kong. Cette division a été particulièrement visible lors du Mouvement Tournesol des Étudiants, en mars et avril 2014, lorsque des centaines de manifestants ont protesté contre un accord de coopération commerciale entre Taïwan et la Chine continentale, porté notamment par le Kuomintang. Autre exemple frappant, les dernières élections en janvier 2024. Malgré un important taux de participation, Lai Ching-te, candidat du Parti démocrate progressiste (PDP) opposé à la réunification sous le modèle « un pays, deux systèmes », n’a remporté l’élection qu’avec 40,05 % des voix. Hou Yu-ih, le représentant du Kuomintang, favorable à un dialogue avec Pékin et au statu quo, a lui obtenu 33,49 %. Enfin, Ko Wen-je (Parti populaire taïwanais – PPT), partisan d’une approche pragmatique et modérée, a recueilli 26,46 % des voix. Il est donc difficile de parler d’une véritable identité taïwanaise face à une division aussi profonde au sein de la société sur des questions existentielles.
Les motivations chinoises
« Les Chinois des deux côtés du détroit de Taïwan sont une seule famille. Personne ne peut rompre nos liens de sang et personne ne peut arrêter la tendance historique de la réunification de la mère patrie ». Ce sont les mots de Xi Jinping en personne, lors d’un discours prononcé le 31 décembre dernier. Selon Pékin, Taïwan fait historiquement partie de la Chine. Comme expliqué précédemment, l’île était effectivement sous contrôle chinois avant que les nationalistes ne s’y réfugient en 1949 à la fin de la guerre civile et fondent la République de Chine. Il y a donc une légitimité selon Pékin à vouloir « réintégrer » Taïwan même si, comme le rappelle Marianne Péron-Doise, chercheuse associée et directrice de l’Observatoire géopolitique de l’Indopacifique à l’IRIS, « Taïwan n’a jamais été chinoise. Il n’y aurait pas de «réunification», mais une unification par la force »3. Toujours est-il que ces revendications historiques et ethniques ne doivent pas faire oublier les motivations stratégiques de Pékin. En effet, contrôler Taïwan pourrait permettre à Xi Jinping de garder la main sur un espace géographique essentiel pour son économie, puisqu’environ le quart du commerce mondial transite par la mer de Chine méridionale, mais aussi pour sa sécurité. Cela permettrait d’affirmer la puissance chinoise dans la région tout en réduisant l’influence américaine. En effet, les États-Unis sont très présents dans cette zone comme par exemple en Corée du Sud, au Japon ou aux Philippines, qui accueillent des bases de l’armée de l’air américaine. Récupérer Taïwan permettrait à Pékin de « démanteler le réseau d’alliances américaines dans la région », analyse Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’IFRI4.

Les Etats-Unis sont particulièrement présents dans cette région du monde. Source : VISACTU
Enfin, avec une « annexion » de Taïwan, la Chine pourrait étendre sa zone économique exclusive (ZEE) et par conséquent être souveraine sur les ressources mais aussi sur la navigation. Cela s’inscrit dans une dynamique plus large dans laquelle la Chine tente d’asseoir définitivement sa position parfois au détriment du droit de la mer, ce qui donne lieu à de nombreux contentieux notamment en ce qui concerne les îles Paracels ou l’archipel Spratleys.
Le rôle incontournable des États-Unis
Dans ce contexte où la Chine tente d’avancer ses pions, la présence américaine dans la région est inévitable. Depuis les années 1970, Washington adopte une stratégie volontairement ambigüe favorisant un statu quo, comme en témoigne le Taïwan Relations Act, voté en 1979. Cette loi du Congrès américain maintient des relations économiques politiques avec Taïwan ainsi qu’un engagement à fournir à l’île des armes suffisantes pour pouvoir se défendre. Cependant, elle ne contient aucune obligation explicite d’intervention militaire américaine en cas d’attaque chinoise. Le Taïwan Relations Act est donc délibérément flou pour préserver la stabilité de la région et empêcher une déclaration d’indépendance unilatérale de Taïwan ou à l’inverse, une « annexion » de Taïwan par la Chine. Ainsi, les États-Unis affirment soutenir la politique d’une seule Chine tout en conservant des liens informels avec Taïwan. Cependant, lors d’une visite au Japon en mai 2022, Joe Biden a surpris la communauté internationale en se déclarant prêt à défendre militairement Taïwan en cas d’agression chinoise. Si Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), considère que cela « n’a rien de très surprenant et ne constitue pas en soit un virage à 180 degrés de la politique américaine »5, le New York Times avait lui estimé à l’époque que cette déclaration était en rupture avec la position traditionnelle d’ambiguïté stratégique des États-Unis, qui étaient restés jusqu’alors relativement « vagues sur l’aide qu’ils seraient prêts à apporter à l’île en cas d’attaque »6 . Il n’en reste pas moins que cette déclaration a déclenché les foudres de Pékin, qui a réagi dans la foulée par le biais du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin : « Personne ne peut sous-estimer la détermination du peuple chinois à défendre la souveraineté nationale et l’intégrité du territoire. Il ne faut pas se mettre à dos 1,4 milliards de Chinois. ». Alors, pourquoi les États-Unis prennent-ils le risque de « se mettre à dos » la Chine, seconde puissance mondiale ?
La première raison s’inscrit dans la lignée de la politique étrangère américaine de protection des démocraties libérales. C’est pourquoi, comme l’explique Marc Julienne, « abandonner la démocratie la plus dynamique d’Asie aurait un coût en termes d’image pour les États-Unis »7. Mais ce n’est pas suffisant pour expliquer le soutien américain à Taïwan. En effet, même sous des présidents à la politique plus isolationniste tels que Donald Trump, les liens avec Taipei sont restés intacts car l’île revêt une importance économique et stratégique.
Il s’agit tout d’abord d’un partenaire commercial primordial puisque Taïwan représente 60 % de la production mondiale de semi-conducteurs, des matériaux essentiels pour la fabrication de composants électroniques et énergétiques comme les cellules photovoltaïques. A cet égard, nous pouvons citer le Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, une des principales fonderies de semi-conducteurs de l’île qui fournit notamment les puces d’Apple.
Autre raison : empêcher la Chine de contrôler une route maritime cruciale et de s’avancer dans l’océan Pacifique. Maintenir le statut actuel de Taïwan permet en effet de fermer à Pékin l’accès à l’océan Pacifique et ainsi limiter sa capacité de projection des sous-marins nucléaires comme l’analyse Marc Julienne : « Les SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) chinois sont contraints à l’espace autour de l’île de Hainan, en mer de Chine méridionale. Leur portée étant limitée, ils ne peuvent pas atteindre la partie continentale des États-Unis ».
Pour ces trois raisons, les États-Unis ont donc tout intérêt de maintenir le statu quo. Cette ambiguïté stratégique a permis jusque-là d’éviter un embrasement général de la région. Cependant, on constate depuis quelques années une augmentation des tensions.
Un risque de conflit ouvert ?
Si la situation n’a jamais été totalement apaisée, les manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan sont devenues de plus en plus fréquentes, notamment depuis la victoire en 2016 à l’élection présidentielle de Tsai Ing-Wen, membre du parti pro-indépendantiste PDP (Parti démocrate progressiste). Puis, en août 2022, la visite de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants américaine à Taïwan, a contribué à envenimer la situation, Xi Jinping considérant cette visite comme une provocation. L’année 2024 a quant à elle été marquée par l’élection de Lai Ching-te, perçu comme partisan de l’indépendance. Son investiture et son premier discours ont provoqué la colère de Pékin ; comme l’explique Marc Julienne : « en parlant de Taïwan d’un côté et de la Chine de l’autre, Lai Ching-te a eu un discours plus tranché que sa prédécesseure. Tsai Ing-wen (l’ex-présidente) avait une position plus subtile qui consistait à rester floue sur le statut des deux entités politiques de part et d’autre du détroit »8. Les menaces et opérations militaires chinoises se sont ainsi poursuivies tout au long de l’année. Pour autant, une guerre ouverte entre la Chine et Taïwan est-elle réellement envisageable ?

Discours d’investiture du président taïwanais Lai Ching-te, à Taipei, le 20 mai 2024. Source : AFP
Si Taïwan devenait indépendante de jure, Pékin pourrait utiliser cette déclaration comme un casus belli et ainsi lui déclarer la guerre puisqu’elle a adopté en 2005 une loi anti-sécession. Dans l’éventualité d’un conflit ouvert, les forces armées chinoises domineraient largement celles de Taïwan : « Seul un engagement militaire massif des États-Unis pourrait, en cas de guerre, sauver l’île », avertit Jean-Pierre Cabestan9. Mais une intervention américaine reste incertaine, surtout avec la réélection de Donald Trump, qui affiche la volonté « d’arrêter d’être les protecteurs du monde aux frais de la nation » selon Yann Roche, président de l’Observatoire de géopolitique et professeur au Département de géographie de l’UQAM10. Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les difficultés de V. Poutine en Ukraine ne remettent pas en cause les velléités de Xi Jinping. Au contraire, si la Chine a été « surprise du soutien massif à l’Ukraine et des mesures de rétorsion très fortes contre la Russie, […] cela lui permet d’anticiper de futures sanctions financières en cas de reprise armée de Taïwan », selon Marc Julienne.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit qu’un conflit serait coûteux pour la Chine, aussi bien économiquement que politiquement. C’est pourquoi, « une gradation dans la coercition est aujourd’hui plus probable que le déclenchement d’une guerre d’absorption », selon Mathieu Duchâtel, directeur des études internationales de l’Institut Montaigne11. Par ailleurs, en attaquant Taïwan, la Chine provoquerait un embrasement de la région puisque des pays comme le Japon, l’Inde ou l’Australie sont alliés aux États-Unis, notamment dans le cadre du Quad (Dialogue de sécurité quadrilatéral). Ainsi, un conflit ouvert à court terme n’est pas le scénario le plus probable. Mais la Chine peut continuer à moderniser son armée pour se préparer à une invasion militaire dans quelques années. Autre scénario possible, une déstabilisation de Taïwan sans déclaration de guerre ouverte, par le biais de cyberattaques par exemple. Il s’agirait alors d’imposer une pression constante sur Taïwan pour affaiblir sa détermination à préserver son indépendance de facto.
Conclusion
Nous avons tenté de montrer que Taïwan possédait bien tous les éléments d’un État à part entière : un gouvernement indépendant, une monnaie, des forces de défense, un drapeau et un territoire clairement identifié. Au fil des années, l’île a su développer un modèle démocratique qui constitue aujourd’hui un véritable exemple en Asie, tout en devenant une puissance économique centrale. Cependant, Taïwan n’est officiellement reconnue que par une poignée d’États à l’influence limitée. De plus, Pékin considère toujours Taïwan comme étant l’une de ses provinces et n’exclut pas l’usage de la force pour la « réintégrer ». Dans ce contexte, les États-Unis jouent un rôle déterminant. Toujours guidés par leurs propres intérêts, les Américains adoptent depuis les années 1970 une stratégie ambivalente qui favorise le statu quo : ils soutiennent la politique d’une seule Chine tout en apportant un soutien plus ou moins informel à Taïwan. Cette ambiguïté stratégique a contribué à préserver une paix fragile dans la région pendant de longues décennies. Cependant, depuis 2016, de nombreux experts observent une augmentation des tensions caractérisée par des déploiements militaires chinois au large des côtes taïwanaises, faisant planer le risque d’une guerre. Si un conflit ouvert à court terme est difficilement envisageable, l’hypothèse d’une invasion dans un futur plus ou moins proche est davantage plausible, comme celle d’une pression continue et croissante sur Taïwan visant à dissuader toute potentielle déclaration d’indépendance unilatérale. Dimanche 9 mars, l’armée chinoise a par ailleurs adressé un message à Taïwan, avertissant que « plus les séparatistes pour l’indépendance de Taïwan deviendront envahissants, plus le nœud coulant autour de leur cou se resserra et plus l’épée au-dessus de leur tête sera tranchante. »
Notes
- Courmont, B. (2011). Souveraineté, démocratie et identité : La question permanente et sensible de la nation à Taïwan. Revue internationale de politique comparée, 18(1), 87-104. ↩︎
- En 2012, plus de 60 % de la population se considérait taïwanaise, une nette augmentation depuis le début des enquêtes dans les années 90 où cette proportion atteignait à peine 20 %. ↩︎
- https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/08/17/pourquoi-la-chine-veut-conquerir-taiwan_6138297_4355770.html ↩︎
- Julienne, M. (2022, août 18). Pourquoi la Chine veut conquérir Taïwan. Intervention médiatique, cité par Gary Dagorn, pour Le Monde. IFRI ↩︎
- https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/biden-promet-de-defendre-taiwan-une-declaration-qui-n-a-rien-de-surprenant-selon ↩︎
- https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-joe-biden-surprend-en-se-disant-pret-a-defendre-taiwan-contre-la-chine ↩︎
- Julienne, M. (2024, janvier 12). Taïwan, un enjeu de sécurité nationale pour les Etats-Unis. Intervention médiatique, cité par Lola Ovarlez, pour l’Opinion. IFRI ↩︎
- Julienne, M. (2024, mai 23). Taïwan : cinq minutes pour comprendre les « inquiétantes » opérations militaires chinoises. Intervention médiatique, cité par Inès Chaïeb, pour Le Parisien. IFRI ↩︎
- Cabestan, J.-P. (2021). Demain la Chine, guerre ou paix ?. Paris : Gallimard. ↩︎
- https://www.ifri.org/fr/presse-contenus-repris-sur-le-site/la-troisieme-guerre-mondiale-va-t-elle-commencer-taiwan ↩︎
- Duchâtel, M. (2024, janvier). La politique taïwanaise de la Chine à l’horizon 2028. Note d’éclairage. Institut Montaigne. ↩︎
Bibliographie
Cabestan, J.-P. (1999). Le système politique de Taïwan. Presses Universitaires de France.
Cabestan, J.-P. (2021). Demain la Chine, guerre ou paix ?. Gallimard.
Courmont, B. (2011). Souveraineté, démocratie et identité : La question permanente et sensible de la nation à Taiwan. Revue internationale de politique comparée, 18(1), 87-104.
Duchâtel, M. (2017). Géopolitique de la Chine. Presses Universitaires de France.
Niquet, V. (2022). Taïwan face à la Chine. Tallandier.
Niquet, V., & Péron-Doise, M. (2024). L’Indo-Pacifique. Nouveau centre du monde. Tallandier.
Péron-Doise, M. (2023). Îles, insularités et sécurité maritime dans l’Indo-Pacifique. Hérodote, 189.
Roche, Y. (2013). La Mer de Chine méridionale : un enjeu frontalier majeur en Asie du Sud-Est. L’Espace Politique, 21(3).
Webographie
Arte. (2024, septembre 7). Taïwan, la peur de l’invasion. Décryptages. https://www.arte.tv/fr/videos/110991-000-A/taiwan-la-peur-de-l-invasion/
Duchâtel, M. (2024, janvier). La politique taïwanaise de la Chine à l’horizon 2028. Note d’éclairage. Institut Montaigne. https://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/note-eclairage-scenarios-la-politique-taiwanaise-de-la-chine-lhorizon-2028.pdf
France Culture. (2022, mars). Épisode 4/4 : Taïwan, l’histoire de l’autre Chine. Histoire de la Chine et ses voisins. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/taiwan-l-histoire-de-l-autre-chine-7296920
France Culture. (2023, mai). Taïwan : une démocratie qui se défend. Grand Reportage. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/grand-reportage/taiwan-une-democratie-qui-se-defend-6236130
Julienne, M. (2022, août 18). Pourquoi la Chine veut conquérir Taïwan. IFRI. https://www.ifri.org/fr/presse-contenus-repris-sur-le-site/pourquoi-la-chine-veut-conquerir-taiwan
Julienne, M. (2024, janvier 12). Taïwan, un enjeu de sécurité nationale pour les Etats-Unis. IFRI. https://www.ifri.org/fr/presse-contenus-repris-sur-le-site/taiwan-un-enjeu-de-securite-nationale-pour-les-etats-unis
Julienne, M. (2024, mai 23). Taïwan : cinq minutes pour comprendre les « inquiétantes » opérations militaires chinoises. IFRI. https://www.ifri.org/fr/presse-contenus-repris-sur-le-site/taiwan-cinq-minutes-pour-comprendre-les-inquietantes-operations
Julienne, M. (2022, mars 28). La Troisième Guerre mondiale va-t-elle commencer à Taïwan ?. IFRI. https://www.ifri.org/fr/presse-contenus-repris-sur-le-site/la-troisieme-guerre-mondiale-va-t-elle-commencer-taiwan
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