Les accords d’Abraham israélo-émirati : quels enjeux géopolitiques pour le golfe Arabo-Persique ?
La recherche d’un modèle de sécurité et de stabilité se fait de plus en plus pressante dans le golfe Arabo-Persique, et ce pour des raisons objectives : veiller à la sécurité intérieure des Etats, et notamment pour certains au maintien de leurs régimes non-démocratiques, éviter la recrudescence d’opérations de groupes non étatiques dits terroristes et sécuriser leurs infrastructures énergétiques pour conserver un poids dans les institutions économiques telles que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Cependant, ces intentions ne se sont guère concrétisées et sont restées à l’état de velléités. Qu’elles soient unilatérales, bilatérales ou encore multilatérales, les initiatives prises dans cette zone sous tension sont peu nombreuses et mises en échec. Autrement-dit, derrière l’absence de débats et de négociations, se cachent des Etats qui aspirent individuellement à détenir le rôle exclusif du leadership régional et à soumettre tous les autres. « Si tout le monde souhaite la sécurité de la région, toute la question est de savoir avec qui coopérer pour l’assurer »1.
Cet échec reflète la montée périlleuse de la dimension religieuse comme axe géopolitique au fondement de la politique étrangère des différents États sunnites et de la République Islamique iranienne. Cette analyse tire sa consistance de la rivalité déjà existante entre ces États à partir de début des années 2000 puis au moment du lancement de la construction des centrales nucléaires par l’Iran en 2002 et enfin lors de l’invasion de l’Irak en 2003.
La situation a dévié dans la période post-2011 quand le facteur religieux a renforcé son emprise et a contribué à mobiliser les peuples. Ce processus d’instrumentalisation est bien expliqué par Clément Therme (Chercheur au CERI Paris) : « à travers le prisme des divisions confessionnelles entre chiites et sunnites, ce clivage révèle les divergences entre les islamistes et les anti-islamistes, et permet de dépasser l’analyse sectaire pour envisager les dynamiques géopolitiques des acteurs de la région »2 .
Force est de constater que cette normalisation ou pacification des rapports bilatéraux entre deux États du Moyen-Orient, Israël et les Emirats-Arabes-Unis, relance un processus déjà entamé par deux autres États arabes : l’Égypte à travers le traité de paix de 1979 et le Royaume Hachémite de la Jordanie avec les accords de Wadi Araba en 1994.
Les relations entre Israël et les pays arabes (AFP – Alain BOMMENEL)
Ces accords ont été signés pour régler des problèmes frontaliers. En revanche, cette nouvelle dynamique de normalisation est révélatrice de l’échec du fonctionnement des mécanismes multilatéraux entre les pays arabes, avec pour exemple l’initiative de Paix arabe du Roi Saoudien Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud en 2002, restée lettre morte et figée comme seul cadre de négociation pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
En réalité, le contenu de l’accord d’Abraham reflète l’état des rapports de forces actuels et l’inclination devant les intérêts de chacun des signataires.
Pour Israël, l’objectif était clair : tirer profit au maximum de la présidence de Trump pour faire tomber un paradigme dominant, conditionnant ainsi toute procédure de paix à l’acceptation des Palestiniens « mais pour M. Netanyahou, c’est plutôt la normalisation avec les pays arabes qui poussera les Palestiniens à un accord de paix avec Israël »3.
Pour les Émirats Arabes Unis, l’objectif était de mettre un terme à toute annexion supplémentaire des territoires palestiniens alors que ce n’était pas du tout l’intention personnelle du Premier ministre Israélien, qui a exprimé clairement le report des projets d’annexion en Cisjordanie occupée afin de maximiser ses gains, c’est-à-dire à l’intérieur d’Israël et devant la communauté internationale.
Par ailleurs, cette situation bénéficie des différentes conséquences du printemps arabe. En effet, ses effets permettent aux pays du golfe de devenir le centre de décision du monde arabe : les sommets de Conseil de Coopération du Golfe deviennent plus importants et attractifs que les sommets organisés par la Ligue Arabe.
Ce changement et la redistribution de la puissance entre ces micro-États semblent de plus en plus dysfonctionnels devant l’émergence de l’acuité des divergences entre ces monarchies golfiennes. Pour les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite par exemple, l’Etat égyptien joue toujours un rôle provincial, en dépit de son régime autoritaire, pour le Qatar en revanche, il s’agit de l’opportunité de faire une percée en soutenant le pouvoir transitionnel dans un contexte où l’administration d’Obama a soutenu indirectement le changement de régime.
La présente analyse vise à décortiquer la logique de chevauchement des alliances ambigües et son influence sur le sentiment croissant d’insécurité dans toute la région. De surcroît, la posture émiratie se considère comme choix personnel et pragmatique de Mohammed Ben Zayed de s’allier avec une puissance militaire et technologique dans la région pour pallier les différents obstacles pouvant heurter son ambition d’exercer un leadership au Moyen-Orient.
Israël : le grand gagnant de la crise du Golfe
Le nouveau rôle de pacificateur, joué par Israël vient de sa capacité à conserver une certaine stabilité ou bien stagnation dans la crise du Golfe, à partir d’un certain nombre de rencontres avec les responsables des différents États sans exception, sur le sol israélien ou bien sur des sites pro-israéliens à Washington, comme des think-tanks.
En septembre 2017, la rumeur de la visite d’une haute personnalité golfienne en Israël a affolé les médias et les réseaux sociaux. La presse israélienne, comme les sites proches de Téhéran se sont empressés d’affirmer qu’il s’agissait de Mohammed ben Salman, tandis que le journal Elaph (journal en ligne arabophone, proche de Riyad) parlait d’un officiel qatari.4
À cet effet, cet État n’a pas pu faire autrement que d’ouvrir des canaux de négociations entre les pays de Quartet et le Qatar pour de nombreuses raisons connues comme : la pertinence de cette réputation de l’ennemi commun dans l’esprit collectif de l’opinion publique arabe y compris dans le contexte actuel de l’accord d’Abraham, les EAU ne projettent en aucun cas de rétablir leurs relations diplomatiques avec le Qatar car ils ne mettent pas le dossier iranien au sommet de leurs priorités sécuritaires dans la région, chose qui pourrait faire obstacle à la durabilité des rapports d’Israël avec lesdits pays.
Cependant, cette crise a bien montré que l’Iran n’est qu’un simple prétexte pour les pays du Golfe de consolider leurs liens avec l’administration Trump, un protecteur féroce de la sécurité d’Israël dans la région pendant sa période de présidence. Ce privilège est coiffé par le déplacement de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem en mai 2019. Il s’agit d’un engagement indéfectible qui rend Israël le pont le plus pérenne pour ces pays afin de garantir la protection et le soutien américain dans cette crise régionale.
Pour bien clarifier cette tendance, on peut noter que les ambassadeurs de ces monarchies (du Qatar et des EAU) à Washington semblent parfois cruciaux dans les efforts de lobbying ( mobilisation, plaidoirie) que les ministres des affaires étrangères de ces États. Le dernier exemple est celui de l’ambassadeur émirati à Washington Youcef al-Otaiba, qui occupe ce poste depuis 2008, et qui a révélé explicitement l’acuité de cette crise, lors de sa participation, par visioconférence, à un forum organisé par l’Institut d’études sur la sécurité nationale israélienne: « La crise avec le Qatar ne sera pas résolue, pas en tout cas prochainement, du moment que Doha n’a pas révisé ses positions», indiquant que «Doha était têtue et continuait à jouer le rôle de la victime »5.
Pourtant, cette posture de force dont jouissent actuellement les deux princes héritiers, a besoin d’un soutien et d’une assistance américaine incontournable pour alléger toute pression en ce qui concerne la nécessité de mise en place des réformes politiques dans ces deux monarchies autocratiques. A l’heure actuelle, le rôle du variable domestique comme force de changement est quasiment faible, cette situation dégrade l’image de ces États à cause du déficit de la culture politique dans ces pays, c’est-à-dire une modernité inachevée.
Autrement dit, cette success story économique ne dissimule en rien l’absence de la démocratie et ses différentes formes « being public about relations with Israel would provide them only modest benefits, and such a move might have negative consequences both at home and abroad. Their basic weakness makes it critical for them to maintain legitimacy among the Arabs »6. Cette accélération du processus bénéficie d’un revirement du centre de décision dans le monde arabe (le conseil de coopération du golfe est l’organisation arabe la plus puissante aujourd’hui au détriment de la Ligue Arabe).
Par ailleurs le maintien du statu quo va permettre à Mohammed Ben Salmane (prince héritier de l’Arabie Saoudite) et Mohammed Ben Zayed (ministre de la défense d’Abu Dhabi) d’isoler facilement et périodiquement le Qatar afin de coordonner les efforts avec les États qui sont hostiles avec les politiques de l’Iran dans la région (diviser pour mieux régner). En dépit de certaines critiques, Israël laisse actuellement le Qatar faire passer des aides humanitaires pour éviter une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, ce qui est un exemple de coordination et de coopération entre les deux pays.
Les efforts du Qatar viennent réduire les effets néfastes de la décision de l’administration de Trump de suspendre l’aide annuelle de 800 milions de dollars versée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), au profit du Trésor palestinien, de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA) afin de pallier la souffrance quotidienne des Palestiniens.
Consécration de la coopération bilatérale entre les deux États
En réalité, l’accord d’Abraham s’inscrit comme une nouvelle étape de la coopération entre Israël et ses pays du Golfe. Alors, les EAU ont pris l’initiative d’établir des relations diplomatiques avec Israël malgré la courte période de traumatisme que ça lui a coûté dite sans influence surtout dans ses rapports avec les Etats arabes grâce à sa puissance financière et la précarité de ses pays pour agir fermement comme par exemple le recours à une rupture des relations diplomatiques. Autrement dit, on peut dire que le printemps arabe a servi les intérêts de ces monarchies du golfe pour avoir un poids important dans le monde arabe nonobstant les soupçons qu’ils ont eu d’avoir subi les conséquences de ces soulèvements populaires.
Les secteurs de coopération ont principalement été le secteur sécuritaire et le renseignement afin de permettre un minimum de stabilité dans la région. Cet état actuel des choses révèle l’irrationnalité de la vraie place qu’occupe actuellement le conflit israélo-palestinien « dans le monde arabe, plus personne ne semble prêt à mourir pour le Palestine, toujours prisonnière d’une autre vision chimérique dans laquelle « “l’Etat juif “ n’existerait pas»7.
Ce dossier, figé et instrumentalisé par les différentes parties du conflit, constitue une source d’insécurité croissante dans toute la région devant la montée périlleuse de la puissance iranienne. Il s’agit là d’un point de convergence majeur pour ces pays qui ont tout intérêt à s’allier pour contrecarrer cette menace, trop puissante dans les milieux conflictuels régionaux comme le cas au Yémen (son soutien des Houthis, le financement du mouvement du Hamas en Palestine).
Le danger de la République Islamique de l’Iran, acteur anti-système dans la configuration actuelle du système international, est de se considérer comme un stimulateur géopolitique dans le développement et l’accélération de ses rapports d’alliance dans la région surtout l’émirat d’Abu Dhabi. C’est un État à la fois influent et puissant grâce à l’indépendance de sa politique étrangère basée sur des alliances conjoncturelles avec la Turquie et la Russie, sa résistance aux sanctions économiques, son refus d’attribuer des grandes concessions dans le cadre de son projet nucléaire, sans oublier la gestion de son champ politique interne susceptible de s’exposer à tout moment.
Ensuite, lors de la présidence de Donald Trump, ce processus d’apaisement des tensions provenant du conflit palestino-israélien a constitué une priorité pour tous. Autrement dit, tous les intervenants cherchent une maximisation de leur intérêt national, tout en poursuivant une démarche pragmatique sans hésiter à recourir à l’humiliation comme élément de pathologie des relations diplomatiques selon Bertrand Badie.
En effet, ce pragmatisme s’est traduit dans la parole diplomatique américaine comme un État actif au sein de ce système dont l’objectif était double : renouveler la confiance et son engagement vis-à-vis de l’Etat juif. C’était un axe majeur de la campagne électorale de Trump pour l’appuyer financièrement via le soutien du principal lobby pro-israélien à Washington (les chrétiens évangélistes sionistes) surtout après la rupture faite par l’administration d’Obama suite à l’adoption de la résolution 2334 condamnant les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens avec 14 voix (abstention des EU).
Néanmoins, le niveau de tension entre Obama et Netanyahou a été rapidement pallié lors de l’octroi d’une aide militaire de 38 milliards de dollars à l’État hébreu. Il s’agit du soutien financier le plus important de l’histoire des États-Unis alloué à l’armée israélienne. Le nouveau plan sur 10 ans, entré en vigueur à l’expiration du programme actuel en 2018, doit permettre à Israël de conserver un «avantage militaire qualitatif» sur ses voisins, comme l’exigent les résolutions du Congrès américain8.
Ensuite, le deuxième objectif peut se définir comme la volonté de réduire ce sentiment de désengagement que les USA ont exprimé lors de cette présidence comme lors de son retrait de l’accord du Climat ou bien son retrait de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2018.
Par ailleurs, l’objectif d’Israël, et plus précisément du gouvernement de Benyamin Netanyahou, est de rendre cette possibilité de pacification des relations avec la zone arabe une simple réalité qui va lui permettre de regagner la confiance de ces citoyens israéliens, de sécuriser leurs frontières pour vivre en paix et d’élaborer un plan collectif de nature offensive contre l’Iran.
Ce contexte de rapprochement diplomatique peut apparaître comme la source de relance de la politique des Emirats Arabes Unis la plus efficace dans la région de MENA pour donner un regain à cette voie contre-révolutionnaire qui l’a menée dès 2011. Ce scénario semble précaire ou bien plus radical pour faire une telle rupture avec un État voisin comme l’Arabie Saoudite mais la pérennité du partenariat avec Israël est largement souhaitable pour MBZ (Mohammed Ben Zayed).
Pourtant, toute vigilance dans la construction de cette alliance vierge (libre de toute appartenance religieuse, linguistique, culturelle, identitaire) va générer une confiance interne vis-à-vis des citoyens mais aussi une fragilité géopolitique de ce petit Etat. Cette officialisation n’a eu effet que lorsque les deux partenaires agissaient en faveur de la fortification des canaux de communication pour faire face aux menaces communes des deux pays.
Certes, le niveau de communication des dossiers sécuritaires et d’échange d’information est très élevé depuis des années, en témoignent les services déployés par la société israélienne de renseignement NSO Group (entreprise israélienne de sécurité informatique aux EAU.
Néanmoins, le maintien des liens diplomatiques et commerciales montre que les EAU ne sont pas prêts d’attiser les tensions avec l’Iran en tant que puissance régionale impliquée dans les différentes affaires de la région y compris la guerre au Yémen dont les deux pays se situent dans des camps hostiles, « le rapprochement est confirmé dont la dernière rencontre date du 30 juillet 2019, a consisté en une rencontre- la première en six ans sur le sol iranien, entre le chef des garde-côtes émiriens et son homologue au sein de la République Islamique… les EAU ne peuvent être un allié fiable pour aucune partie »9.
En outre, la possibilité de renforcer les liens semble plus crédible au vu de la démarche adoptée par cet Etat ou bien celle des deux émirats les plus puissants et modernes : Abu Dhabi comme centre de la prise de décision politique et Dubaï comme la ville la plus attractive sur le plan économique de la région, voire du monde.
Ce processus de modernisation a été renforcé lors du lancement d’une campagne contre la présence du mouvement Al-Islah à l’intérieur du pays “More recently, fears of a revival of political Islam led to the UAE’s crackdown on about 60 people in 2012, many of whom were members of al-Islah and were tried the following year on charges of seeking to seize power”10.
Ce refus d’existence de tout mouvement politique islamique y compris à l’intérieur de son territoire révèle la position ferme émiratie à vouloir régner d’une main de fer, notamment à cause de son investissement massif dans la construction d’un hard power. Au fil des années, surtout après avoir réussi à se construire une réputation exceptionnelle de state-branding, il a été reconnu comme l’un des Etats les plus intégrés à la mondialisation..
L’action indépendante des Émirats Arabes Unis :
En effet, cette singularité ou bien cette ambition de jouer un rôle décisif dans les grands dossiers de la région a incité les Émirats Arabes Unis à sortir de cette préservation de la distance par rapport à certaines questions notamment lors de la période des soulèvements des peuples contre les dirigeants autoritaires.
Cette ambition s’est exprimée au fil des années avec par exemple la réouverture de son ambassade à Damas en décembre 2018 pour faire face à tout scénario d’arrivée des islamistes au pouvoir lors de la fin de la crise syrienne. La diplomatie des EAU – comme celle de beaucoup de petits États – a toujours eu pour but de pallier leurs vulnérabilités extérieures (les appétits féroces des grands voisins que sont l’Irak, l’Iran et l’Arabie Saoudite) et intérieures (la fragmentation du territoire et de la population en sept émirats)11.
Cette intolérance à l’encontre des Frères musulmans peut aboutir à une confrontation indésirable avec son allié principal dans la région : l’Arabie Saoudite. En réalité, l’origine de ladite confrontation est la guerre de Yémen ou bien la carte des alliances dans ce territoire dont les exigences de guerre peuvent parfois heurter certains principes fondamentaux avec les alliés traditionnels, c’est le cas du voisin saoudien qui n’a pas hésité à établir des canaux de communication et de présenter son soutien au mouvement Al-Islah12 au Yémen comme un choix important pour démolir les Houthis.
Cependant, les Émirats n’ont pas hésité à rappeler que l’objectif principal de l’opération « Tempête décisive » est de mener une campagne militaire arabe afin de déraciner la région de la menace terroriste. Cette tolérance continue dès l’arrivée de Roi Salman Ben Abdelaziz Al Saoud à la tête du pouvoir en 2015 à l’égard de ce mouvement, n’a pas dissimulé ses divergences autour de cet axe lors du retrait des forces des Émirats en début de cette année sous la couverture d’une décision militaire.
Dans ce sens, lors d’une déclaration accordée à l’agence de presse officielle des Émirats Arabes Unis (WAM), le lieutenant-général Issa Al Mazrouei, commandant des opérations conjointes au Yémen, s’est exprimé sur la question: “Cinq ans après le début de l’Opération « Tempête décisive »13, nous sommes passés de la stratégie de l’approche directe, mise en œuvre avec grand professionnalisme par les forces armées, à la stratégie de l’approche indirecte que les forces yéménites mettent en œuvre elles-mêmes aujourd’hui”14.
Le Bahreïn : une normalisation quantitative
En dépit de ces axes de divergence, le conseil de la coopération du Golfe maintient un certain rayonnement avec la conduite de deux États (l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis). Cette coordination était une nécessité pour protéger ces régimes théocratiques contre toutes les incertitudes du printemps arabe ou bien de la puissance régionale iranienne.
En effet, ce dernier point est de plus en plus inquiétant surtout pour l’Arabie saoudite et le Bahreïn. L’Iran a bien investi là-dessus pour soutenir ses sympathisants dans l’État du Bahreïn et l’Arabie Saoudite où vit une population chiite importante, l’exemple de Bahreïn est significatif parce que le camp chiite représente 70% ( recensement de 2010) de la population de ce petit Etat, situé sur un archipel du Golfe Persique au Moyen-Orient c’est-à-dire au centre des agissements religieux.
Dans ce contexte, cette confessionnalisation des tensions s’est imposée rapidement lors de l’assistance militaire offerte en toute urgence via l’envoi des troupes du Bouclier de la Péninsule15 par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis pour freiner l’insertion de l’administration chiite dans ce territoire.
De plus, ce niveau des tensions est arrivé à un point de débattre sérieusement la possibilité de son annexion (le Bahreïn) par l’Arabie Saoudite. Cette idée venait nécessairement d’un ressenti de l’incapacité de la famille royale d’Al Khalifa de gérer cette crise de conservation d’indépendance d’État. Les dirigeants des six monarchies arabes du Golfe ont décidé d’étudier un projet d’union, qui pourrait regrouper dans un premier temps l’Arabie saoudite et le petit royaume de Bahreïn, secoué par des manifestations de la population majoritairement chiite, comme en Iran, contre le pouvoir sunnite.
Cette tension, ou rupture, est confirmée pour donner suite aux derniers événements de cette confrontation qui ont eu lieu au Bahreïn notamment le 15 juin 2016 avec la suspension du principal mouvement d’opposition, Wifaq. Cet esprit préventif avait pour objectif de déraciner toute possibilité de naissance d’une force politique organisée voire une institution militaire chiite de plus en plus légitime comme celui du Hezbollah (le Parti du Dieu) au Liban. Le dernier exemple date d’octobre 2017 avec l’incarcération de 19 citoyens chiites accusés de complot contre le Régime.
Par conséquent, la succession de ces confrontations sporadiques prouve incontestablement que le Bahreïn est impuissant pour exercer sa souveraineté. À cet effet, ce désenclavement diplomatique vis-à-vis Israël doit se poursuivre d’une manière concrète. Alors, le devenir de ces rapports sont trop ambigus puisque va poser la possibilité d’un éloignement de son voisin saoudien, toujours hésitant dans la prise d’une décision claire concernant la normalisation et la divergence entre les deux générations de la famille royale entre le Roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud et le Prince héritier Mohammed Ben Salmane.
Cérémonie de signature pour les accords sur « la normalisation des relations » entre Israël, les Emirats arabes unis (EAU) et le Bahreïn a la Maison Blanche à Washington, 15/09/2020 © The White House / Tia Dufour,
Cette garantie sécuritaire israélienne offerte aux pays du Golfe est incertaine et conditionnelle pour plusieurs raisons : la position controversée de l’administration américaine, le scénario de la réconciliation entre les pays du Golfe et la volonté de négocier un accord de paix avec l’Iran sur le long terme mais aussi l’émergence d’une pression forte émanant de l’intérieur de ces pays. Il est peu probable que les chiites et les islamistes de Bahreïn soutiennent l’alliance géopolitique de leur roi avec Israël puisque la paix entre Israël, les EAU et le Bahreïn est principalement motivée par le changement du paysage géopolitique de la péninsule arabique. Jérusalem a probablement besoin d’une paix chaleureuse comme condition pour protéger essentiellement ces deux monarchies arabes16.
La malchance du Qatar :
Du côté qatarien, le blocus qui date de 5 juin 2017, n’influence en aucun cas ses liens bilatéraux avec l’Iran avec qui il partage le plus grand champ de gaz au monde. Cette position géographique définit le Qatar en tant qu’acteur énergétique incontournable. Autrement dit, le concept de l’intérêt national en tant que déterminant fondamental des relations internationales lui impose de chercher les outils de durabilité de ces liens y compris la maximisation de son profit peu importe son image ou sa position dans le conseil de coopération du Golfe.
Par ailleurs,cette décision souveraine est vue comme un modèle susceptible d’être traité dans le Conseil de coopération du Golfe et peut être Israël dans le long terme (des partenariats économiques des pays de CCG-Israël). Cependant le hiatus se trouve au sein de cette organisation régionale des pays du Golfe où l’inexistence de dispositions contraignantes permet au Qatar de préserver l’indépendance de sa politique étrangère. D’un point de vue diplomatique, la priorité du CCG consiste avant tout à assurer la sécurité de la région et des pays du golfe. L’Iran n’en faisant pas partie, et devenant une menace, on pourrait comprendre l’alliance de tous ses membres contre le dangereux voisin. Or, c’est au sein même de l’unité, souvent de façade comme dans tous les pays arabes, que la rupture s’est faite17.
Ces accusations saoudiennes sont largement infondées que ce soit en ce qui concerne la distance du Qatar vis-à-vis de l’Iran ou bien le soutien et le financement des Frères musulmans; ce dernier point conduisant à son grand échec actuel. Sa réputation est fortement dégradée, certains les mettant au même rang qu’Israël suite à sa décision de financer le courant contre-révolutionnaire pour faire face à l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir.
Plus précisément, cette posture de vainqueur du Qatar a bien pris de l’essor lors de la confirmation de la compétence de l’OACI par la Cour Internationale de Justice dans son communiqué de presse du 8 juillet 2018. En 2018, l’OACI a statué qu’elle était compétente pour connaître de la plainte déposée par le Qatar, accusant ses voisins de violer une convention régissant le libre passage de ses avions de ligne par les espaces aériens étrangers.
Cette accusation est totalement discursive car le Qatar a soutenu tous les soulèvements du printemps arabe y compris en Syrie dont l’opposition est représentée par la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution et au Yémen pour soutenir le gouvernement légitime sous la soumission de l’Arabie Saoudite (le président Hadi gouverne le pays depuis son point de refuge qui est Riyad), cette situation fortifie la position qatarienne puisqu’elle se trouve en opposition avec l’Iran dans le dossier syrien.
En effet, ce choix de la politique étrangère qatarienne est confirmé :le Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, le ministre qatari des Affaires Étrangères, a précisé ledit choix lors de sa conférence de presse à Paris le 12 juin 2017 : « Nous ne soutenons pas les Frères musulmans, ni aucun parti politique, nous soutenons des gouvernements. Après le Printemps Arabe, ce sont les Frères musulmans qui sont arrivés au pouvoir, nous les avons soutenus à ce moment-là ».
Le succès du Smart Power de ce petit État golfien, a bien révélé son importance malgré l’absence d’une profondeur stratégique à cause de la nature de sa géographie, en plus, ce blocus de Quartet 3+1 ( Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Égypte) a exacerbé la nature des rapports suite à cette métamorphose d’une divergence d’approche sur le monde arabe à une compétition féroce dans la région, la divergence s’est traduite par une action diplomatique significative en 2014 lorsque les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Bahreïn ont rappelé leurs ambassadeurs au Qatar qui sont les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Bahreïn. Le Qatar, lui, n’a pas rappelé ses ambassadeurs. Il s’agit ici de la première crise du golfe ayant pris une telle ampleur.
Cette neutralité de la communauté internationale en faveur du Qatar est justifiée sur deux plans majeurs .
D’une part, la vitalité du partenariat économique et la forte présence des Investissements Directs Étrangers (IDE) qataris dans les grands pays de l’Union Européenne, la Grande Bretagne et les États-Unis. Le micro-État est un cas d’école : il est parvenu à s’imposer sur la planète économique et médiatique en prenant des positions en France, comme dans de nombreux autres pays18.
D’autre part, l’adoption d’une approche sécuritaire atypique reconnue internationalement avec la signature d’un accord entre la représentante permanente du Qatar auprès de l’ONU, Cheikha Alya bint Ahmed al-Thani et le Secrétaire général de ce Bureau Ivanovich Voronkov sous la forme d’une contribution de cinq milliards de dollars au centre international des visions comportementalistes pour la lutte contre le terrorisme affilié à ladite Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme fondé à Doha. En outre, son engagement dans le multilatéralisme avec sa participation dans la coalition internationale contre le groupe terroriste de Daech est indiscutable.
La grande victoire d’Israël : une normalisation avec l’Arabie Saoudite ?
Force est de constater que la monarchie saoudienne est celle qui a le plus souffert depuis l’avènement du printemps arabe et des réticences de l’administration Obama, une position accentuée lors du changement de politique à l’égard de l’Iran, considérée par l’Arabie Saoudite comme une menace directe pour la pacification des rapports non seulement dans l’environnement du Golfe mais dans tout le Moyen-Orient. En fait, la rivalité est certaine entre ces deux États dans ce milieu où la religion et la géopolitique sont fortement liées.
Cette condamnation par l’administration Obama au sujet de la situation des droits de l’Homme en Arabie Saoudite ainsi que celle à l’égard d’Israël pour les actions à l’égard des Palestiniens a poussé ces deux pays à se coordonner pour sécuriser leurs frontières face à tout scénario impliquant les forces armées iraniennes, connues pour les capacités opérationnelles de leur arsenal militaire et même nucléaire. La position d’Obama n’a pas changé, avant même de devenir le 44ème président des Etats-Unis « La patience d’Obama avec l’Arabie saoudite a toujours été limitée. Dans son premier commentaire important sur la politique étrangère, ce discours de 2002 lors du rassemblement anti-guerre à Chicago, il a dit: «Vous voulez un combat, président Bush? Luttons pour nous assurer que nos prétendus alliés au Moyen-Orient – les Saoudiens et les Égyptiens – cessent d’opprimer leur propre peuple, de réprimer la dissidence et de tolérer la corruption et l’inégalité»19.
Ce désengagement relatif de l’administration américaine est plus au moins considéré comme un appel pour l’Arabie Saoudite à faire des efforts pour réformer notamment leur législation quant aux droits des femmes et à la liberté d’expression. Cette situation ne fait pas l’unanimité dans les différentes institutions au cœur de la capitale américaine Washington et surtout dans les thinks-tanks. En juin 2015, lors d’une conférence organisée par le Council on Foreign Relations à Washington, Dore Gold (ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères israélien) et Anwar Eshki (ancien général saoudien, directeur du Middle East Center for Strategic and Legal Studies de Djeddah) ont reconnu publiquement qu’ils entretenaient un dialogue depuis plus d’un an20.
Au-delà de cette politique américaine pragmatique, l’Arabie Saoudite ne cesse pas d’exprimer son ambition de devenir le centre du monde arabe. Toutefois, cette vision est de moins en moins réalisable du fait de son approche offensive dans sa politique locale ou dans sa politique étrangère. Cette approche favorise le leadership militaire comme le démontre l’exemple du Yémen.
Cet échec militaire à l’absence d’expérience est principalement dû au manque de confiance de l’administration Trump en la personne de Mohammed Ben Salmane lors de sa nomination en tant que prince héritier et second vice-Premier ministre. Selon Kristian Coates Ulrichsen, cette fragilité vient principalement du processus de la réorganisation la plus profonde de la famille régnante ces cinquante années21, ce conflit émerge lors de la déchéance de Mohammed Ibn Nayef, le cousin ainé de MBS, de sa position de prince héritier, privé de son portefeuille de ministre de l’Intérieur.
En outre, lors d’une purge des membres de la famille royale en 2017 visant à lutter contre la corruption, il réussit à convaincre dans le rôle de réformateur qu’il souhaite incarner. Cette image réfformatrice va laisser place à une toute autre réalité le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul va s’effondrer le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.Ce jour là, une opération de purge considérée comme une crime d’Etat terni définitivement l’image du prince héritier, Mohammed Ben Salman, dit « MBS », est désigné par des responsables turcs et américains comme le commanditaire de l’assassinat.
Par ailleurs, cette dégradation de l’image du Royaume saoudien entre la dépendance à tout prix aux velléités de Donald Trump et l’obligation de dernier recours de nouer des relations bilatérales avec Israël, ne les a pas empêchés de rassembler les Etats du monde arabe dans une série des sommets à la Mecque (trois sommets autour d’un certain nombre des axes imposés plus au moins unilatéralement par l’Arabie Saoudite, qui ne font pas nécessairement un point de consensus entre ces régimes). Il s’agit de faire face à l’Iran, dont l’ignominie va jusqu’à attaquer le lieu saint de La Mecque, par le biais de son bras armé yéménite, les houthistes, et à attaquer des pétroliers devant les côtes des Émirats arabes unis22.
Cette multitude des crises pour l’Arabie Saoudite devant l’absence de solution, va permettre à l’administration américaine de faire plus pression sur les dirigeants saoudiens pour dépasser le cadre de l’initiative de paix arabe de 2002 présenté par le Roi Saoudien Abdallah Ben Abdel Aziz23 afin de rendre la normalisation comme une simple réalité suite aux différentes actions menées en faveur de cette reconnaissance comme par exemple les propos de MBS dans son interview accordée au magazine américain The Atlantic. À cette occasion, il s’exprimait sur le droit d’Israël de vivre en paix sur son territoire ainsi que l’ouverture récente de l’espace aérien saoudien à l’aviation israélienne. Ce sont des actions concrètes exprimant le rapprochement le plus avancé entre les deux pays.
Cette question toujours d’actualité pour savoir le moment opportun de normaliser les rapports est un défi majeur pour l’administration Trump (une priorité pour ce qui reste du mandat de Trump avec la fin de la crise du golfe) pour garantir son succès d’établir la paix pour Israël dans la région. Évoquant la possibilité que « sept ou huit pays » supplémentaires concluent un accord similaire, « y compris les gros », le président des États-Unis a assuré que le royaume saoudien pourrait en faire partie24.
Du côté saoudien, la décision de normalisation est un simple choix puisque aucun État ne présente un socle de coopération ou de détermination des ennemis dans la région au-delà de l’Iran et de moins en moins de Hezbollah. À ce sujet, l’accord entre Israël, le Bahreïn et les Emirats arabes unis est un test énorme. Le compte à rebours est lancé. Les décisions définitives restent à prendre, elles dépendent d’autres variables, comme la question iranienne, l’évolution de la scène politique israélienne ou le résultat des élections américaines. En outre, ce retard dans la composition de la nouvelle administration de Biden complexifie la question pour la prise d’une décision finale en ce qui concerne la normalisation, cette obsession s’est traduite lors du retard saoudien de saluer la victoire du nouveau président américain dont ce tweet d’un médecin saoudien résume tout « Pire que le Covid-19, le Biden-20 ».
A cet effet, l’Arabie Saoudite doit procéder autrement en faveur de l’unité et la réforme :
– Réorganisation et pacification des rapports entre les membres de la famille royale (réconciliation entre Mohammed Ben Salmane et Mohammed Ben Nayef) pour éviter toute tentative de ce dernier de lancer un coup d’Etat puisqu’il bénéficie encore du soutien d’une grande partie de la famille royale.
– L’abaissement de l’engagement et de la médiatisation des rapports avec les Emirats Arabes Unis.
– Le renouement des relations consolidées avec le Qatar tout en respectant l’indépendance de ses voisins et le principe de la non-ingérence dans les affaires internes d’un Etat souverain.
– La déclaration de la fin de la coalition arabe et la nécessité de mettre un terme à l’opération « restaurer l’espoir ».
– Le lancement d’un plan de réforme du Conseil de Coopération du Golfe et de la Ligue Arabe puisqu’il a tous les moyens pour exercer un leadership dans le Monde Arabe.
La normalisation des rapports semble être un scénario parmi d’autres pour apaiser les tensions identitaires afin de faire face aux différents enjeux géopolitiques que ce soit ceux provenant des acteurs étatiques ou des organisations non-étatiques (terroristes) dans la région du Moyen-Orient.
Pourtant, une nouvelle réalité de développement des nouvelles relations pour sortir de cette impasse d’appartenance aux Pays du Golfe et au CGG, une institution qui a voulu se développer en allant d’une organisation de coopération à une organisation d’intégration (l’adhésion du Royaume du Maroc et le Royaume de la Jordanie), ce conseil consacre plus que jamais la division existante entre les Etats arabes souvent autoritaires de l’Océan jusqu’à le Golfe.
En ce sens, le problème de ce plan de pacification et sa généralisation se trouve dans l’hétérogénéité entre les intérêts visés; cette situation rend de plus en plus complexe toute chance de mise en œuvre d’un débat rationnel pour cerner les grands objectifs de la région. En outre, cet accord d’Abraham a suscité des réactions totalement différentes entre la salutation et la condamnation dans les États de cette région.
En réalité, le changement de l’administration américaine crée actuellement un nouveau dynamisme dans la région, d’un côté, Kushner qui veut accélérer le processus avant l’arrivée du président élu à la Maison Blanche en 20 Janvier prochain et un changement de volonté de la famille Royale Saoudienne, accentué par la dernière déclaration retentissante de l’ancien numéro 1 des services de renseignement Saoudien, le Prince Turki Al Fayçal disant que tous les gouvernements israéliens sont les dernières puissances colonisatrices occidentales du Moyen-Orient.
Ce dernier revirement prouve que la priorité actuelle s’oriente de plus en plus vers la résolution des différends entre les monarchies golfiennes. Il est également possible que tout accord sur les mesures bilatérales de confiance ou les mécanismes de règlement des différends ne soit tout simplement pas rendu public maintenant, mais qu’il ait plutôt le temps et l’espace nécessaires pour évoluer.
1 Sébastien Boussois, Pays Du Golfe, les dessus d’une crise mondiale, Ed Armand Colin, 2019, Page 44
2 Clément Therme, « le Qatar dans la rivalité Iran-Arabie Saoudite », Moyen-Orient, Avril-Juin 2018
3 Le Monde avec AFP, Israël et les Emirats arabes unis annoncent une normalisation de leurs relations diplomatiques, 13 août 2020, Consulté le 15/02/2021, https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/13/israel-et-les-emirats-arabes-unis-annoncent-une-normalisation-de-leurs-relations-diplomatiques_6048887_3210.html
4 Elisabeth Marteu, « Israël et les pays du Golfe : les enjeux d’un rapprochement stratégique », Études de l’Ifri, Ifri, janvier 2018, Page 32
6 Yoel Guzansky, The Arab Gulf States and Reform in the Middle East: Between Iran and The Arab Spring, Palgrave Macmillan, Page 137
7 Michel Taube, La Face cachée des Emirats Arabes Unis, Ed Le Cherche-Midi, 2019, Page 149
8 Les États-Unis accordent une aide militaire record à Israël, 15/09/2016, France 24
9 Michel Taube, La Face cachée des Emirats Arabes Unis, Collection Documents, Edition le cherche Midi, 2019, Page 156
10 Arwa Ibrahim, MBS-MBZ: A special bond between two Gulf princes, AL Jazeera,17 Mar 2020, Consulté le 20/11/2020, https://www.aljazeera.com/news/2020/3/17/mbs-mbz-a-special-bond-between-two-gulf-princes
11 Emma, Soubrier, LES ÉMIRATS ARABES UNIS À LA CONQUÊTE DU MONDE ? Institut français des relations internationales | « Politique étrangère » 2020/1 Printemps | pages 57 à 66
12 Le Congrès yéménite pour la réforme (en arabe : لإلصالح اليمني التجمع ,at-Tajammu’u al-Yamanī lil-Īṣlāḥ), fréquemment dénommé Al-Islah, est le principal parti d’opposition au Yémen durant le mandat d’Ali Abdallah Saleh. In fine, c’est grâce à son action que le Président Ali Abdallah Saleh avait été démis après 33 années de règne
13 L’opération Tempête décisive (en arabe : الحزم عاصفة عملية (est lancée la nuit du 25 mars 2015, dans le cadre de la guerre civile yéménite, pour remettre au pouvoir le président Abdrabbo Mansour Hadi, renversé par l’insurrection houthis au Yémen, d’orientation chiite. Elle est déclenchée par l’Arabie saoudite et une coalition d’une dizaine de pays arabes et sunnites (Égypte, Jordanie, Soudan, Maroc), dont les membres du conseil de coopération du Golfe (Oman excepté).
14 Mourad Belhaj, Yémen : Les Emirats Arabes Unis annoncent le retrait de leurs forces, Agence Andalou, 10.02.2020, Consulté le 18/02/2020, https://www.aa.com.tr/fr/monde/y%C3%A9men-les-emirats-arabes-unisannoncent-le-retrait-de-leurs-forces-/1729353
15 Le Bouclier de la Péninsule est la composante militaire du Conseil de coopération du Golfe. Il est destiné à coordonner une force militaire commune de dissuasion afin de répondre aux agressions militaires contre n’importe lequel des pays membres du CCG
16 Raphael Ahren, Avec ou sans normalisation Israël est un pacificateur régional – expert du Golfe, The Times of Israel, 01/10/2020, Consulté le 22/01/2021
17 Sébastien Boussois, Pays Du Golfe, les dessus d’une crise mondiale, Ed Armand Colin, 2019, Page 43
18 https://www.strategies.fr/actualites/marques/199693W/faut-il-avoir-peur-du-qatar-.html
19 Jeffrey Goldberg, “The Obama Doctrine”, The Atlantic, April 2016. Consulté le 28/02/2021
20 Elisabeth Marteu, LES PAYS DU GOLFE ET ISRAËL : UNE CONVERGENCE D’INTÉRÊTS ? Institut français des relations internationales | « Politique étrangère » 2020/1 Printemps | pages 70, Consulté le 23/02/2021
21Ahmad Al-Omran et Simeon Kerr, Le prince Mohamed Ben Salman, faucon d’Arabie saoudite, Jeune Afrique, 12 juillet 2017, Consulté le 25/02/2021 https://www.jeuneafrique.com/mag/453034/politique/princemohamed-ben-salman-faucon-darabie-saoudite/
22 L’Arabie Saoudite organise trois sommets pour faire l’unité face à l’Iran, Courrier International, 31/05/2019, Consulté le 26/02/2021, https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/diplomatie-larabie-saouditeorganise-trois-sommets-pour-faire-lunite-face-liran
23 L’initiative de paix arabe est un plan de paix adopté le 28 mars 2002 à l’unanimité dans le conseil de la ligue des Etats Arabes. Ce plan opte pour la paix globale comme choix stratégique, il réclame la nécessité de retrait d’Israël, tous les territoires occupés en 1967, reconnaisse la formation d’un Etat palestinien indépendant avec pour capitale Jérusalem-Est et s’étendant sur les territoires occupés de Gaza et de Cisjordanie. Cette initiative de paix propose enfin la reconnaissance explicite de l’Etat d’Israël.
24 Trump cite l’Arabie saoudite parmi les pays qui feront la paix avec Israël, Par TIMES OF ISRAEL STAFF et AFP 16 septembre 2020, Consulté le 01/03/2021, https://fr.timesofisrael.com/trump-cite-larabie-saoudite-parmiles-pays-qui-feront-la-paix-avec-israel/
Walid Es-Sakr, Master 2 Sciences Politiques: Sécurité Globale, Université de Bordeaux
Références bibliographiques:
Sébastien Boussois, Pays Du Golfe, les dessus d’une crise mondiale, Ed Armand Colin, 2019,
215 pages.
Yoel Guzansky, The Arab Gulf States and Reform in the Middle East: Between Iran and The
Arab Spring, Palgrave Macmillan, 2015
Elisabeth Marteu, LES PAYS DU GOLFE ET ISRAËL : UNE CONVERGENCE D’INTÉRÊTS ? Institut français des relations internationales | « Politique étrangère » 2020/1 Printemps | pages 70
Elisabeth Marteu, « Israël et les pays du Golfe : les enjeux d’un rapprochement stratégique »,
Études de l’Ifri, Ifri, janvier 2018
Emma, Soubrier, LES ÉMIRATS ARABES UNIS À LA CONQUÊTE DU MONDE ? Institut français des relations internationales | « Politique étrangère » 2020/1 Printemps | pages 57 à 66
Michel Taube, La Face cachée des Emirats Arabes Unis, Ed Le Cherche-Midi, 2019, Page 149
Clément Therme, « le Qatar dans la rivalité Iran-Arabie Saoudite », Moyen-Orient, Avril-Juin
2018
Articles Journalistiques :
L’Arabie Saoudite organise trois sommets pour faire l’unité face à l’Iran, Courrier International,31/05/2019,https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/diplomatie-larabiesaoudite-organise-trois-sommets-pour-faire-lunite-face-liran
Jeffrey Goldberg, “The Obama Doctrine”, The Atlantic, April 2016.
COMPTE À REBOURS, Et si la plus grande avancée dans les relations entre Arabie Saoudite et Israël était pour bientôt ? Atlantico, Avec Khattar Abou Diab, 13 Octobre 2020,https://www.atlantico.fr/decryptage/3592993/et-si-la-plus-grande-avancee-dans-les-relations-entre-arabie-saoudite-et-israel-etait-pour-bientot-arabie-saoudite-mbs-accords-de-normalisation-princebandar-ben-sultan-al-saoud-khattar-abou-diab
Ahmad Al-Omran et Siméon Kerr, Le prince Mohamed Ben Salman, faucon d’Arabie saoudite, Jeune Afrique, 12 juillet 2017,https://www.jeuneafrique.com/mag/453034/politique/prince-mohamedben-salman-faucon-darabie-saoudite/
Le Monde avec AFP, Israël et les Emirats arabes unis annoncent une normalisation de leurs relations diplomatiques, 13 août 2020,https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/13/israel-etles-emirats-arabes-unis-annoncent-une-normalisation-de-leurs-relationsdiplomatiques_6048887_3210.html
«Aucune proche résolution à la crise avec le Qatar, et la normalisation est un bon plan», déclare l’ambassadeur émirati à Washington », Courrier arabe, 16/11/2020 https://courrierarabe.com/aucune-proche-resolution-a-la-crise-avec-le-qatar-et-la-normalisation-est-un-bon-plandeclare-lambassadeur-emirati-a-washington/2020/11/16/
Kristian Coates Ulrichsen, Kushner quitte les négociations sur le blocus du Qatar au Moyen-Orient les mains vides, responsible statecraft, 9 décembre 2020,https://responsiblestatecraft.org/2020/12/04/kushner-leaves-qatar-blockade-talks-in-the-middleeast-empty-handed/
Arwa Ibrahim, MBS-MBZ: A special bond between two Gulf princes, AL Jazeera,17 Mar 2020,https://www.aljazeera.com/news/2020/3/17/mbs-mbz-a-special-bond-between-two-gulf-princes
Mourad Belhaj, Yémen : Les Emirats Arabes Unis annoncent le retrait de leurs forces, Agence Andalou, 10.02.2020, https://www.aa.com.tr/fr/monde/y%C3%A9men-les-emirats-arabes-unisannoncent-le-retrait-de-leurs-forces-/1729
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