Le Forum de Macao: la Chine et le monde lusophone

Le Forum de Macao: la Chine et le monde lusophone

Brève histoire de Macao

Dans l’aventure impériale portugaise, Macao tient assurément une place à part. Par son mode d’acquisition d’abord puisqu’à la différence des autres possessions de l’Asie portugaise – on pense naturellement à Goa, à Malacca et à Timor – elle ne procède pas d’une conquête militaire. À Macao, la négociation a en effet toujours prévalu sur l’usage de la force. Abordée pour la première fois en 1553-1554 par des marins portugais alors attirés par le florissant commerce sino-japonais en mer de Chine, Macao devient en 1557 un authentique comptoir commercial plus sur décision personnelle de l’empereur de Chine que par l’activisme lusitanien dans la région. En ce sens, Macao constitue le premier pont de l’Histoire entre l’Extrême-Orient et l’Occident, bien avant l’arrivée des Britanniques à Hong Kong en 1842. 

Mais « l’empire du Milieu » n’a pas cédé gratuitement Macao à ce nouveau venu. Pékin monnaie même l’occupation portugaise de Macao via un loyer annuel que Lisbonne paiera sans discontinuer jusqu’au milieu du XIXème siècle, faisant de Macao une « colonie surveillée » à la souveraineté limitée. Ce n’est qu’avec la signature du très officiel « Traité d’amitié et de commerce sino-portugais » que la Chine cède perpétuellement Macao aux Portugais en 1887 (1). En réalité, cette cession arrive à échéance un siècle plus tard en 1987 et c’est encore par l’entremise de la négociation que Chinois et Portugais se mettent d’accord sur la restitution de Macao rendue effective le 20 décembre 1999. La Macao portugaise avait vécu et avec elle s’effaçait la dernière trace d’occupation européenne en Asie. Macao a depuis pris le nom de « Région administrative spéciale de Macao de la République populaire de Chine » (RAEM), un statut juridique qui lui garantit une large autonomie jusqu’en 2049 et sur lequel nous reviendrons.

Fruit de cette longue histoire sino-portugaise, Macao est devenue à l’heure de la mondialisation le lieu de rencontre privilégié entre la Chine et les pays lusophones avec l’instauration du Forum de Macao (de son nom complet Forum pour la coopération économique et commerciale entre la Chine et les pays de langue portugaise) piloté par Pékin. Si cette relation est clairement envisagée sous l’angle de la diplomatie économique, le Forum de Macao cache aussi des buts politiques et stratégiques pour la puissance chinoise. Pour bien appréhender ces enjeux, il nous faut revenir sur la place qu’occupe Macao dans la politique étrangère chinoise tout comme son importance au sein de la lusophonie (2). L’organisation du Forum de Macao comme les missions qui lui sont assignées reflètent justement cette diversité des visions stratégiques, propre de la grande hétérogénéité des États participants. Pour ces derniers, la question des bénéfices que chacun peut espérer retirer de sa participation au Forum reste ouverte. D’un mot, existe-t-il une communauté de destin entre Pékin et ses partenaires lusophones ? Point de fusion de ces deux cultures, c’est à Macao que dirigeants politiques et acteurs économiques réfléchissent à un avenir commun quelque part entre Lisbonne, Pékin, Luanda, Maputo ou Brasília, même si cette relation ne saurait être exclusive (3)

La statue de Guanyin à Macao, forme chinoise d’une divinité bouddhiste, symbolise la rencontre entre deux mondes devant une chaussée typiquement portugaise(© Wikipédia) 

Macao dans la politique étrangère chinoise

La rétrocession de Macao à la Chine en 1999 n’a pas fait disparaître les spécificités du territoire hérité de la colonisation. Consciente du rôle pivot que peut jouer Macao dans ses relations avec les pays de langue portugaise dont elle est bien souvent le premier partenaire commercial, la Chine s’emploie au contraire à préserver cet héritage culturel unique. Le centre historique de Macao a ainsi été classé sur liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005, confirmant de fait que le legs portugais est avant tout historico-culturel. Parlée par tout au plus 2,5 % de la population, la langue portugaise est aujourd’hui résiduelle dans cette petite presqu’île de 30 km2 de 700 000 habitants où le mandarin et l’anglais la supplante largement, bien que le cantonais soit la langue maternelle d’environ 85 % de la population. Cela dit, l’influence portugaise continue de s’exercer dans le droit macanais et le gouvernement régional de Macao stipule que le portugais y est langue officielle au côté de la « langue chinoise », dans les faits le mandarin plus que le cantonais. 

On l’aura compris, le passé colonial de Macao lui assure un statut juridique à part selon le principe « d’un pays, deux systèmes » formulé par Deng Xiaoping (4). La Loi fondamentale de 1999 garantit la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et leur indépendance vis-à-vis de la Chine continentale. De même, Macao contrôle ses frontières, dispose de sa propre monnaie (le pataca), d’une économie résolument capitaliste et des libertés les plus fondamentales dont témoigne le plurilinguisme de la presse locale, qui titre à la fois en mandarin, en anglais et en portugais. Seules les politiques étrangère et de défense relèvent de la compétence de Pékin.

Fière de ses singularités, la « Las Vegas de l’Orient », dont le chiffre d’affaires des casinos est plus de trois à quatre fois supérieur à celui de son alter ego américain et pèse pour près de 75 % du PIB, Macao s’affiche d’autant plus comme une plateforme d’échanges privilégiée avec le monde lusophone qu’elle est devenue un temple du capitalisme et en partage la langue. La dimension interculturelle de Macao est savamment entretenue par la Chine car elle lui permet de poursuivre ses buts de politique intérieure comme étrangère. Pour elle, la doctrine « d’un pays, deux systèmes » est à l’origine de la prospérité économique de Macao, une ville parmi les plus riches du monde aujourd’hui (5). Dans cette optique, si Macao sert la réputation internationale du régime chinois, l’enjeu reste pour Pékin de séduire la dissidente Taïwan, but ultime de sa politique de « réunification nationale » (6). Sur la scène internationale ensuite, les pays lusophones n’ont cessé de renforcer leurs liens économiques avec la Chine depuis le début des années 2000. Il faut en effet souligner que la politique d’investissements massifs chinois en Angola et au Mozambique – pour se limiter à ce double exemple – précède de dix ans le programme des « Nouvelles routes de la soie » présenté au monde par Xi Jinping en 2013 et auquel ces deux pays de l’Afrique australe ont naturellement souscrit. Accueillie avec scepticisme en Occident, l’initiative eurasiatique chinoise a néanmoins séduit l’Italie et le Portugal qui l’ont rejointe en 2019. La complicité luso-chinoise se mesure aussi par un climat d’affaires exacerbé à Macao où les grands évènements sportifs et commerciaux rapprochent les hommes d’affaires. Un entrepreneur brésilien ou portugais sera ainsi ravi de traiter dans sa langue ou de retrouver sa gastronomie dans une ville où il n’est pas rare de déguster un pastel de nata (7).

Derrière la chaleur des relations humaines, Pékin entend faire avancer ses intérêts. Politiquement d’abord. Pour la Chine, tout État entretenant des relations diplomatiques avec Taïwan est automatiquement banni de tous ses programmes d’aide au développement. De fait, le franchissement de cette ligne rouge constitue une entrave insurmontable pour des pays africains en mal de capitaux et de technologies à même de stimuler l’investissement domestique. Jusque-là modeste observateur, l’archipel de São Tomé-et-Principe est depuis mars 2017 membre du Forum à la suite du rétablissement de ses relations diplomatiques avec la Chine survenu l’année précédente. Partenaire bilatéral incontournable de la lusophonie, la Chine, qui ne cache plus son intention de figurer « au premier rang du monde » en 2049, cherche aussi à s’entourer d’alliés lorsque des projets ou des postes importants sont soumis à la votation des États membres aux Nations unies. Voulant faire contrepoids au monde occidental, Pékin, à l’instar de la Russie, n’hésite pas à rappeler sa doctrine de politique étrangère, véritable invariant de sa diplomatie mis continuellement en avant depuis sa participation à la conférence de Bandung en 1955. Concrètement, la Chine, dénuée de tout contentieux colonial avec l’Afrique, rappelle son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale, sa politique de non-agression mutuelle et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, sa volonté d’établir des relations politiques et commerciales basées sur un rapport d’égalité, de bénéfices mutuels et de coexistence pacifique. Cette onction de la doctrine permet à Pékin d’envisager des relations plus vertueuses que celles promues par l’Occident avec le reste du monde. Dans sa quête d’affirmation de statut de grande puissance, la Chine est notamment un membre actif des BRICS avec le Brésil. Enfin, sur le plan économique, Pékin a tout intérêt à entretenir d’excellentes relations avec les lusophones d’Afrique, eux qui abritent hydrocarbures, terres agricoles, larges zones forestières et de pêche, des éléments qui aiguisent l’appétit de ses investisseurs. Au demeurant, Xi Jinping cherche  à accroître l’influence de son pays dans l’Atlantique Sud, antique cœur de cible de l’impérialisme portugais et espace de projection relatif de la puissance du Brésil luliste des années 2000.   

Entre rationalité politique et pragmatisme économique, le Forum de Macao doit se comprendre au prisme de la nouvelle diplomatie globale chinoise, dont les pays lusophones ne sont qu’un des nombreux points d’ancrage. En retour, les pays africains de langue officielle portugaise (PALOP), apprécient la nouvelle visibilité internationale dont ils jouissent, loin de la traditionnelle et encombrante emprise occidentale. Leurs déclarations grandiloquentes peinent toutefois à dissimuler le caractère obligé de leurs relations avec la Chine. Vecteurs de modernisation de leurs économies – on pense en particulier aux secteurs portuaire, agricole et sanitaire -, les capitaux chinois ne sauraient les prémunir des risques du surendettement (8). Le Portugal salue quant à lui les efforts des gouvernements chinois et macanais pour développer l’enseignement du portugais à l’université (9). Cependant, si chacun voit en la Chine un partenaire crédible en fonction de ses intérêts, c’est bien Pékin qui conceptualise le Forum de Macao, dans la droite ligne de ses objectifs de politique étrangère que l’on vient de mentionner. 

Le Grand Lisboa est l’un des nombreux casinos qui fondent la prospérité de Macao (© Wikipédia) 

Le Forum de Macao : organisation et missions

« We will support Macao in becoming a major destination for international leisure and tourism and a service platform for trade and cooperation between China and Portuguese-speaking countries, actively developing its industries in areas such as conventions and exhibitions, trade, and commerce, and promoting an appropriate level of diversity in its economy in order to achieve sustainable economic development ». Le XIIIème plan quinquennal (2016 – 2020) du parti communiste chinois ne fait pas mystère de la vocation commerciale de Macao avec les pays lusophones. Créé en 2003, quatre ans seulement après la rétrocession, le Forum de Macao n’a cessé de promouvoir la diplomatie économique. Outre la Chine et le gouvernement de Macao, il réunit l’Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal, le Timor oriental et donc plus récemment São Tomé-et-Principe, soit l’ensemble des pays lusophones. À caractère permanent, le Forum est doté d’un secrétariat établi à Macao. Si son secrétaire général est toujours nommé par la République populaire de Chine, ce dernier est assisté par trois secrétaires généraux provenant chacun des trois espaces considérés, à savoir de la Chine continentale, de Macao et du monde lusophone. Placé sous le patronage du ministère du commerce chinois depuis sa création, le Forum est à la fois un lieu de dialogue bilatéral dans un espace multilatéral. Dépourvu de personnalité juridique, il permet à la Chine de rompre avec les grands principes des instances multilatérales que sont la représentation égale de tous les participants et la présidence tournante propre à chaque organisation internationale. En ce sens, au moyen d’une réunion ministérielle triennale, la Chine oriente les priorités du Forum en matière de coopération économique et commerciale après concertation diplomatique avec les ambassadeurs des pays membres en poste à Pékin. Concevant leur relation avec la Chine sur un plan davantage bilatéral que multilatéral, les pays lusophones s’accommodent relativement bien de cette tutelle chinoise, alors que Macao, avec l’appui de Pékin, finance intégralement le budget du Forum. 

Ce dirigisme chinois à travers la RAEM n’est pas sans donner des résultats économiques éloquents. En l’absence de chiffres précis, on estime que les échanges entre la Chine et la lusophonie ont été multipliés par treize depuis l’institutionnalisation du Forum. Un tel constat est évidemment porté par le Brésil, pour qui la Chine est le premier partenaire commercial, loin devant Washington qui figure pourtant à la deuxième place (10). Pour autant, l’intensité des  relations sino-brésiliennes, d’essence largement bilatérales, montre bien que le Forum ne peut s’arroger à lui seul le mérite de ce dynamisme économique. En outre, l’hypertrophie de la relation Chine-Brésil ne doit pas faire oublier que le Forum de Macao est principalement destiné à pénétrer les marchés luso-africains et luso-asiatique (Timor oriental). Ces nuances précisées, le succès du Forum est principalement dû à une politique de rapprochement culturel efficace. Par son rôle d’intermédiaire tricéphale Chine – Macao – monde lusophone, la centralité du secrétariat permanent lui confère un rôle de facilitateur pour resserrer les liens entre les milieux d’affaires. La formation croissante de cadres bilingues mandarin-portugais atteste de cette volonté de mieux comprendre des cultures entrepreneuriales souvent très éloignées.

Cette interpénétration des élites politiques et économiques réunies ponctuellement à Macao confère in fine au Forum une indéniable dimension politique portée par un soft power chinois qui n’est pas sans susciter certaines réserves chez les lusophones. Voyons lesquelles.

Jumelée avec Lisbonne, Porto, Coimbra, São Paulo ou encore Praia, tous les chemins de la lusophonie mènent-ils à Macao ? (© Wikipédia) 

Défis et limites d’un rapprochement équivoque

Jusqu’ici il a beaucoup été question du crédit qu’accorde la Chine au Forum de Macao. Mais qu’en est-il des pays lusophones ? Sur ce point, leurs visions ambivalentes sont à la mesure de leur hétérogénéité. Un bon indice du degré d’importance qu’il lui prête est la manière dont il se font représenter en son sein. Des pays comme le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique ou encore le Timor oriental voient dans le Forum une bonne occasion d’approfondir leurs relations bilatérales avec la Chine et se font représenter en conséquence par les plus hautes autorités de l’État – président ou Premier ministre – lors des sommets triannuels. De fait, une telle approche répond parfaitement au désir de Pékin de voir dans Macao un outil de rapprochement avec les PALOP, pour qui les problématiques de développement sont essentielles. A contrario, les économies développées du Portugal et du Brésil – qui ne s’est jamais fait représenter par son président – se montrent plus critiques devant une initiative chinoise pouvant frontalement heurter leurs intérêts. Partenaire économique privilégié de la Chine, Brasília revendique avec Pékin une relation d’égal à égal,  au moins sur le plan politique, en tant que membre des BRICS, du G20 et candidat à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Sur le plan intérieur, le développement continuel des entreprises chinoises sur le marché brésilien est de nature à créer un antagonisme difficilement soutenable pour Brasília si ses entreprises se retrouvaient toujours plus marginalisées dans leur propre pré carré. De même en Afrique lusophone, où le Brésil, présent de longue date, a bien du mal à lutter avec les grands groupes chinois pour l’obtention de parts de marché (11). Le Brésil n’a donc pas intérêt à mettre son expertise des marchés lusophones au service des entrepreneurs chinois. Pour cette raison, il ne participe que marginalement au Forum de Macao. Cette méfiance brésilienne, renforcée par le tropisme bilatéral qui caractérise les relations luso-chinoises et sino-angolaises, invite à nous questionner sur la vitalité comme sur la viabilité du Forum de Macao comme vecteur préférentiel des échanges chinois avec le monde lusophone.

En effet, les dirigeants lusophones ont des rapports trop asymétriques entre eux, lestés par des relations économiques distendues et teintés de néocolonialisme pour véritablement porter une stratégie politique commune qui ferait contrepoids aux vues de Pékin. Accaparés par d’autres priorités, notamment régionales, ils prêtent une attention discrète au Forum de Macao. Principal promoteur et fervent défenseur de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), qu’il conçoit comme un des piliers de sa politique étrangère, le Portugal ne perçoit pas dans ce Forum un intérêt politique majeur, à moins qu’un plus grand rôle politique ne lui soit conféré à l’avenir. Mais Lisbonne acceptera-t-elle de mettre sa traditionnelle expertise en Guinée-Bissau ou au Cap-Vert au service de Pékin dans l’idée de décrocher un hypothétique partenariat gagnant-gagnant ? (12). S’il est acquis que la Chine continuera de voir en Macao un instrument de sa diplomatie économique et commerciale, seule la levée des ambiguïtés politiques est de nature à renforcer la coopération entre les États membres. Mais la veulent-ils vraiment ?

Alexis Coquin

  1. Ce traité s’inscrit plus largement dans la série des « traités inégaux » qui scellent la pénétration européenne en Chine et en Asie à la suite de la victoire des puissances européennes coalisées sur la Chine impériale lors de la première guerre de l’opium (1839 – 1842) puis de la seconde guerre de l’opium (1856 – 1860). Alors que les Britanniques s’établissent à Hong Kong (1842) et les Français en Indochine, la ville de Tianjin devient une plate-forme internationale où l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et la Russie cherchent à y développer leur commerce, quitte à mater pour cela la révolte des Boxers (1899 – 1901).
  1. La lusophonie est ici entendue dans son acceptation politique comme synonyme des pays lusophones.
  1. En effet, pour mieux renforcer les liens bilatéraux avec ses partenaires, la Chine est très active dans les instances multilatérales comme en témoigne la tenue régulière d’un Forum sur la coopération sino-africaine dont le dernier a eu lieu à Pékin en 2018. Tous les pays lusophones d’Afrique y participent.
  1. Leader suprême de la République populaire de Chine de 1978 à 1989, Deng Xiaoping est considéré comme l’architecte de la Chine moderne. Sa doctrine « d’un pays, deux systèmes » s’inscrit dans le contexte des rétrocessions de Hong Kong (1997) et de Macao (1999) à la « mère patrie » (le pays) tout en respectant le « deuxième » (le système) c’est-à-dire celui des Régions administratives spéciales, toutes deux capitalistes pour au moins 50 ans.  
  1. La Banque mondiale estimait en 2019 que Macao était la ville plus riche du monde en termes de revenu par tête, devant d’autres paradis fiscaux que sont le Luxembourg, Singapour ou le Qatar. Source : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_GDP_(PPP)_per_capita 
  1. La guerre civile chinoise (1927 – 1950) a eu pour effet de replier les nationalistes de Tchang Kaï-chek défaits par les communistes de Mao Zedong sur l’île de Taïwan. Depuis, Pékin cherche à réintégrer cette « province en rébellion » dans sa mouvance.
  1. Ce clin d’œil culturel à une pâtisserie typique de la cuisine portugaise ne doit pas faire oublier que le Forum de Macao est bien souvent encore inconnu des milieux d’affaires brésiliens ou africains. S’abritant derrière la façade multilatérale d’un forum dont elle garde la haute main sur l’organisation et dont elle définit les objectifs, la Chine n’a pour l’instant pas réussi à susciter une pleine adhésion à sa politique de rapprochement lusophile auprès des États participants.
  1. L’Africa Defense Forum dresse à ce sujet un état des lieux de la dette mozambicaine  : https://adf-magazine.com/fr/2020/11/le-mozambique-demande-aux-preteurs-chinois-un-allegement-de-ses-dettes/ 
  1. Il ne s’agit pas d’un mouvement en sens unique puisque l’université de Coimbra (Portugal) a pour ambition de contribuer à la formation d’une véritable élite intellectuelle, politique et économique imprégnée des réalités chinoise et lusophones. Cf. https://www.uc.pt/en/feuc/eea/diplomas/curso_formacao_china 
  1. Au premier semestre 2020, les échanges sino-brésiliens et américano-brésiliens de biens et de services étaient respectivement estimés à 50 et à 23 milliards de dollars. Cf. https://administradores.com.br/noticias/conheca-os-10-principais-parceiros-comerciais-do-brasil 
  1. Si le Brésil est souvent traversé par des poussées protectionnistes rendant plus complexe la pénétration de son marché intérieur pour les investisseurs étrangers, doit-on voir dans le retrait de Petrobras de l’Angola en 2018 la conséquence de la politique commerciale agressive chinoise en Afrique australe ? Le Brésil, qui suscite l’appétit de la Chine pour ses matières premières, reste par ailleurs bien implanté dans le secteur minier au Mozambique.  
  1. Le Portugal a conservé des liens culturels et économiques étroits avec ces deux pays. Preuve de cette influence, sa politique d’aide au développement est majoritairement consacrée aux PALOP et au Timor oriental.   Cf. https://www.instituto-camoes.pt/sobre/index.php?option=com_content&view=article&id=15222 

Bibliographie / Sitographie

COSTA Cátia Miriam, « O discurso chinês para os países africanos de língua portuguesa. O papel do Fórum Macau », Relações Internacionais, n°65, mars 2020, p. 43-55.  http://www.ipri.pt/images/publicacoes/revista_ri/pdf/ri65/RI_65_art04_CMC.pdf 

DIAS RAMOS Sofia, O papel do Fórum de Macau no posicionamento geoestratégico da República Popular da China nos Países Africanos de Língua Oficial Portuguesa: Relações de cooperação entre a República Popular da China e a República de Moçambique, Instituto superior de ciências sociais e políticas, Universidade de Lisboa, Lisbonne, 2017. https://www.repository.utl.pt/bitstream/10400.5/16052/1/DISSERTAÇÃO_SOFIARAMOS.pdf 

LIBER Catherine, Macao : un Disneyland de l’Europe latine en terre chinoise. Villes mondes. France Culture, 08 mai 2016. 59 min.

https://www.franceculture.fr/emissions/villes-mondes/macao-un-disneyland-de-l-europe-latine-en-terre-chinoise

LOUREIRO BRANCO David Filipe, Portugal e Macau. Que chão há? Universidade Nova de Lisboa, Lisbonne, 2019. https://run.unl.pt/bitstream/10362/65410/1/PORTUGAL%20E%20MACAU%20QUE%20CHÃO%20HÁ.pdf 

MENDES Carmen Amado, « A Relevância do Fórum Macau: O Fórum para a Cooperação Económica e Comercial entre a China e os Países de Língua Portuguesa », Nação e Defesa, 134(5), 2013 p. 279-296. https://comum.rcaap.pt/bitstream/10400.26/9672/1/MENDESCarmenAmado_ArelevanciadoforumMacau_oforumparaacooperacaoeconomicaecomercialentreaChinaeospaisesdelinguaportuguesa_N_134_p_279_296.pdf 

REIS Bárbara, « Ponte a ponte, China avança para a África que fala português », Público, 5 décembre 2018. https://www.publico.pt/2018/12/05/politica/noticia/ponte-ponte-china-avanca-africa-fala-portugues-1853379 

VICTOR Jean-Christophe, Macao, du Portugal à la Chine. Le Dessous des cartes. Arte. 18 décembre et 25 décembre 1999. 11 min et 10 min.

Plongée dans l’histoire de Macao et les enjeux de la réunification à l’aube de l’an 2000.

https://www.youtube.com/watch?v=9suDdJWucqo https://www.youtube.com/watch?v=SoV0iftQs0A 

« Why does Portugal believe it knows China better than other European country? », CGTN, 13 juin 2018.

« ¿Por qué Macao quiere convertirse en el Nasdaq de China? », VisualPolitik, 18 décembre 2020.

Une présentation économique de Macao.

Site officiel du Forum de Macaohttps://www.forumchinaplp.org.mo/?lang=pt

ClasseInternationale

Sur un sujet similaire

L’Union européenne face à l’émergence du secteur automobile chinois

L’Union européenne face à l’émergence du secteur automobile chinois

L’élargissement de l’Union européenne aux prises avec les questions de territorialité du droit européen

L’élargissement de l’Union européenne aux prises avec les questions de territorialité du droit européen

The EU’s ambivalent attitudes on Algeria’s shale gas extraction

The EU’s ambivalent attitudes on Algeria’s shale gas extraction

Entretien avec Son Excellence Nerijus Aleksiejūnas, ambassadeur de Lituanie en France

Entretien avec Son Excellence Nerijus Aleksiejūnas, ambassadeur de Lituanie en France

No Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *