La semaine européenne (1)

La semaine européenne (1)

Zap’Int’ inaugure sa première revue de presse consacrée à l’actualité européenne. Chaque vendredi jusqu’au mois d’avril, les élèves de Master 1 et de Magistère 1 du MRIAE sélectionneront pour vous le meilleur des titres de la presse consacrés à l’UE. L’ensemble sera abordé sous l’angle de trois thématiques : questions politiques et institutionnelles, politiques publiques et économiques, et relations extérieures et élargissement. La vie européenne n’aura désormais plus de secrets pour vous.

Cette semaine, plein-feux sur la réunion du Conseil européen ô combien médiatisé en raison de ses enjeux : le vote du budget 2014-2020. Un gros dossier auquel s’ajoute le scandale alimentaire suscité par Findus. Pas facile pour le reste de l’actualité européenne de se faire remarquer, et pourtant d’autres sujets ont capté l’œil de nos chères étudiantes : les pressions israéliennes à l’égard de l’UE au sujet du Hezbollah, le discours du président tunisien devant le Parlement européen, ou bien encore la gestion critiquée de l’aide régionale européenne par la France.

Chaque vendredi jusqu'au mois d'avril, Le Zap'Int' revêt les couleurs de l'Europe. Photo/© CGinspiration
Chaque vendredi jusqu’au mois d’avril, Le Zap’Int’ revêt les couleurs de l’Europe.
Photo/© CGinspiration

Questions politiques et institutionnelles

Victime elle aussi du scandale alimentaire Findus, la Suède ne compte pas en rester là. Le quotidien Dagens Nyheter (mercredi 13 février 2013) appelle l’Union européenne à agir : « Le fraude avec les lasagnes Findus montre que la libre circulation des marchandises en Europe doit être contrôlée ». L’eurodéputée libérale Marit Paulsen va jusqu’à préconiser la mise en place d’un « FBI de la sécurité alimentaire et vétérinaire », doté d’une capacité à pouvoir mener des inspections dans tous les pays.

Préoccupé également par le poisson, le Parlement européen a décidé de la mise en place d’une pêche verte afin de mettre fin aux pratiques de surpêche en Europe, selon Ouest France en date du 7 février 2013.

Dans la série des travaux et autres réalisations de l’UE, on continue avec la publication par la Commission européenne de sa stratégie visant à renforcer la cybersécurité et la cyberdéfense. Les grandes lignes sont évoquées dans un article du Monde paru le 7 février 2013.

Deux moments symboliques cette semaine pour l’Europe, avec notamment le discours du président tunisien, Moncef Marzouki, devant les parlementaires européens le jour de l’assassinat de Chokri Belaïd. Un discours qui a fait « entre(r) (le président tunisien) dans l’histoire du Parlement européen » pour Jeune Afrique (vendredi 8 février). Soulignons également l’ouverture d’un nouveau chapitre des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE acceptée par la France (Le Point, mardi 12 février 2013).

Saluée pour son geste à l’égard de la Turquie, la France est en revanche pointée du doigt par le journaliste Jean-Pierre Longuet (La Tribune, lundi 11 février 2013) pour sa gestion trop centralisée des fonds européens accordés à dix régions françaises. Le ministère du Travail préfèrerait utiliser les 4,5 milliards d’euros alloués par l’UE pour renflouer les caisses de l’administration centrale.

Après la pêche, des débats plus houleux au Parlement suite à la réduction de l’aide alimentaire et du programme européen aux plus démunis (PEAD) de près de 40% par rapport à la période 2007-2013. Libération (vendredi 8 février 2013) laisse s’exprimer la colère des associations et organisations solidaires telles que la Banque Alimentaire, la Croix-Rouge, les Restos du Cœur ou le Secours populaire. Le Monde (vendredi 8 février 2013), lui, publie l’appel de vingt-cinq députés européens aux institutions européennes afin de ne pas « laisser brûler la solidarité européenne sur l’autel de l’austérité ». Et Le Figaro (samedi 9 février 2013) donne la parole à Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire, qui affirme que « l’Etat compensera à l’euro près la baisse de l’aide ».

Derrière ces réductions se cache bien entendu l’austérité, qui fut au cœur des discussions du Conseil européen des 7 et 8 février.

Politiques publiques et économiques

Le Monde (mercredi 13 février 2013) revient sur l’accord conclu entre les 27 États membres de l’UE après quinze heures de négociations : un budget de 960 milliards d’euros pour la période 2014-2020, soit une baisse de 3% par rapport à la période précédente et de 8% par rapport aux attentes de la Commission. Une première dans l’histoire de l’UE. En plus de ces réductions drastiques, Libération (vendredi 8 février 2013) s’inquiète pour l’avenir de la relation franco-allemande face à la montée du tandem Merkel-Cameron, les deux chefs de file de l’austérité. De l’autre côté du Rhin, on regrette que la baisse du budget n’est pas été plus forte, Die Welt (dimanche 10 février 2013) rappelant à la Commission que « la fête est finie ». Le résultat de ce sommet des chefs d’Etats et de gouvernements européens inquiète La Croix (dimanche 10 février 2013) quant au fonctionnement de l’UE. Le quotidien dénonce la défense des intérêts nationaux au détriment des intérêts communautaires à laquelle se sont livrés les 27. The Economist (vendredi 8 février 2013) met en garde contre le véto du « 28ème partenaire de l’UE », c’est-à-dire du Parlement européen. En effet, les quatre principaux groupes parlementaires ont d’ores et déjà annoncé leur refus de voter l’accord. Dans le même temps, les fonctionnaires du Conseil européen ont déposé un préavis de grève pour protester contre ces coupes budgétaires qui risquent de s’attaquer à leurs salaires (L’Expansion, jeudi 7 février 2013).

Face à tant de difficultés sur le continent, rien de mieux que de développer les projets à l’extérieur.

Relations extérieures et élargissement

Suite au discours sur l’Etat de l’Union du président américain Obama, dans lequel il a évoqué le projet de zone de libre-échange entre les États-Unis et l’UE, Atlantico (mardi 12 février 2013) rappelle la mise en place d’un groupe de réflexion composé d’experts américains et européens depuis novembre 2011 à cette fin. Les objectifs de ce groupe, et plus généralement de ce projet transatlantique qualifié de « nouvel OTAN », sont les suivants : améliorer le partenariat transatlantique, favoriser la création d’emplois, faire face à la concurrence chinoise et stimuler la croissance des deux côtés de l’Atlantique. Le lendemain, Libération évoquait les difficultés auxquelles risquent de se heurter les négociateurs, au sujet notamment de l’agriculture et des OGM. Lundi 4 février 2013, Le Figaro ravivait dans les mémoires le projet d’accord de libre-échange entre le Canada et l’UE dont les pourparlers avaient débuté en 2009 et devaient se terminer en 2012. Mais des blocages sur la production agricole et la propriété intellectuelle ont mis un terme aux négociations.

Pas une semaine sans que l’on n’évoque le Mali, qui a présenté sa feuille de route pour la reconstruction du pays. Convaincus, les pays européens ont décidé de rétablir leur aide financière en débloquant 250 millions d’euros destinés à la remise en service des services de base tels que l’eau, l’électricité, la santé ou bien l’éducation (Euractiv,  mercredi 6 février 2013).

Netanyahou a réitéré sa demande auprès de l’UE afin qu’elle reconnaisse le Hezbollah comme organisation terroriste, suite aux attentats perpétrés par le groupe chiite contre des ressortissants israéliens cet été en Bulgarie. L’UE avait déjà refusé cette demande en juillet 2012, au lendemain de l’attaque comme le rappelle Le Figaro (mardi 5 février 2013).

Euronews (lundi 4 février 2013) nous ramène sur le Vieux-continent où la Roumanie joue au mauvais élève. Suite à la destitution du président roumain et des présidents des deux Chambres du pays par le Premier ministre Victor Ponta, l’UE a demandé des efforts sur l’indépendance du système judiciaire et l’attribution des postes clés. Elle a également appelé les ministres accusés de corruption à prendre leurs responsabilités.

Sur ce, bon week-end.

Une revue de presse présentée par Joséphine Devambez, Lucy Kerckaert, Rosalie Laurent, Marie Lhuillery, Fanny Mounier et Elvire Paul.

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