Tandis que l’État turc s’entête dans son négationnisme tout en formulant des excuses approximatives, la société civile turque, elle, se mobilise de plus en plus pour faire avancer la ligne du pays et encourager le vivre ensemble. En effet, la reconnaissance du génocide induit la reconnaissance de l’existence des minorités dans cette « Turquie turque » et représente une étape incontournable dans la démocratisation du pays et son rapport à ses minorités.
Vendredi 24 avril, des milliers de manifestants ont participé aux commémorations du centenaire du génocide des Arméniens, en Turquie. Des rassemblements ont eu lieu dans les principales villes du pays: Istanbul, Izmir, Diyarbakir,…
A Istanbul, une cérémonie officielle, une marche en hommage aux déportés et une pose de pierres pour les premières victimes du génocide, les intellectuels arméniens Gomidas, Rupen Sevag et Nakkaşyan, ont été organisés pour cette journée. Beaucoup ont répondu présent à l’appel de l’association arménienne Nor Zartonk,« Bak Kardesim! », « Regarde mon frère! », largement relayé dans les réseaux sociaux et même par certaines revues.
En effet, certains journaux turcs n’ont pas hésité à aborder le centenaire et relancer le débat. C’est le cas du quotidien Cumhuriyet, (La République), qui a même fait une Une en arménien “Այլեւս երբէք”, « Plus jamais ça » et publié le texte de Rakel Dink, épouse de Hrant Dink assassiné en 2007 par un nationaliste turc, qui a été traduit en anglais et publié sur le site d’Agos.
Arméniens ou non, les manifestants ont commémoré ensemble les 100 ans de ce génocide sur lequel s’est construit l’État turc. Sans hostilité ni violence, toutes les manifestations se sont passées dans le calme, répondant aux différents appels des organisations arméniennes ou turques qui ont insisté sur le vivre ensemble et l’avenir démocratique du pays.
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