Nouveau coup dur pour Taïwan. Le Burkina Faso a annoncé le 24 mai 2018 la rupture de ses relations diplomatiques avec l’île, quelques semaines seulement après la République Dominicaine. « Depuis 1994, le Burkina Faso entretient des relations de coopération avec Taïwan. Mais aujourd’hui, l’évolution du monde et les défis socio-économiques actuels de notre pays et de notre région recommandent que nous reconsidérions notre position », a déclaré Alpha Barry, le ministre des Affaire étrangères burkinabè. « Le gouvernement du Burkina Faso décide, à compter de ce jour, de rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan ».
Cette déclaration ne fait que confirmer les rumeurs d’éloignement entre les deux pays dont le commerce bilatéral avait déjà baissé. Selon le Bureau du commerce extérieur de Taipei, le commerce bilatéral entre le Burkina Faso et Taïwan représentait 8,23 millions de dollars en 2015, soit une baisse de 30 % par rapport aux 12,17 millions de 2013. Il semblerait à présent que Ouagadougou entend se rapprocher de Pékin. La Chine a salué cette décision dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères : «Nous espérons que le Burkina Faso (…) rejoigne la grande famille de l’amitié et de la coopération sino-africaine au plus vite».
Cette annonce isole donc un peu plus Taipei, qui perd un de ses derniers alliés face à Pékin en Chine : le Swaziland est désormais le seul pays africain à conserver des relations avec Taïwan. L’offensive diplomatique et l’investissement massif de la République populaire de Chine sur le continent africain semble porter ses fruits : le Tchad, le Malawi, la Gambie, Sao Tomé et Principe et le Sénégal avaient déjà ouvert la voie dans les années 2000, en mettant fin à leur coopération avec Taïwan afin bénéficier d’aides chinoises. La rupture burkinabè a par ailleurs amené Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, à présenter sa démission.
Aujourd’hui seuls 18 Etats reconnaissent encore l’île séparée de la Chine communiste en 1949, parmi lesquels le Vatican, la République des Kiribati, le Honduras et le Guatemala.
Séphora Saadi
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