Colombie : le plus vieux conflit armé interne au monde

Colombie : le plus vieux conflit armé interne au monde

La Colombie est avec la Birmanie, le pays qui connaît la guerre civile la plus longue du monde, soit plus de 65 ans de conflit armé presque sans interruption (1). L’État colombien comme le Centre national de la mémoire historique (CNMH) considèrent cependant que la guerre débute en 1958 et non pas en 1948. Pourtant c’est dans cette période que l’on trouve les origines du conflit actuel. L’omission de la décennie 1948-1958 par les autorités constitue selon la famille de J. E. Gaitán un mémoricide, un crime contre la mémoire (2). Ce débat autour de la chronologie incarne cette relation complexe et ambiguë que la Colombie entretient avec sa propre histoire.

La guerre civile colombienne est une guerre ancienne et meurtrière, selon le CNMH le conflit aurait fait 220 000 victimes dont 81,5% de civils et 15 000 disparus entre 1958 et 2012 (3). D’autres estimations avancent le chiffre de 600 000 victimes en prenant en compte les 300 000 victimes estimées de la décennie 1948-1958. Selon Human Right Watch, on compte près de 5 millions de déplacés en Colombie, ce qui en fait la seconde population mondiale de déplacés (4). La Colombie est, après l’Afghanistan, le pays le plus touché par les mines anti-personnelles, 7 882 personnes ont été tuées ou blessées entre 1999 et 2010 (5). Pour comprendre la situation actuelle il faut se pencher sur l’histoire de la Colombie. Bien qu’on ne puisse prétendre expliquer de manière exhaustive ce conflit complexe, hétérogène et changeant, il est possible d’en éclaircir certains points et cheminements.

Une scène politique clivée et violente dès l’indépendance

Dès son indépendance en 1819 vis-à-vis de l’Espagne, la Colombie est traversée par diverses tensions, notamment le clivage politique le plus important du XIXe siècle opposant bolivaristes et santandéristes. Ces deux mouvements s’affrontent autour du choix du système politique et de la place de l’Église dans celui-ci. Cette division se perpétue dans le conflit entre conservateurs et libéraux, héritiers respectifs des bolivaristes et santandéristes (6). Les nombreuses guerres civiles minent le développement de la Colombie et la dernière qui aboutit à l’indépendance du Panama, la guerre des « Mille Jours » (1899-1902) provoque l’arrêt des querelles partisanes et inaugure les seules 45 années de paix continue de l’histoire colombienne.

Quarante-cinq ans de paix et l’émergence de la question sociale

La première moitié du XXe siècle est une période de stabilité politique qui permet un certain développement économique. La Colombie, comme les autres pays latino-américains est traversée par de nombreuses tensions qui sont à l’origine des mouvements sociaux dont les répressions marquent la conscience collective (7). L’émergence de cette « question sociale » porte en elle les problématiques des inégalités, de l’intervention de l’État, du droit du travail, des questions foncières et des réformes agraires. C’est l’incorporation ou non de ces demandes dans les programmes politiques qui provoque l’exacerbation des tensions sociopolitiques.

La mort de Gaitán et le Bogotazo : l’étincelle

Le 9 avril 1948, Jorge Eliécer Gaitán est assassiné à Bogotá, sa mort provoque une flambée de violences. Gaitán est en 1948 un homme politique colombien à l’avenir prometteur et à la carrière déjà impressionnante : député, maire de Bogotá, ministre de l’Éducation puis du Travail, sénateur et candidat à la présidentielle. Tenant de l’aile gauche du parti libéral, il en prend la tête en 1947. Figure charismatique et grand orateur, il est le premier homme politique colombien à investir les revendications sociales et à afficher sa proximité avec les classes populaires et moyennes. Son ascension inquiète au sein même de son parti, les élites libérales que Gaitán qualifie de « bureaucrates » s’associent avec les élites conservatrices et organisent son assassinat. Gaitán mort, le peuple de Bogotá se soulève dans ce que l’histoire colombienne se souvient sous le nom de Bogotazo, le « coup de Bogotá ». Coup d’État avorté pour les uns, révolution populaire étouffée pour les autres, le 9 avril 1948 marque le début de plusieurs cycles de violence qui s’enchainent jusqu’à aujourd’hui.

Jorge Eliécer Gaitán en 1936, Domaine public.
Jorge Eliécer Gaitán en 1936, Domaine public.

La période qui suit le Bogotazo appelée « la Violencia » est l’une des plus traumatisantes et des plus violentes de l’histoire colombienne. L’affrontement entre libéraux radicalisés, les « gaitanistes » et conservateurs réveille les oppositions du siècle dernier. Le coup d’État militaire de 1953 du général Rojas Pinillas marque un tournant en entérinant la scission entre libéraux « limpios » et libéraux socialistes (8). Rojas Pinillas propose une amnistie générale acceptée par les premiers, ils rejoignent le gouvernement dans sa lutte contre les seconds qui prennent le maquis, notamment dans la zone de Marquetalia – département de Tolima.

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“ El Condor ”, le personnage principal du film monument du cinéma colombien Cóndores no entierran todos los días (de Francisco Norden sorti en 1984), fait un bras d’honneur en direction du portrait de Gaitán. Résumé du film et critique littéraire du livre éponyme.

La gauche exclue du jeu politique et les logiques de la Guerre froide

En 1957 les élites libérales et conservatrices forment un Front national (Frente Nacional), un pacte qui prévoit leur alternance au pouvoir tous les 4 ans. Ce mode de fonctionnement excluant toutes les autres formations politiques du pouvoir perdure officiellement jusqu’en 1978 et dans les faits jusqu’en 1986. Alors que la situation commence à s’améliorer en 1958 avec une seconde amnistie et l’instauration d’un régime civil, elle se dégrade à nouveau au début des années 1960 suite à des assassinats entre paramilitaires et guérilleros et au blocage du jeu politique. Le conflit armé mute dans les années 1960 et 1970, les groupes rebelles et autres milices d’autodéfense paysannes se structurent progressivement en véritables guérillas ayant pour vocation à devenir des armées révolutionnaires sur le modèle cubain. En effet, la guerre civile colombienne prend une dimension régionale avec l’intervention des Etats-Unis qui intensifient leur politique de rollback -refoulement- dans leur « arrière-cour (9) » depuis que Castro a pris le pouvoir à La Havane en 1959. Les États-Unis restent encore aujourd’hui l’allié numéro un de l’État colombien dans sa lutte contre les guérillas, en fournissant armes, experts, renseignements et financements.

FARC, ELN, EPL, M-19 : une succession de guérillas…

En 1964 l’armée colombienne lance l’opération « Marquetalia » contre des bases rebelles dans le cadre du Plan américain LASO (Latin America Security Operation). Cette bataille fondatrice suivie par la conférence des rebelles de Riochiquito en septembre 1964 marque le début de la guérilla qui prend le nom de FARC en 1966 Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie). D’autres groupes guérilleros apparaissent comme l’Ejercito Nacional de Liberación (ELN) ou encore l’Ejercito Popular de Liberación (EPL). Tous se réclament du marxisme et prennent Cuba pour exemple. L’objectif proclamé est d’ouvrir une multitude de fronts à l’intérieur du pays, de saboter l’autorité et les infrastructures de l’État pour envisager une prise de pouvoir après le ralliement des masses populaires. Ces guérillas et leurs programmes de redistribution des terres trouvent des soutiens dans les zones rurales auprès des paysans sans terres. Les guérillas sont essentiellement rurales, mais d’autres sont également apparues dans les villes, comme le M-19.

La Constitution de 1991

Le Movimiento 19 de abril (le Mouvement du 19 avril ou M-19) est un groupe armé fondé en 1974 suite à la défaite contestée du général Rojas Pinillas aux présidentielles face à Misael Pastrana. Cette guérilla diffère des FARC par sa composition sociale et son implantation géographique. Composée essentiellement d’intellectuels, d’étudiants et de syndicalistes, le M-19 est une guérilla urbaine qui se bat pour un changement de Constitution et un jeu politique plus démocratique c’est-à-dire pour la fin du Frente Nacional qui les exclu du pouvoir. Le M-19 reste actif jusqu’en 1990 lorsque sa revendication principale, le changement de Constitution est mise en application à travers l’élection d’une Assemblée constituante. La nouvelle Constitution de 1991 marque un tournant dans l’histoire colombienne : elle proclame un « État social de droit », reconnait la diversité ethnique et culturelle du pays, instaure un organe judiciaire indépendant et une Cour constitutionnelle. Cette Assemblée constituante est dominée par deux partis : le parti libéral (36% des sièges) et l’Alliance Démocratique M-19 (27%) l’héritière politique de la guérilla urbaine du M-19. Malgré ces changements institutionnels l’implication d’autres acteurs dans le conflit fait échouer tout espoir de paix.

Le MAS, l’entrée en guerre des “ narcos ”

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Membres du cartel de Medellín qui financèrent le MAS : Pablo Escobar, Carlos Lehder, Gonzalo Rodríguez Gacha, et les frères Fabio, Jorge Luis et Juan David Ochoa. Crédit photo : VerdadAbierta

En 1981 éclate la guerre entre les cartels des narcotrafiquants et les FARC, l’implication directe des professionnels du crime dans le conflit va porter les violences à un niveau inédit. La culture de drogue, notamment la coca, est une manne que se disputent groupes guérilleros et narcotrafiquants, s’ils coopèrent parfois, la concurrence dégénère en affrontement direct entre cartels de la drogue et guérillas. L’enlèvement de la sœur des frères Ochoa membres du cartel de Medellin par un FARC marque le début des hostilités. Le soir même 223 chefs de la mafia colombienne dont Pablo Escobar sont réunis, chacun donne 2 millions de pesos et ses 10 « meilleurs » hommes pour former une armée privée de 2 230 criminels disposant d’un fond de 446 millions de pesos. Ce groupe prend le nom sans équivoque de MAS (Muerte A Secuestradores : « Mort aux kidnappeurs ») qui traque, torture et assassine des guérilleros ou ceux suspectés de les aider. Le groupe paramilitaire a recours à des punitions collectives et use de la terreur par des mises en scène macabres diffusées dans les journaux nationaux. Ce groupe devient un levier efficace de la lutte antisubversive menée par l’État contre les guérillas, ces véritables escadrons de la mort ont des ramifications jusqu’au plus haut sommet de l’État. Mais leur caractère incontrôlable et les campagnes de terreur incitent les autorités à intervenir et la justice à enquêter, d’autant plus que des négociations laissent entrevoir un espoir de paix.

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“Selon les informations de la Procuradoría ¿?, plus de 59 personnes appartenant aux Forces militaires étaient en relation avec le groupe MAS”. Crédit : Verdad Abierta, “ Muerte a secuestradores – MAS : los origines del paramilitarismo

L’ Union Patriotique et l’espoir de paix fracassé

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Crédit photo : Unión Patriótica

L’Unión Patriótica, parti politique de gauche est fondé en 1985 dans le cadre de négociations de paix, par des guérilleros démobilisés et le Parti communiste colombien. Ce parti incarne un espoir pour la stabilisation du pays dans la mesure où il permet aux revendications politiques historiques des guérillas (réforme agraire, redistribution des richesses…) d’être représentées sur la scène politique de manière pacifique (10). Cette tentative d’introduire la gauche dans le jeu politique légal a été continuellement sabotée par les paramilitaires, le MAS et des membres de l’État colombien. Entre 1986 et 1988, plus de 300 membres de l’UP, leaders politiques et syndicaux ont été assassinés par le MAS (11). Cette période est surnommée « el Baile Rojo » (« la danse rouge ») en référence aux opérations, assimilées à une danse macabre pendant lesquels des milliers de membres de l’UP, un parti politique pourtant légal ont été exécutés. L’échec de l’UP marque une intensification du conflit, la violence et la méfiance entre les belligérants rendent vain tout espoir de paix.

Les FARC : “ apogée et déclin ” (12)

La guérilla des FARC connaît son apogée entre 1995 et 1998, la guérilla fait alors jeu égal avec les forces régulières. Les effectifs des FARC vont croissant, de 3 000 hommes en 1982 à une dizaine de milliers à la fin des années 1990. A cette période les enlèvements sont utilisés à la fois comme tactique de guerre et comme source de financement. Les FARC ont recours de manière systématique à la vacuna, un mode d’arrestation arbitraire de toute personne qui résiste à l’extorsion généralisée. La guérilla agit comme un groupe criminel n’hésitant pas à s’attaquer aux populations les plus vulnérables, enrôlant des enfants-soldats par centaines. La vacuna permet certes de remplir les caisses de la rébellion mais coûte cher en capital sympathie auprès des populations et les FARC paye lourdement cette erreur stratégique.

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Drapeau des FARC. EP signifie Ejército del Pueblo (Armée du peuple).

2002 : le tournant Uribe

L’échec des négociations menées par le président Andrés Pastrana en 2002 avec les FARCS et surtout l’expansion de la guérilla au tournant des années 2000 provoquent l’inquiétude d’une part importante de la population colombienne. Elle se tourne alors vers un homme providentiel, candidat à la fonction suprême qui promet une guerre sans merci contre la guérilla. Álvaro Uribe Vélez élu deux fois en 2002 et en 2006 est le premier président colombien élu sans l’étiquette libérale ou conservatrice. Bien qu’issu du parti libéral, Uribe est le candidat du mouvement Primero Colombia (« La Colombie d’abord ») et inaugure ainsi une autre manière de faire de la politique : il rompt avec les affiliations partisanes historiques pour fédérer autour de sa personne. Ces 8 années d’uribisme ont fortement marqué l’histoire récente de la Colombie. Entre 2002 et 2010 la part du PIB allouée à la Défense est passée de 4% à 6,8% du jamais vu dans l’histoire colombienne. Les forces régulières sont modernisées avec l’achat d’hélicoptères et de matériel électronique pour le renseignement. Cet effort de guerre est rendu possible par le financement conséquent des États-Unis dans le cadre du Plan Colombia (13). Les offensives et la modernisation de l’armée portent des coups durs aux guérillas, le nombre d’enlèvement chute de 975 en 2002 à 120 en 2007 ce qui constitue un succès important pour Uribe. Les FARC essuient de nombreux revers, leur chef Marulanda meurt en 2008 et son successeur Alfonso Canos est abattu par l’armée en 2011. Parmi les 31 membres de l’état-major historique la moitié sont morts. La guérilla renonce à ses grandes offensives et revient à ses fondamentaux : harcèlement, sabotages, embuscades. Les nouveaux chefs de la guérilla exsangue, Timoleón Jiménez et son second, Iván Marquez sont partisans de la négociation en cours avec le gouvernement Santos. Les succès militaires confortent la popularité d’Uribe, mais de nombreux scandales éclatent révélant la proximité du président et de ses proches avec les groupes paramilitaires, c’est l’affaire dite des « parapolitiques » en 2006, ou encore les dérives du conflit révélée par l’affaire des « faux positifs » (14). La méthode Uribe est critiquée en Colombie car sa gestion autoritaire des affaires et ses liens avec les paramilitaires ont certes permis d’affaiblir la guérilla mais ne permettent pas d’amener la Colombie sur le chemin durable de la paix et de la réconciliation. Il est indéniable qu’il y a un « avant et un après Uribe » en Colombie. S’il ne peut pas se représenter à la présidence du fait des limitations constitutionnelles des mandats, il reste un personnage central et clivant de la vie politique colombienne à laquelle il participe encore en temps que sénateur depuis le 20 juillet 2014.

Juan Manuel Santos, Alvaro Uribe
A gauche : Juan Manuel Santos (alors Ministre de la Défense), à droite : Alvaro Uribe (alors Président) à l’Université militaire de Nueva Granada, le 27 octobre 2008. Crédits : AP Photo/Fernando Vergara

En 2010 Juan Manuel Santos, membre du parti présidentiel, la « U » (Union Nacional, uribiste), dauphin désigné d’Uribe remporte les élections. Annoncé comme un pantin du président sortant, il se révèle bien plus indépendant que prévu vis-à-vis de son ancien mentor. Santos veut donner une chance aux processus de négociation de La Havane, ce à quoi se refusent les uribistes, provoquant ainsi une rupture au sein de la droite colombienne.

Il est toujours hasardeux de vouloir trouver des « raisons » à un conflit mais on peut y chercher ses racines, observer ses évolutions et là y déceler des « logiques ».

Le conflit colombien perdure du fait de la permanence de plusieurs logiques. Tout d’abord une logique interne : le blocage du jeu politique et l’exclusion de pans entiers de la population ont conduit à leur radicalisation. Les négociations avortées ont entamé le capital de confiance entre les belligérants. La logique de la vengeance a introduit le cercle vicieux de la vendetta qui se nourrit d’elle-même. La seule manière d’y couper court peut se résumer en trois mots : mémoire, justice et réconciliation. De plus il est très difficile de convaincre de la nécessité de la paix à des individus qui profitent d’une manière ou d’une autre du conflit. Ainsi, il existe une logique propre aux groupes de combattants qui ont vécu longtemps dans la clandestinité et se contentent des profits tirés du narcotrafic et de leur pouvoir sur ces régions. Enfin, les logiques régionales participent aussi à la perpétuation du conflit, notamment l’intervention des États-Unis d’abord dans le cadre de la lutte anti-communiste puis dans le cadre de la lutte anti-drogue. Toutes ces logiques imbriquées expliquent pourquoi la Colombie n’a toujours pas trouvé le chemin de la paix, soixante ans après la mort de Gaitán. Pourtant le quatrième processus de négociation de l’histoire du conflit colombien actuellement en cours à La Havane, porte en lui de sérieux espoirs de paix. Au-delà d’un accord politique, la société colombienne doit débattre de la justice, de la réconciliation et de la mémoire.

Nicolas Sauvain


Pour en savoir plus sur le conflit armé colombien : 

Consulter le site officiel du Centre de la mémoire historique (structure gouvernementale) ainsi que le site Verdad Abierta (Vérité Ouverte)

Pour en savoir plus sur la Colombie :
Consulter la “ Présentation de la Colombie ” disponible sur le site du Ministère des Affaires étrangères.

Chronologie indicative disponible sur Classe Internationale.

(1) Malgré les trêves et les négociations jamais la Colombie n’a connu de situation réellement pacifiée à l’échelle nationale. Le conflit armé birman date de l’indépendance de la Birmanie en 1948 et oppose à l’Etat central (souvent une junte militaire), de nombreuses rebellions ethniques (Kachins, Karens…) et politico-religieuses (Parti communiste, Moujahidines islamistes…).

(2) Lire la lettre ouverte de Gloria Gaitá Jaramillo (fille de J. E. Gaitán) au directeur général du journal El Tiempo, Roberto Pombo, intitulé « Memoricidio histórico » publié le 04/09/2013 disponible en espagnol sur Aporrea.org

(3) Télécharger gratuitement le rapport « Basta Ya ! » du CNMH, en 6 chapitres, disponible en espagnol sur centrodememoriahistorica.gov.co

(4) « More than 5 million Colombians have been internally displaced, and upward of 150,000 continue to flee their homes each year, generating the world’s second largest population of internally displaced persons (IDPs) » World Report 2014 Colombia, Human Right Watch, disponible en anglais sur hrw.org. A la différence d’un réfugié, le déplacé (Internally Displaced Person, IDP) est réfugié dans son propre pays. La Colombie est le deuxième pays au monde en terme de population déplacée, elle a été récemment « dépassé » par la Syrie et ses plus de 6 millions de déplacés.

(5) Source : International Campaign to ban landmines, Cluster munition coalition, cité dans The National Geographic n°148 Vol.26.1 Janvier 2012.

(6) Le courant bolivariste se réfère au Libertador Simón Bolívar (1783-1830), père de l’indépendance colombienne, les bolivaristes sont aux XIXe siècle des partisans de l’Eglise catholique et d’un modèle politique présidentialiste et unitaire. Le santandérisme fait référence au Général Francisco de Paula Santander (1792-1840), un autre héros de l’indépendance, il s’agit d’un mouvement anticlérical et fédéraliste.

(7) Pour citer l’exemple le plus connu : le massacre des bananeraies à Ciénaga en 1928, rendu célèbre par le prix Nobel de littérature colombien Gabriel Garcia Marquez (1927-2014) dans Cent ans de solitude (1967).

(8) Notons que la Colombie, contrairement aux autres pays latino-américains ne connait qu’un seul coup d’État militaire au XXe siècle. L’appellation liberales limpios, littéralement les libéraux propres ou purs (puros) s’opposent aux autres libéraux qui poursuivent la lutte armée contre l’État.

(9) « L’arrière-cour » fait référence à la doctrine du président américain James Monroe (1817-1825), initialement le discours de 1823 stipule que les Européens ne peuvent intervenir dans les affaires internes latino-américaines, marquant ainsi la volonté d’hégémonie des États-Unis sur le continent.

(10) On peut dresser des comparaisons avec ces guérillas révolutionnaires pour les uns, terroristes pour les autres, qui se transforment en mouvements politiques légaux comme le Sinn Féin irlandais, le Batasuna basque ou le Frente Amplio uruguayen (fondé par d’anciens leaders Tupamaros, une coalition de partis dont est membre le Movimiento Revolucionario Oriental).

(11Muerte A Secuestradores – MAS : Los orígenes del paramilitarismo, disponible sur Verdad Abierta consulté le 10/09/14

(12La Novena Conferencia : auge y declive, disponible sur Verdad Abierta consulté le 10/09/14

(13) Prévu en 1998 il entre en vigueur en 2000 et alloue plusieurs centaines de millions de dollars au gouvernement colombien dans le cadre de sa lutte contre le narcotrafic géré par les FARC.

(14) Le scandale des « parapolitiques » fait référence aux révélations concernant l’entourage d’Uribe avec des groupes paramilitaires. Les « faux positifs » (falsos positivos) est le nom donné aux citoyens colombiens assassinés par l’armée et déguisés en guérilleros pour faire augmenter le nombre d’ennemis abattus dans les bilans des bataillons. Pour en savoir plus sur les « falsos positivos » consulter notre interview à venir sur Classe Internationale.

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