Après son adoption lors de la COP, le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris sera déposé à New York au siège des Nations Unies le 22 avril prochain pour une durée d’un an avant d’être signé. Comme le rappelle le site du Développement durable du gouvernement, la mobilisation civile liée au climat a dépassé toutes les espérances depuis 2014, le retentissement de la COP 21 en est l’exemple. Toutefois, certains pays n’ont pas attendu les initiatives de Ban Ki-Moon et le grand rassemblement parisien pour se développer en adéquation avec la protection de l’environnement.
> Pour plus de détails sur l’Accord de Paris :
–http://www.developpement-durable.gouv.fr/COP21-l-Accord-de-Paris-est-adopte,45809.html
–http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/12/14/cop21-un-compromis-guide-par-la-justice-climatique_4831575_4527432.html
Ces derniers mois, les mauvais élèves, les plus gros pollueurs de la planète, ont été montrés du doigt et les premiers de la classe quelque peu délaissés. C’est pourquoi Classe Internationale a choisi de revenir sur le Costa Rica, ce petit pays qui en matières de développement durable est un modèle. Au Costa Rica, “le droit à un environnement sain” (1) est inscrit dans la constitution depuis 1984.
Le Costa Rica a fait de sa biodiversité exceptionnelle, une vitrine nationale. © Geo Ivan Kashinsky.
Le Costa Rica, seulement 51 000 km2 (125e pays du monde en termes de superficie), et un peu plus de 5 millions d’habitants, s’est érigé ces dernières années comme un “Paradis Vert”. Le pays a lancé sa révolution écologique il y a désormais plusieurs décennies (2). C’est ainsi qu’il est parvenu à n’émettre presque qu’aucune émission de Co2 pour produire de l’électricité. Son objectif de 2021 – être neutre en terme d’émission de CO2 – le rend populaire, attire d’autant plus les touristes (l’écotourisme est devenu une référence au Costa Rica (3)) et impressionne ses voisins.
Le pays est un véritable pionnier en matière d’énergies renouvelables, il a su utiliser toutes ses ressources pour produire de l’électricité, se chauffer, se déplacer (4). Le Costa Rica jouit de spécificités géographiques qui lui ont permis de faire le choix de l’énergie renouvelable et de ne pas s’aliéner à l’utilisation du charbon et du pétrole.
L’eau, grâce au Lac Arenal, est la première ressource énergétique, pour la production d’électricité, du pays, derrière l’énergie solaire (5), la géothermie – grâce à ses volcans (6) – et l’éolien.
> Pour plus de détails, se référer au dossier : http://www.capital.fr/a-la-une/politique-economique/le-costa-rica-paradis-vert-et-modele-pour-la-cop21-1088588
Le pays est aidé par son économie, tournée vers l’agriculture et le tourisme, et non pas l’industrie.. Toutefois, ce développement des énergies vertes n’est tenable et rentable que si le pays choisit volontairement de ne pas développer son industrie lourde. Bémol : est-ce un frein à son développement économique, à sa croissance que de ne pas se lancer dans l’industrie lourde ? D’autre part, les projets de certaines entreprises ne font pas consensus au sein de la population, comme le barrage d’El Diquis qui devrait priver de ses terres une partie de la communauté d’Indiens de la région.
> Pour en savoir plus : http://www.france24.com/fr/20150325-costa-rica-electricite-energies-renouvelables-fossile-petrole-environnement-climat
Une autre zone d’ombre subsiste : la congestion des villes, la pollution émise par des moyens de transports vétustes nuisent au modèle énergétique utopique costaricain. Comme le rappelle un article de la revue Sciences et Avenir, le parc automobile du pays se fait vieillissant et d’autant plus polluant (près de 1,4 millions de véhicules en circulation).
Classe Internationale
(1)Laure Dubesset-Chatelain dans le magazine Géo
(2) Il y a 40 ans, le Costa Rica a crée le lac artificiel d’Arenal : la plus grande réserve d’eau d’Amérique centrale, qui permet de produire de l’électricité grâce aux trois centrales hydrauliques présentes sur le site. Dès les années 1980, le pays a lancé la construction de grands parcs éoliens.
(3) 27% de la superficie du pays sont protégés, les parcs nationaux recouvrent près de 13% de la superficie de l’Etat, le pays possède 6% de la biodiversité mondiale https://etudescaribeennes.revues.org/432
(4) Le pays n’est pas irréprochable en la matière, mais un train électrique va bientôt faire son apparition dans la capitale et pourra relayer les bus vétustes et polluants.
(5) Le pays ne compte pour l’instant qu’une seule usine expérimentale, toutefois il encourage les particuliers et les entreprises à développer l’exploitation de l’énergie solaire pour leurs activités. La présence des panneaux solaires est donc encore faible, mais tant à se développer.
(6) L’Etat investit des sommes considérables pour le développement de la géothermie : 958 millions de dollars pour développer les installations sur le volcan Rincon de la Vieja en juillet 2014.
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