En Yougoslavie, la Seconde Guerre mondiale se double d’une guerre civile inter-ethnique de 1941 jusqu’à la constitution de la République fédérative populaire de Yougoslavie le 29 novembre 1945. Le gouvernement de Josip Broz Tito (1954-1980) considère l’égalité des nationalités et des religions comme critère premier d’un maintien durable de la paix entre les peuples yougoslaves. Il s’agit de sauvegarder la fragile unité du pays en évitant tout nouveau massacre inter-ethnique au sein de cette fédération1 de six républiques socialistes (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie, Slovénie) et deux provinces (Kosovo, Voïvodine)2. La Constitution de 1946 entérine cette lutte contre les inégalités nationales par le biais de l’article 21, condamnant toute discrimination basée sur la race ou la religion3. Quant à l’article 25, il vise à prévenir la politisation des communautés religieuses et l’instrumentalisation de la religion à des fins nationalistes4. La religion est donc aux yeux du régime une affaire personnelle relevant exclusivement de la sphère privée, de facto absente de l’espace public d’expression. Cependant, à la fin de la guerre, les conceptions nationalistes de l’Église orthodoxe serbe et du nouveau régime communiste yougoslave s’opposent. L’Église, qui s’était battue contre le nazisme et les Croates pour défendre les intérêts des Serbes, se retrouve confrontée à un État central qui pense le nationalisme comme une lutte de libération où les intérêts de classe passeraient avant les groupes ethniques et religieux5.
Comment coexistent donc ces deux institutions aux conceptions nationalistes antagonistes ? Plus précisément, dans quelle mesure l’Église orthodoxe serbe s’affirme-t-elle de 1945 à 1989 comme une entité religieuse et politique de premier plan dans un contexte de montée des nationalismes ?
Évolution des relations avec l’État yougoslave au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
Dans les années suivant la fin de la guerre civile, le régime communiste yougoslave tente de saper toute résistance en affaiblissant le pouvoir des religions dans l’espace public. En 1946, il procède ainsi à des procès massifs envers tous les chefs religieux ayant pris position dans les conflits ethniques ou soutenu des belligérants étrangers durant la guerre civile. L’évêque Nikolaj Velimirović est contraint de s’exiler aux États-Unis et l’archimandrite Justin Popović est placé sous surveillance dans son monastère de Ćelije jusqu’à sa mort en 1979. En 1945, quatre-vingt-dix-huit prêtres orthodoxes sont exécutés lors de procès fantoches6 et de nombreux membres du clergé sont envoyés dans des camps de concentration, notamment à Sremska Mitrovica (Serbie, province de Voïvodine). Le gouvernement tente également d’affaiblir l’Église en s’attaquant à sa première source de revenus, ses propriétés foncières. Elle perd ainsi 90 % de ses terres suite à la réforme agraire de 1945 et se voit confisquer des biens liturgiques que l’État décide dès lors d’exposer dans les musées nationaux. Mille cent quatre-vingts églises sont nationalisées et seulement trois périodiques religieux (sur quinze avant la Seconde Guerre mondiale) sont autorisés : Glasnik, Misionar et Vesnik7. Les célébrations religieuses publiques lors des fêtes sont formellement interdites à partir de 1947. Enfin, l’éducation est également visée puisque l’instruction religieuse est interdite dans les écoles, collèges et lycées et cantonnée aux paroisses dès 1945. En 1949, les facultés de théologie se muent en institutions privées et sont détachées de l’université publique.
En 1948, la rupture politique opérée entre le régime communiste de Tito et l’URSS stalinienne atténue néanmoins les persécutions à l’égard de l’Église orthodoxe serbe. Afin de légitimer cette scission et pérenniser son pouvoir, Tito doit en effet s’assurer l’adhésion du peuple yougoslave en plus d’une forme de soutien de la part du bloc occidental (soutien politique et économique notamment). L’adoption de la loi du 22 mai 1953 relative au statut juridique des communautés religieuses initie une certaine détente dans les relations avec l’Église. Celle-ci réitère le principe de séparation de l’Église et de l’État, réaffirme la liberté de conscience et de croyance et précise les conséquences des abus de la religion à des fins politiques. Elle marque également la réautorisation des permis de construire et la recirculation des journaux religieux. En 1958, la mort du patriarche Vikentije constitue un tournant majeur dans les relations entre l’Église orthodoxe serbe et l’État yougoslave. L’élection de son successeur, German Djorić (1958-1990), est soutenue par le gouvernement. Le nouveau patriarche accepte officiellement l’aide financière de l’État et met en pause la défense d’un nationalisme ethnique, si bien que les Serbes exilés le surnomment alors le « patriarche rouge » ou « le patriarche de Tito ». Malgré cette relative détente, le patriarche German continue à condamner le schisme de l’Église orthodoxe macédonienne et se résout finalement à poursuivre les politiques nationalistes de son prédécesseur, notamment en termes de défense des Serbes du Kosovo.
Le régime communiste face au nationalisme orthodoxe : nouvelles mesures et changements de paradigme
Les revendications nationalistes de l’Église, bien que ponctuellement soutenues par le régime communiste dans des situations bien particulières, sont également perçues comme des menaces à l’intégrité de l’idée d’unité nationale et de paix entre les peuples yougoslaves. L’État recourt ainsi au nationalisme comme facteur d’accusation récurrent à l’encontre d’ecclésiastiques. En témoignent jusque dans les années 1980 les procès fantoches et emprisonnements abusifs de grandes figures du clergé, ceux qu’Amnesty International appelle en 1985 les “Prisoners of conscience” (qui peut se traduire par « prisonniers de conscience, d’opinion »)8. En octobre 1972, l’évêque de Žiča, Vasilije, est emprisonné trente jours pour avoir prétendument émis des considérations nationalistes dans un sermon. Le 30 décembre 1980, le prêtre Nedjo Janjić est condamné à six ans de prison pour avoir entonné des chants nationalistes serbes lors de la fête organisée pour célébrer le baptême de son fils.
Ce sont également un contrôle permanent et un renseignement institutionnalisé qui s’exercent via la KVP, la Commission fédérale aux affaires religieuses, et la SKVP, la Commission serbe aux affaires religieuses, toutes deux instituées le 21 septembre 1945 par le Conseil des ministres yougoslave. L’article 1er du décret de la SKVP décrit ainsi ses missions de surveillance : “research all questions concerning life outside the religious communities, their inter-confessional relations and the position of the Churches vis-à-vis the State and the People’s authorities, as well as the preparation for all legislative solutions between religious communities and the State.” Initialement placées sous la tutelle de l’Administration de sécurité de l’État (UDBA)9, ces deux instances se muent en unités indépendantes du gouvernement dès 1966. L’éviction la même année du ministre de l’Intérieur Aleksandar Ranković marque la fin d’un espionnage systématique du clergé. Ce changement de paradigme et cette visible libéralisation du gouvernement vis-à-vis des questions religieuses sont néanmoins remis en question trois ans plus tard lorsque le régime décide de priver les Commissions régionales (dont la SKVP) de leurs fonds propres et de leur retirer leur statut d’agences autonomes.
Ces décisions témoignent en fait d’un revirement qui s’opère vers la fin des années 1960 dans les politiques gouvernementales à l’égard de l’Église orthodoxe serbe. Cette dernière, jouissant de la détente initiée par les bonnes relations entretenues entre le patriarche German et le régime titiste, s’affirme de plus en plus dans l’espace public qui lui est normalement formellement interdit par la Constitution10.
L’église orthodoxe serbe à l’épreuve des nationalismes
L’article 25 de la Constitution de 1946 de la République fédérative populaire de Yougoslavie dispose : « L’abus de l’Église et de la religion à des fins politiques et l’existence d’organisations politiques établies sur des bases religieuses sont interdits. » La Constitution de 1953 et son article 46 précise l’interdiction de toute ingérence dans les affaires politiques par les communautés religieuses : « L’abus de la religion et de l’exercice de la fonction religieuse à des fins politiques est inconstitutionnel. » Cet article vise ainsi directement l’activisme des grandes figures ecclésiastiques et leur implication dans le débat public sur les problématiques nationalistes, de plus en plus prégnantes dans les années 1950-1960.
Le schisme de l’Église orthodoxe macédonienne : l’unité de l’église orthodoxe à l’épreuve du nationalisme macédonien
Dans les années 1960, l’Église orthodoxe serbe est confrontée d’une part au nationalisme albanais au Kosovo et d’autre part au schisme avec la branche macédonienne de l’Église orthodoxe. Notons également qu’en 1962, la branche orthodoxe serbe d’Amérique du Nord fait sécession avec le patriarcat serbe de Belgrade. Ces diverses crises internes entraînent ainsi un net regain du nationalisme serbe.
L’Église orthodoxe macédonienne débute un processus de schisme dès la fin de la guerre. En 1945, un conseil composé de clercs et laïcs macédoniens se réunit à Skopje et proclame une résolution soutenant le droit de la Macédoine à disposer de sa propre Église. Soutenu par le gouvernement macédonien, un conseil ecclésiastique se réunit à nouveau en 1958 et déclare l’indépendance de l’Église macédonienne ainsi que le rétablissement de l’évêché d’Ohrid. L’évêque Dositej Stojković, originaire de la ville serbe de Smederevo, est à cette occasion nommé métropolite11 et archevêque d’Ohrid. Le 3 décembre 1966, la nouvelle Église macédonienne adresse un mémorandum au patriarche serbe German II, exigeant l’autocéphalie de l’Église orthodoxe macédonienne et le prévenant qu’elle agirait seule en cas de refus. Le schisme est définitivement entériné en juillet 1967, date anniversaire des cinquante ans de l’abolition de l’archevêché d’Ohrid ; un sobor12 proclame l’autocéphalie de l’Église orthodoxe macédonienne. Le maire de la ville d’Ohrid ainsi que deux membres de la Commission fédérale aux affaires religieuses (KVP) y assistent, signe que la scission reçoit le soutien du gouvernement13. Preuve également de l’autorité et de l’influence du régime sur les affaires religieuses, c’est lui qui amène les deux Églises à se rencontrer en 1978 à Prokhor Pchinski et en 1979 à Kalishta.
Les réactions au sein de la communauté orthodoxe serbe sont particulièrement virulentes à l’égard du schisme macédonien. La nouvelle Église est accusée de vouloir rompre l’unité religieuse de l’orthodoxie serbe, et par analogie, de l’orthodoxie yougoslave dans son ensemble. Un article dans le périodique Nova Makedonika, voix du gouvernement, révèle ainsi le 10 octobre 1981 la résistance de l’Église serbe à l’égard de cette scission, soulignant que ce conflit menace la paix de l’unité yougoslave : “This matter is of political significance as well and […] its faster resolution is in the interest of the entire Yugoslav community, the strenghtening of fraternity and unity among our peoples and nationalities and our community.”14 Cet extrait n’est pas sans rappeler le principe énoncé par l’article 10 de la Constitution de 194615.
L’Église orthodoxe serbe dans la crise du Kosovo, un exemple d’engagement politique sur fond de nationalisme religieux et culturel
Le nationalisme politique de l’Église orthodoxe serbe s’illustre de la manière la plus concrète dans le cas du Kosovo. L’Église défend les droits des Serbes face aux émeutes des nationalistes albanais en plus d’appeler à la protection des diverses édifices religieux. Transformé par la Constitution de 1974 en province autonome, le Kosovo cristallise toutes les tensions nationalistes, qu’elles relèvent de facteurs religieux et/ou culturels. Les Albanais du Kosovo sont en effet pour la grande majorité musulmans et, détail important, non slaves.
Malgré l’interdiction faite aux religions de se rassembler dans l’espace public, l’Église orthodoxe serbe organise le 19 mai 1968 à Belgrade une immense cérémonie en l’honneur de l’empereur Stefan Uroš IV Dušan (1331-1355), figure emblématique qui avait porté l’Empire serbe à son apogée territoriale en plus d’avoir institué le patriarcat de Peć (Métochie, sud-ouest du Kosovo). Cette célébration aux allures tout à fait nationalistes est une réponse explicite au droit accordé aux Albanais du Kosovo de célébrer Skanderbeg (1443-1468), symbole national de la résistance à l’Empire ottoman. Ce droit s’accompagne de l’érection en 1968 d’une statue du héros à Tirana, à l’occasion du cinq-centième anniversaire de sa mort. Face à cette résurgence du nationalisme serbe encouragé par l’Église, le gouvernement durcit le ton et, en novembre 1969, le président de la Commission serbe aux affaires religieuses, Vitomir Petković, déplore dans un discours à Zagreb l’activisme et la résistance de l’Église serbe : “the Serbian church leadership abandoned the earlier course of cooperation, seeking a church-state conflict and showing nationalist and chauvinist tendencies”16.
La mort de Tito en 1980 marque un certain déclin de l’exécutif central, autorisant une relative reprise de liberté d’expression de la part de l’Église dans les médias, surtout à propos de la question kosovare. Dès avril 1981, la recrudescence de violentes émeutes albanaises contraint la communauté serbe du Kosovo à fuir la province autonome. Les Albanais exigent en effet le statut de république fédérale pour leur province. Le patriarcat de Peć, localisé près de la frontière albanaise, est partiellement détruit (partie résidentielle) par un incendie le 15 mars 1981. Le 15 mai 1982, à l’occasion du vendredi saint orthodoxe, vingt-et-un membres du clergé dont l’archimandrite Atanasije Jevtić signent ainsi un Appel pour la protection des habitants serbes et de leurs lieux saints au Kosovo. Publié dans le journal religieux Pravoslavlje, le texte est envoyé au régime mais ce dernier ne lui donne aucune réponse. Dans un article du 21 mai 1982, l’Association des prêtres orthodoxes serbes défend dans le périodique Vesnik le droit de l’Église à prendre position en faveur des Serbes en territoire kosovar. Il décrit ce droit comme : “a right founded not least on the fact that the Serbian Church is an inalienable element of the national identity, conscience, and honor of the Serbian people”17. La tension est telle au milieu des années 1980 que l’archimandrite Atanasije Jevtić enjoint en 1985 le gouvernement à réduire à néant l’irrédentisme albanais au Kosovo, sous peine d’une violente crise nationaliste serbe qui menacerait la stabilité de la fédération. En 1986, l’Académie serbe des Sciences et des Arts (SASA) publie un mémorandum dans lequel elle blâme la politique titiste vis-à-vis des nationalismes ethniques non-serbes et propose de repenser la structure de la fédération yougoslave afin de régler la question. Le mémorandum est repris par les chefs religieux orthodoxes dans leurs sermons et toutes autres formes d’allocutions (interviews, etc.). Accusé de faiblesse par l’Église serbe, le régime se résout finalement à rejoindre la position accusative des orthodoxes et enjoint dès 1987 les communautés catholiques et musulmanes à condamner également les actions des rebelles albanais.
C’est finalement l’élection en 1986 de Slobodan Milošević à la Présidence du Comité central de la Ligue des communistes de Serbie (puis à la tête de la Serbie en mai 1989) qui marque le début d’un relatif apaisement des tensions avec l’Église orthodoxe serbe concernant la question kosovare. Milošević supprime en effet, en mars 1989, l’autonomie qui avait été accordée à la province par la Constitution de 1974. Il tente ainsi de faire taire les revendications albanaises en plaçant à nouveau la province sous le joug de la République de Serbie. Le discours18 qu’il prononce au mémorial de Gazimestan (Champ des Merles) le 28 juin 1989 témoigne d’un renouveau nationaliste serbe qu’il incarnera pleinement dès le début des années 1990.
En définitive, l’Église orthodoxe serbe s’affirme tout au long de cette période allant de 1945 à 1989 comme un vecteur d’opinions nationalistes au sein de la République yougoslave. Ce rôle politique latent s’explique notamment par l’ambiguïté des textes censés la contraindre. Les Constitutions successives de 1946, 1963 et 1974 explicitent finalement très peu la perméabilité entre pratique religieuse et opinions nationalistes. Ainsi, sa capacité de résilience dans les années 1945 face aux politiques de répression de l’État puis l’entente cordiale qu’elle construit avec le régime ; sa taille et sa présence dans les canaux d’expression ont contribué à la consacrer comme un acteur majeur d’influence dans les processus décisionnels du régime communiste titiste.
Axelle de Saint Pierre
[1] Cf. Annexe I.
[2] Plus tard rendues autonomes par la Constitution de 1974.
[3] Constitution de la République fédérative populaire de Yougoslavie (1946), article 21 : « Tout acte accordant des privilèges aux citoyens ou limitant leurs droits en raison d’une différence de nationalité, de race et de croyance, ainsi que toute propagation de la haine et de la discorde nationale, raciale et religieuse sont contraires à la Constitution et punissables. »
[4] Constitution de la République fédérative populaire de Yougoslavie (1946), article 25 : « La liberté de conscience et la liberté de religion sont garanties aux citoyens. L’Église est séparée de l’État. Les communautés religieuses dont l’enseignement n’est pas contraire à la Constitution sont libres dans leurs affaires religieuses et dans leur culte. Les écoles religieuses destinées à la formation des prêtres sont libres et sont placées sous le contrôle général de l’État. L’abus de l’Église et de la religion à des fins politiques et l’existence d’organisations politique établies sur des bases religieuses sont interdits. L’État peut octroyer une aide matérielle aux communautés religieuses. »
[5] Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales définit ainsi le concept de nationalisme : « Courant de pensée fondé sur la sauvegarde des intérêts nationaux et l’exaltation de certaines valeurs nationales. »
[6] U.S. Department of State. Subcommittee to Investigate the Administration of the Internal Security Act and other Internal Security Laws. Communism, The Church and State under Yugoslavia. Washington : U.S. Government Printing Office, 1965, vol. 3, p. 8.
[7] Ibid, p. 21-22.
[8] Amnesty International. Yugoslavia: Prisoners of Conscience. Londres : Amnesty International, 1985, p. 15.
[9] Créé le 15 mars 1946, l’UDBA est le service secret de l’État communiste yougoslave.
[10] Cf. Annexe II.
[11] Le métropolite dispose d’une autorité supérieure à celle d’un évêque.
[12] Équivalent d’un concile ou d’un synode.
[13] Rappelons que la branche macédonienne de l’Église orthodoxe, avant qu’elle ne rompe avec l’Église serbe, avait immédiatement légitimé le pouvoir nouveau gouvernement communiste après la guerre.
[14] Nova Makedonija, 10 Octobre 1981, p. 5. Traduction du JPRS, East Europe Report, n° 79748, p. 38, 29 décembre, 1981.
[15] Constitution de la République fédérative populaire de Serbie, 31 janvier 1946 : « Tout acte dirigé contre la souveraineté, l’égalité et la liberté nationale de des peuples de la République populaire fédérative de Yougoslavie et de leurs républiques populaires est contraire à la Constitution. »
[16] Commission des relations avec les communautés religieuses du Conseil exécutif du Parlement sociale de la République de Croatie. Bulletin d’information n°5/1269.
[17] Rapporté par Aktuelnosti Kršćanske Sadasnjosti AKSA (Zagreb), 4 mai 1982.
[18] Jour de la Vidovdan, fête nationale commémorant la résistance serbe à l’occupant ottoman. Cf. Annexe III.
BIBLIOGRAPHIE
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Autres documents
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Constitution de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (7 avril 1963) [en ligne]. Disponible sur : < http://www.worldstatesmen.org/Yugoslavia_1963.doc >. [Consulté le 3 janvier 2021]
Constitution de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (21 février 1974) [en ligne]. Disponible sur : < https://www.worldstatesmen.org/Yugoslavia-Constitution1974.pdf >. [Consulté le 3 janvier 2021]
U.S. Department of State. Country Reports on Human Rights Practices [en ligne]. Washington : U.S. Government Printing Office, 1979. 1580 p. Disponible sur : < https://archive.org/details/countryreportson1988unit/page/1260/mode/2up?q=yugoslavia > [Consulté le 18 décembre 2020]
ANNEXES
Annexe I Principales langues et religions en Yougoslavie
(Source : Glenn Eldon Curtis, Yugoslavia: a country study, 1992)
Annexe II Articles relatifs aux Églises, à la pratique et aux opinions religieuses dans les Constitutions de 1946, 1963 et 1974
Constitution de la République fédérative populaire de Yougoslavie, 31 janvier 1946
Article 21 « Tout acte accordant des privilèges aux citoyens ou limitant leurs droits en raison d’une différence de nationalité, de race et de croyance, ainsi que toute propagation de la haine et de la discorde nationale, raciale et religieuse sont contraires à la Constitution et punissables. »
Article 25 « L’abus de l’Église et de la religion à des fins politiques et l’existence d’organisations politique établies sur des bases religieuses sont interdits. »
Article 10 « Tout acte dirigé contre la souveraineté, l’égalité et la liberté nationale de des peuples de la République populaire fédérative de Yougoslavie et de leurs républiques populaires est contraire à la Constitution. »
Constitution de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, 7 avril 1963
Article 41 « La diffusion ou la poursuite de l’inégalité nationale, ainsi que toute incitation à la haine ou à l’intolérance nationale, raciale et religieuse, sont inconstitutionnelles et punissables. »
Article 46 « L’abus de la religion et l’exercice de la fonction religieuse à des fins politiques est inconstitutionnel. »
Constitution de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, 21 février 1974
Article 170 « La propagation ou la pratique de l’inégalité nationale et toute incitation à la haine et à l’intolérance nationales, raciales ou religieuses sont inconstitutionnelles et punissables. »
Article 174 « L’abus de la religion et des activités religieuses à des fins politiques est inconstitutionnel ».
Annexe III Extraits du discours prononcé par Slobodan Milošević au Champ des Merles (mémorial de Gazimestan) le 28 juin 1989
“The lack of unity and betrayal in Kosovo will continue to follow the Serbian people like an evil fate through the whole of its history. Even in the last war, this lack of unity and betrayal led the Serbian people and Serbia into agony, the consequences of which in the historical and moral sense exceeded fascist aggression.”
“The crisis that hit Yugoslavia has brought about national divisions, but also social, cultural, religious and many other less important ones. Among all these divisions, nationalist ones have shown themselves to be the most dramatic. Resolving them will make it easier to remove other divisions and mitigate the consequences they have created.”
“Equal and harmonious relations among Yugoslav peoples are a necessary condition for the existence of Yugoslavia and for it to find its way out of the crisis and, in particular, they are a necessary condition for its economic and social prosperity.”
“Therefore, words devoted to unity, solidarity, and cooperation among people have no greater significance anywhere on the soil of our motherland than they have here in the field of Kosovo, which is a symbol of disunity and treason.”
“Six centuries ago, Serbia heroically defended itself in the field of Kosovo, but it also defended Europe. Serbia was at that time the bastion that defended the European culture, religion, and European society in general. Therefore today it appears not only unjust but even unhistorical and completely absurd to talk about Serbia’s belonging to Europe. Serbia has been a part of Europe incessantly, now just as much as it was in the past, of course, in its own way, but in a way that in the historical sense never deprived it of dignity.”
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