Le jeudi 3 avril 2015, la milice des Shebabs, islamistes somaliens, assassine 148 étudiants à l‘université de Garissa, à l’est du Kenya.
Ce n’est pas la première fois que les Shebabs attaquent les Kenyans (centre commercial) et ils promettent encore de nouveaux bains de sang contre cette population qui est à 80% chrétienne.
Quelques articles, quelques tweets, aucun rassemblement, aucune marche des dirigeants du monde. El Pais évoque une « hiérarchie de la mort » tandis que les réseaux sociaux se mobilisent pour rendre hommage à ces étudiants.
Il ne faut pas attendre des dirigeants qu’ils nous montrent la voie de l’indignation et de la compassion, leur silence est révoltant et c’est à nous de remplir nos murs et nos discussions du slogan: NOUS SOMMES TOUS KENYA.
Aujourd’hui, Classe Internationale est Kenya, d’autant plus que sa rédaction ne comprend que des étudiants. Au-delà du crime terroriste, nous condamnons le silence de cette fameuse « communauté internationale ». Si c’est d’assassinats de symboles dont nous avons besoin pour éprouver la révolte, celui de 148 étudiants ne devrait pas laisser indifférent. Liberté, mot prôné haut et fort il y a 4 mois à peine ; liberté d’expression, liberté de croire, liberté d’étudier, ces mots portés par des millions d’individus, citoyens du monde, n’ont ils de sens que lorsque l’Occident est touché? Avec eux ils ont tué l’avenir, l’ouverture au monde, l’apprentissage curieux de l’esprit critique, le désir d’exister dans ses croyances et ses convictions dans un monde en mouvements, et le rêve timide d’amener son pays sur la voie de la tolérance et de la justice.
Le Kenya entre dans trois jours de deuil national et il est de notre devoir de citoyen de manifester notre soutien. Nous sommes dans le même monde, nous sommes sur la même planète et une mort ne devrait pas faire plus de bruit qu’une centaine d’autres.
Solène Poyraz et Mathilde Blayo
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