L’Iran et les P5+1 (les 5 pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Unis, France plus l’Allemagne) sont parvenus à un accord rendu public le mardi 14 juillet 2015. Alors que la signature était attendue pour vendredi dernier, les discussions ont joué les prolongations jusqu’au dernier moment, signe de l’âpreté des négociations qui ont commencé il y a 21 mois.
Pour en savoir plus sur les points techniques de l’accord lisez l’article d’Yves-Michel Riols « Les points-clés sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien » publié sur Le Monde. Y sont détaillées les exigences relatives à la limitation de l’enrichissement d’uranium (seuil maximal d’enrichissement, diminution du nombre de centrifugeuses) et à l’interdiction de la production de plutonium à des fins militaires. Pour s’assurer du respect de l’accord, les P5+1 ont obtenu un renforcement des inspections de l’AIEA (l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique) et en échange l’Iran obtient la levée partielle, progressive et sous conditions des sanctions unilatérales et onusiennes à partir de 2016. Dernier point, l’embargo sur les armes balistiques et offensives ainsi que sur le matériel sensible est maintenu.
Au-delà de ces points techniques, pour en savoir plus sur l’inscription de l’accord dans la politique interne iranienne, sur ses conséquences sur la place de la République islamique dans la politique internationale, sur les opportunités économiques ainsi que sur les risques de blocage dans l’avenir, lisez l’article de Bernard Hourcade publié sur Orient XXI « Accord sur le nucléaire iranien : une clé pour ouvrir quelle porte ? ».
L’accord de Vienne dépasse donc la seule question du nucléaire iranien, il constitue un changement géopolitique majeur pour la région. En effet, 36 ans après la Révolution islamique de 1979, l’Iran va réintégrer le concert des nations. L’accord marque surtout un tournant dans la politique moyen-orientale des États-Unis et ce rapprochement avec l’ennemi d’hier est très mal vu par deux alliés historiques de Washington dans la région, qui sont aussi les ennemis quasi héréditaires de la République islamique : Riyad et Tel-Aviv. Bien plus que les relations avec l’État hébreux, c’est l’aggravation de la rivalité régionale entre l’Arabie Saoudite qui se veut leader du monde arabe et sunnite face à l’Iran perse et chiite qui présente de sérieux risques de déstabilisation pour la région. La domination chiite en Irak, la révolution populaire chiite avortée au Bahreïn et plus récemment et avec plus d’importance encore, le conflit au Yémen entre les rebelles chiites houtistes et l’ancien gouvernement central sunnite, sont des facteurs qui enveniment les relations irano-saoudiennes. Pour en savoir plus sur les implications géopolitiques régionales de l’accord de Vienne et ce rééquilibrage des alliances, lisez l’article de Anthony Samrani de L’Orient Le Jour – Beyrouth « Accord sur le nucléaire iranien : quelles conséquences pour le Moyen-Orient » publié sur Courrier International.
Bien que sept pays ont participé aux négociations, l’accord a surtout été négocié entre l’Iran et les États-Unis. Pour en savoir plus sur les relations entre les deux chefs des diplomaties, le secrétaire d’État américain John Kerry et le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif, lisez l’article de Courrier International : « John et Javad, le drôle de couple à l’origine de l’accord nucléaire iranien ».
Enfin sur la question spécifique des perspectives économiques qui s’ouvrent en Iran pour les entreprises françaises, (re)lisez l’article d’Henri D’Aragon, publié sur Orient XXI ainsi que sur Classe Internationale « L’Iran un marché prometteur pour les entreprises françaises ».
Nicolas Sauvain
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