Entre raz-de-marée et désillusions, brève histoire de la gauche en Amérique latine au XXIè siècle
Les années 1980 ont marqué un tournant pour l’Amérique latine, avec le retour à la démocratie de nombreux pays suite à une dictature militaire : l’Argentine en 1983, le Brésil en 1985 et le Chili en 1990. Jusqu’au début des années 2000, l’ère démocratique des pays d’Amérique latine avait été marquée du sceau de la droite. La situation a bien changé au cours des années 2000, lorsque la région a connu un « virage à gauche » inédit.
Le virage à gauche et le « socialisme du XXIè siècle » dans les années 2000
Ce virage débute à la fin du XXè siècle, avec la victoire d’Hugo Chavez aux élections présidentielles du Venezuela en 1998. Très vite, l’ancien général a imposé sa doctrine. Il a notamment fait rédiger en 1999 une nouvelle constitution, qui a renommé le pays « République bolivarienne du Venezuela ». Ce nouveau nom est un hommage au symbole anti-impérialiste qu’est Simon Bolivar, descendant de colons espagnols qui a lutté contre la domination du royaume Ibérique dans plusieurs colonies au début du XIXè siècle.
Le triomphe de Hugo Chavez est suivi par le virage à gauche de deux des plus grandes puissances du sous-continent avec les élections de M. Lula au Brésil en 2002, puis de Nestor Kirchner en Argentine en 2003. L’année 2005 est, quant à elle, marquée par la victoire aux élections présidentielles de Bolivie d’Evo Morales, premier président amérindien de l’histoire de l’Amérique latine. Par la suite, la déferlante de la gauche a atteint d’autres pays : l’Equateur et le Nicaragua en 2006, le Paraguay en 2008 ou encore le Salvador en 2009. Au cours de la décennie 2000-2009, seuls deux États d’Amérique latine n’ont jamais été gouvernés par un parti de gauche : le Mexique et la Colombie. En avril 2009, la gauche était à son apogée puisqu’elle gouvernait 15 des 19 pays du sous-continent.
Comment expliquer ce virage à gauche de l’Amérique latine ?
La principale raison est l’effet négatif des politiques néo-libérales mises en place au sein de pays latino-américains. En effet, de nombreux Plans d’ajustement structurels (PAS) ont été imposés par le Fond Monétaire Internationale (FMI) à ces pays au cours des années 1980-1990, afin de résorber leur dette stratosphérique et l’inflation galopante. Ces PAS incluaient notamment des cures d’austérité, de nombreuses privatisations et la dévaluation de la monnaie. S’ils ont permis le retour de la croissance dans les années 1990, les PAS ont aggravé des problèmes latents en Amérique latine, tels que les inégalités et la pauvreté. A cet égard, l’indice de Gini (exprimé en pourcentage) est révélateur. Lorsqu’il s’élève à 100% l’inégalité est totale tandis que 0% correspond à une parfaite égalité. Selon les données de l’OPALC (Observatoire Politique de l’Amérique latine et des Caraïbes rattaché à Sciences Po Paris et au CERI), l’indice de Gini de l’Amérique latine est passé de 52.6% en 1990 à 54.9% en 2000. Cette augmentation est très nette dans certains pays, comme en Bolivie où l’indice est passé de 53.7% en 1990 à plus de 61% en 2000 ou au Paraguay où il est passé de 44.7% à 55.8%. Les effets néfastes des PAS ont nourri le mécontentement de la population envers les dirigeants libéraux de droite, jugés complices du FMI. L’Amérique latine du début du XXIè siècle était donc un terreau idéal pour le discours anti-libéral et prosocial des partis de gauche.
Doctrine et résultats
Les leaders de la gauche latino-américaine, M. Lula, M.Chávez et M.Morales, se revendiquent être les chantres du « socialisme du XXIè siècle ». Cette doctrine, fondée par le politologue allemand Heinz Dieterich en 1997, prône la démocratie participative et une régulation du capitalisme. Cependant, le socialisme du XXIè siècle n’étant pas homogène, les médias traditionnels distinguent 2 courants principaux. Le premier est un courant d’obédience marxiste et bolivarien défendu par Hugo Chávez, Evo Morales et Rafael Correa, le président de l’Équateur entre 2007 et 2017. Ces dirigeants sont ouvertement anti-libéraux et anti-impérialistes et soutiennent des politiques protectionnistes hostiles aux capitaux étrangers. Ce courant « bolivarien » s’est rapproché de Cuba. C’est ainsi que sous l’impulsion conjointe d’Hugo Chavez et de Fidel Castro est créée en 2004 l’Alliance Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), une organisation de coopération regroupant des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. L’ALBA est marquée du sceau de l’anti-américanisme et déclare vouloir contrer l’influence des États-Unis en Amérique latine, région qui fait partie de son « pré carré ». Un second courant, plus pragmatique et caractérisé par un discours moins hostile à l’égard du capitalisme et des États-Unis, s’est structuré entre M. Lula au Brésil, les Kirchner en Argentine ou Michelle Bachelet au Chili. Mais cette théorie d’une gauche se divisant en deux courants est contestée par de nombreux chercheurs. Ainsi Franklin Ramirez Gallegos, chercheur en sociologie à l’Université de Quito, estime que cette catégorisation de deux gauche a pour but pour les médias et les « adeptes du marché » de « stigmatiser la tentation populiste » et de « s’opposer à tout changement qualitatif des systèmes politiques et économiques ».
Un objectif commun des gouvernement de gauche peut néanmoins être avancé, la réduction drastique des inégalités et de la pauvreté. Pour atteindre ce but, les dirigeants socialistes ont mis en place de nombreuses politiques d’aides sociales. Au Brésil, le charismatique Lula da Silva, président entre 2003 et 2011, a ainsi lancé dès son élection le programme Bolsa Familia qui accorde des aides financières aux familles les plus démunies. En 2011, plus de 20% des familles brésiliennes bénéficiaient de ces aides. Pour financer les programmes sociaux, la gauche latino-américaine a largement tiré partie de la hausse des cours des matières premières et notamment du pétrole, dont le prix du baril est passé de 23 dollars en 1999 à près de 120 dollars en 2008. Ainsi, le gouvernement chaviste a financé de larges campagnes d’aides sociales (comme la mission Barrios Adentro, qui proposait des services de santé aux plus démunis) grâce à la rente pétrolière du Venezuela, pays possédant les plus grandes ressources de pétrole conventionnel au monde.
Il est indéniable que ces politiques ont porté leurs fruits au cours des années 2000. Les inégalités ont largement diminué : l’indice de Gini de l’Amérique latine est ainsi passé de 54.9% en 2000 à 47.5% en 2012. Certains pays ont connu une baisse encore plus prononcée, comme la Bolivie où l’indice est passé de 61.6% en 2000 à 44.6% en 2016. La pauvreté a elle chuté : les personnes vivant avec moins de deux dollars par jour représentaient 22% de la population d’Amérique latine en 2000 contre 12% en 2010. Au Brésil, le programme Bolsa Familia a permis de faire sortir de la pauvreté une trentaine de millions de personnes. Enfin, d’autres indicateurs de développement ont connu une évolution positive comme le taux d’alphabétisation des adultes, qui en Bolivie (selon les données de la banque mondiale) est passé de 90% en 2007 à 94% en 2012.
Les désillusions de la gauche à partir de 2013
En 2013 la gauche latino-américaine est frappée par la mort de son leader, Hugo Chavez. Ce décès marque le début des désillusions pour le camp politique. Le successeur désigné de Chavez au Venezuela, Nicolas Maduro, est contesté par une partie de la population comme le montre sa mince victoire aux élections présidentielles (50,61% des voix). C’est deux ans plus tard, en 2015, que le commencement d’un cycle de défaites électorales a achevé l’idylle de la gauche en Amérique. Cette année là, le libéral Mauricio Macri est élu en Argentine, mettant ainsi fin aux 11 ans de gouvernance des époux Kirchner. De plus, le parti chaviste a perdu les élections législatives vénézuéliennes au profit de la MUD (Table de l’Unité Démocratique), une coalition regroupant des partis de tous bords politiques opposés au régime. Un revers qui illustre le nouveau désamour de la population vénézuélienne envers le régime chaviste autrefois adulé.
Les défaites se sont ensuite enchainées pour la gauche: Pérou en 2016, Chili en 2017. En quelques années, la majorité des gouvernants socialistes ont laissé la place à une droite libérale et souvent conservatrice. Il faut ajouter à ces défaites le chaos vénézuélien engendré par la chute du cours du pétrole en 2014. À la crise économique initiale se sont ajoutées une crise sociale et une crise démocratique. Nicolas Maduro est fortement contesté par la population vénézuélienne et s’accroche au pouvoir grâce à des tours de passe-passe politiques et une répression violente, ce qui a entraîné un exode massif de sa population. Ainsi, la majorité des partis de l’opposition ont été interdits de participation aux présidentielles de 2018 car, par peur de fraude électorale, ils avaient boycotté les élections municipales de 2017. En Bolivie, un autre leader de la gauche, Evo Morales, se heurte à des difficultés nouvelles : en 2016, la population a rejeté par référendum son projet de modification de la constitution permettant à un dirigeant de rester au pouvoir durant 4 mandats.
Le premier facteur de la déroute de la gauche en Amérique latine est la corruption, qui a profondément miné la popularité des gouvernements. En Décembre 2015 un scandale sans précédent a éclaté quand des cadres du géant brésilien du BTP Odebrecht ont révélé que leur entreprise versait depuis 2001 des pots-de-vin à de nombreux dirigeants d’Amérique latine afin d’obtenir les appels d’offres publiques. Ce scandale, rapidement nommé affaire Odebrecht, a fait (et continue à faire) trembler le panorama politique latino-américain, entraînant la chute de certains dirigeants. Parmi eux M.Lula, condamné à 18 années de prison en 2018 (il n’était plus au pouvoir depuis 2011) pour corruption, ou l’ex-président péruvien Ollanta Humala (du Parti Nationaliste Péruvien, centre gauche), dont l’implication dans l’affaire a provoqué sa défaite aux élections présidentielles de 2016 après 5 ans de présidence. Des cas isolés s’ajoutent à cette affaire Odebrecht. Au Chili par exemple, la révélation des financements occultes de la campagne présidentielle de 2014 de la socialiste Michelle Bachelet a fortement décrédibilisé la gauche, permettant le retour au pouvoir du conservateur Sebastian Piñera en 2017.
Néanmoins, il serait faux de considérer que la corruption ne touche que la gauche : depuis la démocratisation, elle est plutôt indissociable des gouvernements latino-américains, et ce quelle que soit leur couleur politique. Ainsi, la tentaculaire affaire Odebrecht a également éclaboussé des dirigeants de droite comme Enrique Peña Nieto au Mexique ou le brésilien Michel Temer, qui a pris la succession de Dilma Rousseff, elle même destituée en 2016 suite à des accusations de violation de la loi des finances, l’un des motifs de destitution prévus par l’article 85 de la Constitution brésilienne. C’est d’ailleurs majoritairement sur cet argument de la lutte contre la corruption que le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a été élu président du Brésil en 2018. La véritable nouveauté est la fin de l’omerta ainsi que la juridicisation des affaires de corruption. À ces dernières s’ajoutent les difficultés économiques de certains pays gouvernés par la gauche. Plusieurs facteurs permettent de les expliquer. En premier lieu, l’Amérique latine a été durement touchée par la crise de 2008. Ensuite, certaines matières premières comme le pétrole ont vu leur cours chuter depuis le début des années 2010, érodant ainsi les recettes des pays rentiers comme le Venezuela ou l’Équateur). La dépendance de ces derniers au cours des matières premières a été aggravée par les choix critiquables de leurs dirigeants qui ont consacré presque exclusivement la rente au financement des programmes sociaux plutôt qu’à la diversification de leur économie. Les dépenses sociales de ces pays n’étaient alors soutenables qu’en période de conjoncture favorable, avec des cours des matières premières élevés.
La conséquence directe de ces difficultés économiques a été l’augmentation de la pauvreté et des inégalités, qui ne cessaient de baisser depuis près d’une décennie. Un exemple particulièrement intéressant est celui du Brésil. Après une croissance soutenue au cours des années 2000, le pays est entré en récession en 2014 et a enregistré en 2015 et 2016 une croissance négative à hauteur de 3% de son PIB, devenant le mauvais élève des BRICS. Par conséquent, l’indice de Gini du pays est passé de 51% en 2015 à 53% en 2016, année de la destitution de Dilma Rousseff et de l’arrivée au pouvoir de son vice président Michel Temer. En Argentine, la gauche au pouvoir a aussi fait face à des difficultés économiques. La politique de relance impulsée par Nestor Kirchner à la suite de la crise du Peso (1998-2002) a permis le retour de la croissance et une baisse significative du chômage, mais cette dynamique a été brisée par la crise de 2008 avec une contraction de 6% du PIB argentin contre 1,7% à l’échelle mondiale en 2019. Les deux mandats de Cristina Kirchner, présidente de 2007 à 2015, ont été marqués par une croissance du PIB en dent de scie et une inflation galopante, qui a atteint près de 40% en 2014. Ces difficultés économiques ont sonné le glas de la gouvernance des Kirchner et ont entrainé l’élection du libéral Mauricio Macri en 2015.
Les partis de gauche malgré tout centrales en Amérique latine
Si la gauche n’est plus la force dominante en Amérique latine, elle n’en reste pas moins au cœur de son panorama politique. Premièrement car l’année 2018 a été marquée par plusieurs signes positifs pour la gauche latino-américaine. Tout d’abord l’élection au Mexique du socialiste Andres Manuel Lopez Obrador, dit AMLO. Il s’agit d’une grande première dans l’histoire du pays qui jusque-là avait toujours été gouverné par des partis de droite et de centre droit. AMLO, maire de Mexico entre 2000 et 2005, a axé son programme sur la réduction de la pauvreté, qui touche 50% de la population mexicaine, et la lutte contre la corruption qui gangrène le pays : le Mexique est ainsi classé 138è sur 180 dans l’indice de la perception de la corruption de Transparency International. De plus, la gauche a enregistré une autre première historique avec la présence au second tour de l’élection présidentielle de Colombie du socialiste et ex-guérillero Gustavo Petro.
La gauche a également réussi à se maintenir au pouvoir dans plusieurs pays : en Bolivie et au Venezuela, évidemment, mais aussi en Uruguay et en Équateur. Dans ces deux derniers pays, elle a mué : le courant radical du « socialisme du XXIè siècle » a laissé la place à un courant plus modéré. En Équateur, le pourfendeur du capitalisme Rafael Correa a eu pour successeur en 2017 son ancien vice-président Lenin Moreno, plus favorable au libéralisme économique. La fin du virage à gauche en Amérique latine peut ainsi signifier la fin de l’épopée de la gauche marxiste dans le sous-continent. On peut notamment l’expliquer par l’expérience vénézuélienne. Autrefois idolâtrée par de nombreux hommes politiques de gauche, y compris en Europe, elle est récemment devenue un repoussoir à cause des défaillances économiques, sociales puis démocratiques de la gouvernance chaviste.
Enfin, la droite conservatrice et libérale qui a réussi à s’imposer ces dernières années est également confrontée aux maux qui ont entrainé la fin du virage à gauche de l’Amérique latine. Au Pérou, le libéral Pedro Pablo Kuczynski, tombeur de la gauche aux élections présidentielles de 2016, a démissionné en 2018 suite à la révélation de son implication dans l’affaire Odebrecht. En Argentine la politique d’austérité instaurée par Mauricio Macri n’a pas réussi à endiguer la course folle de l’inflation, qui a bondi de 55% entre le second trimestre de 2018 et celui de 2019. Cette hausse, synonyme de dégradation du pouvoir d’achat pour la population argentine, a entraîné une chute de la popularité du gouvernement déjà largement ternie par ses politiques d’austérité. En conséquence, M. Macri n’a recueilli que 32% des suffrages aux primaires d’août 20193, largement devancé par le candidat de l’opposition de centre gauche Alberto Fernandez (47%) [1]. Les élections présidentielles prévues fin octobre pourraient ainsi sonner la fin de la gouvernance du président Macri, en même temps qu’elles marqueraient le retour au centre de l’échiquier politique argentin de l’ex-présidente Cristina Kirchner. Cette dernière se présente en tant que colistière d’Alberto Fernandez, ce qui lui permettrait, en cas de victoire, d’accéder à la vice-présidence. Le retour au pouvoir de Cristina Kirchner pourrait amorcer le début d’un nouveau cycle pour la gauche en Amérique latine.
Jean-Maroun Besson
[1] : Les élections primaires en Argentine sont ouvertes à tous les partis et servent à déterminer quels candidats peuvent se présenter à l’élection présidentielle. En effet, seuls ceux ayant recueillis au moins 5% des votes sont habilités à se présenter à cette élection.
Également sur Classe Internationale : Classe internationale : Élections présidentielles : le Brésil confronté aux fantômes de son passé, 23 octobre 2018
Sources
Données sur les inégalités :
https://www.sciencespo.fr/opalc/category/indicateurs/indice-gini
https://atlasocio.com/classements/economie/inegalites/classement-etats-par-coefficient-de-gini-monde.php
Données sur la corruption :
https://www.transparency.org/cpi2013/results
https://www.cairn.info/revue-mouvements-2006-5-page-5.htm
Données PIB
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=BRA&codeStat=NY.GDP.MKTP.KD.ZG&codeStat2=x
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/ny.gdp.mktp.kd.zg
https://www.france24.com/fr/20171221-odebrecht-scandale-amerique-latine-bresil-corruption-justice
https://www.cetri.be/Amerique-latine-virages-a-gauche
Données sur l’inflation en Argentine :
https://economic-research.bnpparibas.com/html/fr-FR/Argentine-Rendez-terre-inconnue-23/12/2014,25189
https://fr.tradingeconomics.com/argentina/inflation-cpi
Taux d’alphabétisation
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SE.ADT.LITR.ZS?locations=AR-EC-BO-BR
ALBA
https://www.sciencespo.fr/opalc/content/alba
Données sur la croissance du PIB
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/ny.gdp.mktp.kd.zg
Socialisme du XXIè siècle
https://es.wikipedia.org/wiki/Socialismo_del_siglo_XXI#Estructura_ideológica
BIBLIOGRAPHIE
RAMIREZ GALLEGOS Franklin, Beaucoup plus que deux gauches, La Découvert, «Mouvements » 2006/5 no 47-48, pages 13 à 24
DABENE Olivier , L’Amérique latine à l’époque contemporaine, Armand Colin, 2011
DABENE Olivier , L’Amérique latine, idées reçues sur un continent contrasté, Le cavalier Bleu, 2017
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