« Objectif octobre » : élections générales en Argentine.
Le 25 octobre 2015, les Argentins seront appelés à élire un nouveau ticket présidentiel, à renouveler la moitié de la Chambre des députés et le tiers du Sénat. L’année 2015 constitue donc un rendez-vous électoral majeur en Argentine. En plus des élections nationales, les Argentins éliront leurs gouverneurs et leurs parlements régionaux dans chaque province mais à des dates différentes1. Enfin, les Argentins sont appelés à choisir 23 des 43 députés du Parlasur, le Parlement de l’organisation régionale Mercosur.
Avant le « Grand soir » électoral d’octobre, l’échéance du 9 août préoccupe les acteurs politiques et les observateurs : ce sera le jour des PASO nationales. Instaurées en 2009 par la loi électorale n°26.571, les « primaires ouvertes simultanées et obligatoires »2 ou PASO (Primarias Abiertas Simultáneas y Obligatorias) sont organisées avant chaque élection nationale. Les partis réunissant au minimum 1,5% des suffrages exprimés présentent un ou plusieurs pré-candidats à une charge nationale (présidence, députation). Sorte « d’élection avant l’heure », les PASO déterminent les noms des candidats aux charges nationales et annoncent les tendances du verdict d’octobre.
Chaque camp politique fourbit ses armes et se jette dans la mêlée électorale car l’enjeu est de taille. Après 12 années de présidence Kirchner, que ce soit sous Néstor ou Cristina, l’Argentine va-t-elle tourner la page du kirchnérisme ? Alors que la course pour la Casa Rosada3 bat son plein, un favori se distingue dans les sondages : Daniel Scioli.
Daniel Osvaldo Scioli, 58 ans, est actuellement le pré-candidat du Front pour la Victoire (Frente para la Victoria -FPV), la coalition des partis soutenant la présidente Cristina Fernandez de Kirchner. Il ne fait aucun doute qu’il sera désigné à l’issue des PASO du 9 août candidat du mouvement péroniste officiel. En tête de toute les enquêtes d’opinion, victorieux de la lutte interne au FPV, bénéficiant du soutien d’une présidente à la popularité relativement importante et n’ayant pas d’adversaire suffisamment sérieux, Daniel Scioli a de très grandes chances d’obtenir la charge suprême pour les quatre prochaines années.
Qui serait donc le futur locataire de la Casa Rosada ?
Daniel Scioli est d’abord connu des Argentins comme un sportif de haut niveau. Passionné de motonautisme il participe à des championnats internationaux mais interrompt sa carrière sportive en 1989 suite à un grave accident qui lui coûte le bras droit. Il entame ensuite une carrière d’entrepreneur qui le porte à la tête d’Electrolux-Argentine de 1989 à 1997. A la fin des années 1990 il entre en politique aux côtés du président justicialiste Carlos Menem (1989-1999) et est élu député de Buenos Aires au Congrès en 1997, siège qu’il occupe jusqu’en 2002. Il devient ensuite l’éphémère Secrétaire d’État au sport et au tourisme sous la présidence d’Eduardo Duhalde (2002-2003) dans un contexte d’extrême instabilité politique conséquence de la crise économique de 2001. Approché par Néstor Kirchner qui lui propose le poste de vice-président dans son ticket présidentiel, il accepte et est élu en 2003. Malgré des différends qui l’opposent à Néstor Kirchner, il reste à son poste jusqu’en 2007. Depuis, il gouverne la province de Buenos Aires, une province grande comme l’Italie, peuplée d’autant d’habitant que le Portugal et les Pays-Bas réunis et disposant du plus haut revenu par habitant du pays.
La charge de gouverneur est un véritable tremplin politique national. En effet, le gouvernorat provincial semble un passage obligé pour tout homme politique argentin aux ambitions nationales. Carlos Menem était gouverneur de La Rioja entre 1983 et 1989, Eduardo Duhalde était gouverneur de la province de Buenos Aires de 1991 à 1999 et Néstor Kirchner était gouverneur de Santa Cruz de 1991 à son élection à la présidence.
En plus d’une expérience politique au niveau provincial, le contrôle du Parti Justicialiste (PJ), véritable machine de guerre électorale, est une condition sine qua non pour tout homme politique péroniste souhaitant accéder à la présidence. A ce titre, Scioli est l’actuel président du PJ depuis 2010. Fort d’un mandat provincial comme du contrôle du PJ, nul doute que Daniel Scioli possède les atouts qui le porteront à la Casa Rosada, l’Elysée argentin.
Scioli le funambule : où comment s’approprier l’héritage kirchnériste tout en prenant ses distances.
En tant que candidat (pressenti) du parti au pouvoir, Scioli mène une campagne d’équilibriste. Tout l’enjeu est de réussir à incarner une forme de rupture dans la continuité, un thème commun à tout candidat à la présidence de la même couleur politique que l’actuel locataire du palais. Dans cet exercice délicat, Scioli doit à la fois se revendiquer de l’héritage kirchnériste et s’en différencier. L’idée est de s’approprier les aspects positifs du bilan des 12 années de kirchnérisme tout en promettant de poursuivre le changement. C’est le sens du clip de campagne « Lo que falta » (« Ce qui manque »), dans lequel Scioli passe la moitié du temps à énumérer « ce qu’il manquait » -avant les Kirchner- pour conclure sur « ce qu’il manque » toujours aujourd’hui.
Scioli sera l’unique candidat du FPV aux PASO. Les primaires ont de facto déjà eu lieu en interne, non pas par le biais d’une consultation des militants mais par décision de la présidente Cristina Fernández de Kirchner. Le concurrent de Scioli au sein du FPV, Florencio Randazzo, a renoncé à ses ambitions, la présidente a adoubé Scioli. Les PASO ne serviront qu’à confirmer le choix présidentiel. Dans toute les rues d’Argentine fleurissent les portraits de Daniel Scioli quasiment toujours accompagné du visage de la présidente en exercice. Il ne fait aucun doute que Scioli est le candidat du kirchnérisme. Mais comme souvent derrière le nom d’un mouvement politique se cachent de nombreux courants et factions.
Scioli a d’abord fait campagne comme un « kirchnériste orthodoxe », c’est-à-dire en s’inscrivant dans la stricte continuité des Kirchner et en défendant une ligne politique et économique qualifiée de radicale (par opposition aux courants plus libéraux ou modérés du kirchnérisme). Se revendiquer du kirchnérisme « pur » a garanti à Scioli l’appui déterminant de la présidente et surtout a construit sa légitimité en tant que candidat officiel et défenseur du « projet national ». Pour assurer la continuité avec sa ligne politique, la présidente a imposé au poste de vice-président dans le ticket présidentiel de Scioli un “kirchnériste sunnite” -comprendre orthodoxe, Carlos Zannini. Zannini est l’actuel influent secrétaire légal et technique de la Présidence argentine, il est un proche des Kirchner qu’il connaît depuis la fin des années 1980, il est considéré par certains analystes comme l’idéologue du kirchnérisme.
Après cette première étape visant à s’assurer la candidature du FPV, Scioli a entamé la deuxième étape : affirmer sa différence.
En effet, depuis quelques semaines Scioli multiplie les signes d’autonomisation à l’égard du courant kirchnériste orthodoxe. Un élément fondamental selon les observateurs est le rapprochement entrepris par Scioli avec les courants menemiste et le duhaldiste, deux factions politiques honnies par les kirchnéristes. Ils font référence à un éloge prononcé par Scioli dans la province de La Rioja à l’égard de l’ancien président justicialiste Menem, son mentor en politique. Pourtant Menem incarne la figure du traître par excellence pour les Kirchner, il est accusé d’être le principal responsable de la crise économique de 2001. L’ancien président Duhalde est aussi un justicialiste, mais la haine qui l’oppose aux kirchnéristes qui le présentent comme un mafieux, font de lui un péroniste dissident -comprendre anti-kirchnériste. Duhalde qui a nommé Scioli à un secrétariat d’État sous sa présidence est un ami intime qui devrait maintenant rallier sa cause. De même, Scioli a appelé deux gouverneurs dissidents kirchnéristes après leur réélection pour les féliciter…
La stratégie de l’équipe de campagne de Scioli est de le présenter comme un « modéré », contrastant avec un radicalisme de façade lors de la lutte interne au FPV. Il a récemment affirmé que son gouvernement aurait comme mantra le « gradualisme » et qu’il ne serait « ni à un extrême, ni à l’autre ». Au contraire de la polarisation politique poussée à l’extrême par les Kirchner, Scioli promet l’unité dans la modération.
Plus qu’une véritable conversion idéologique, la stratégie de Scioli répond à une logique d’arithmétique politique. Scioli doit réunir au-delà des cercles orthodoxes du kirchnérisme pour espérer l’emporter confortablement en octobre4. Gardons à l’esprit que le contrôle du mouvement péroniste en Argentine n’est pas une mince affaire tant celui-ci est hétérogène. Scioli veut donc parler « avec tous les secteurs du péronisme » car il se dit seulement préoccupé par « l’unité du mouvement péroniste ».
Si les politiques sont des contorsionnistes alors les hommes politiques argentins sont des experts en la matière et ne craignent pas le lumbago. Qu’importe les trahisons idéologiques, les incohérences et les paradoxes dans leurs programmes, l’important est de fédérer autour de soi. Il suffit d’inventer un « front transversal », un nouveau mouvement qui prendra le nom de son leader accolé du suffixe –isme. Après le péronisme, le menemisme, le kirchnérisme, est-ce l’heure du sciolisme ?
Pour tous ces grands mouvements politiques qui, malgré des politiques très différentes, ont en commun l’appellation de justicialiste, la condition essentielle du maintien au pouvoir est l’appui inconditionnel des classes populaires et la loyauté des classes moyennes. Si les classes populaires restent globalement favorables aux différents courants justicialistes, c’est la question de l’adhésion des classes moyennes qui demeure sensible.
La lutte pour le contrôle de « la large avenue au milieu ».
Sergio Massa, candidat péroniste de centre-droit concurrent des Kirchner et bientôt de Scioli, emploie une formule pour désigner le vote des classes moyennes urbaines qui vont déterminer le résultat des élections. La « large avenue au milieu » (« la ancha avenida en el medio ») ne fait pas référence à l’avenue 9 de Julio qui large de ses 140 mètres coupe en deux la capitale argentine mais à cette frange significative et stratégique de l’électorat argentin.
Cet objectif, “ratisser large”, explique la stratégie d’autonomisation de Scioli à l’égard de l’héritage kirchnériste. Le but est de rallier ces classes moyennes qui dénoncent l’usure du pouvoir du kirchnérisme et un bilan économique insatisfaisant.
Les autres candidats l’ont bien compris. Le principal adversaire de Scioli, qui fait l’objet de vives attaques de la part de ce dernier, est Mauricio Macri, l’actuel chef du gouvernement de la ville de Buenos Aires et probable candidat du PRO5, le principal parti d’opposition de droite. Macri sait qu’il ne peut l’emporter avec les seuls votes des classes moyennes supérieures et aisées de Belgrano et Palermo (deux quartiers riches de Buenos Aires) de la même manière que Scioli ne peut compter uniquement sur les classes populaires. Le vote des classes moyennes fait donc l’objet de toutes les convoitises : Scioli modère son discours économique et Macri tente de changer son image de privilégié. Bien sûr des lignes de fractures importantes persistent et sont exploitées par les deux principaux candidats afin de se différencier l’un de l’autre. Scioli aime rappeler qu’il est en faveur de la nationalisation de YPF6, quand Macri est contre, qu’ils sont en désaccord profond sur la gestion des fonds de l’ANSE7 et que Scioli s’oppose aux fonds vautours8 quand Macri céderait face à eux.
Circus politicus argentinus.
Cependant des observateurs politiques ont souligné l’orientation libérale et conservatrice de la campagne électorale. Dans son numéro du mois d’avril 2015, l’édition du Cône Sud de Le Monde diplomatique titrait « une campagne à droite » et soulignait le contraste avec la décennie kirchnériste politiquement marquée à gauche et fortement polarisée.
Si la « modération » de Scioli et la bonne santé de l’opposition de droite, remise du désastre des élections de 2011, incarne un certain virage à droite de la politique argentine, un autre élément caractéristique de la campagne est l’effacement des programmes devant la personnalité des candidats. Notons qu’il ne s’agit ni d’un fait nouveau ni d’un fait propre à l’Argentine. Cette personnalisation des campagnes électorales et l’effacement des clivages notamment sur les questions économiques se retrouvent dans toutes les démocraties dites libérales.
De leur côté, les kirchnéristes contestent cette idée en scandant que « le candidat est le projet national » et que Scioli porte un véritable programme avec des projets phares notamment la « récupération du ferroviaire »9. Mais force est de constater que les candidats jouent davantage sur leur image. Certes le système politique argentin est historiquement personnalisé, chaque mouvement étant lié à un leader. Toutefois à contre-courant de la tendance polarisante du kirchnérisme, les différences se font de plus en plus minces entre Scioli et ses concurrents. A défaut de différenciation politique les candidats opèrent une stratégie de différenciation des personnalités en racontant « leur histoire ».
La participation obligée des trois principaux candidats à la présidentielle (Scioli, Macri et Massa) à l’émission de télévision ShowMatch, animée par la star Marcelo Tinelli, incarne à merveille ce cirque politique. Entre déclarations d’amour à leurs femmes, rires forcés face à des humoristes les imitant ou petites piques lancées à leurs concurrents, les trois prétendants à la Casa Rosada ont joué la carte de la « proximité et de l’humour », une manière d’éviter les promesses trop contraignantes ou les débats trop engageants. Dans une démocratie libérale à l’heure du marketing, les hommes politiques cherchent à vendre un emballage plutôt qu’un contenu.
Le story telling est une puissante arme de communication et Scioli le sait depuis longtemps. Il joue sur son passé de sportif pour apparaître comme un homme agissant vite dans l’adversité, il se confie sur son accident qui a conduit à l’amputation de son bras droit, mettant en avant sa pugnacité malgré son handicap. L’implication de sa femme dans la campagne cherche à créer l’image d’un couple présidentiel, un schéma particulièrement prisé par les dirigeants péronistes d’Eva et Juan à Néstor et Cristina. Candidat kirchnériste, Scioli cherche à apparaître comme un homme du peuple alors qu’il maintient de nombreuses relations avec les plus hauts cercles de la société argentine. Pablo Ibañez expose dans son livre Scioli secret, ce qu’il appelle le « sciolisme weekend », c’est-à-dire les réunions dans sa villa de La Ñata avec des hommes d’affaire, des mannequins, des célébrités, ses parties d’échec avec Duhalde et ses entretiens avec son ami, un moment l’homme le plus riche du monde, le magnat mexicain des télécommunications Carlos Slim. En outre la fortune de Daniel Scioli reste un mystère, il est d’ailleurs le seul candidat présidentiel à ne pas avoir rendu public son patrimoine. Ainsi, Scioli « ami des riches » ne fait pas l’unanimité au sein du FPV, certaines personnalités ont exprimé leur méfiance, leur choix par dépit voire leur véritable répulsion à l’égard du candidat. C’est par exemple le cas d’Hebe de Bonafini la représentante de l’association des Mères de la Place de Mai, un soutien systématique des Kirchner, qui a récemment déclaré « Moi, Scioli je ne peux pas le voir. Mais bon, la Présidente l’a décidé, que puis-je dire ? ».
Scioli est un animal politique du XXIe siècle, un visage plus qu’un contenu programmatique. Les campagnes électorales sont son domaine de prédilection, il est le candidat kirchnériste qui s’est le plus présenté devant les électeurs : quatre fois, soit plus que Néstor et Cristina. Choisi pour ses talents de communication, le dauphin n’a pas été retenu par la présidente uniquement pour son aspect de « bête médiatique ». La présidente sortante sait que Scioli aura besoin d’elle, il ne dispose pas d’une implantation nationale et reste cantonné à la province de Buenos Aires, surtout le sciolisme n’est pas un courant fort du justicialisme, l’orientation majoritaire reste kirchnériste. Ainsi tout laisse à penser que Cristina Fernández de Kirchner a choisi Scioli pour sa relative faiblesse politique au sein de son mouvement politique et ses qualités personnelles lui permettant de gagner les élections. Une question essentielle qui reste pour l’instant en suspens est de savoir l’influence qu’aura la présidente sortante sur les choix du gouvernement Scioli. La différenciation récemment opérée par Scioli n’est-elle qu’une tactique de campagne ou un véritable positionnement politique ? Scioli annoncera-t-il la fin du kirchnérisme ou, au contraire, incarnera-t-il la continuité ? Il faudra pour le savoir scruter de près l’action du probable nouveau gouvernement Scioli qui prendra ses fonctions au début de l’année prochaine.
Nicolas Sauvain.
1 Les élections provinciales se déroulent selon un calendrier propre à chaque province : la première fut la province de Neuquén le 26 avril, et les 9 dernières provinces à se prononcer le feront le 25 octobre (Buenos Aires, Catamarca, Chubut, Entre Rios, La Pampa, Misiones, San Juan, San Luis et Santa Cruz).
2 « Elles sont Ouvertes car tous les citoyens y participent (qu’ils soient affiliés à un parti politique ou non), Simultanées car le vote de tous les citoyens détermine toutes les candidatures lors d’un même acte électoral, et Obligatoires pour tous les citoyens et tous les partis et alliances qui prétendent concourir aux élections générales du 27 octobre (même pour ceux qui ne présentent qu’une liste unique de pré-candidats). » Source : Qué necesitas saber de las PASO publié sur espaciospoliticos.com.ar
3 La « maison rose », le palais présidentiel qui tire son nom de la couleur de ses murs.
4 L’objectif pour Scioli est l’élection dès le premier tour, profiter de la division de l’opposition pour éviter un second tour, mais surtout égaler l’exploit de Cristina Fernández de Kirchner élue dès le premier tour aux dernières élections présidentielles de 2011. S’il est en tête de toutes les enquêtes d’opinion, aucune n’annonce sa victoire dès le premier tour.
5Propuesta Republicana, parti d’orientation libérale-conservatrice et anti-péroniste.
6Yacimientos Petrolíferos Fiscales, la principale compagnie pétrolière argentine, fondée sous Yrigoyen, privatisée sous Menem et ré-nationalisée sous Cristina Fernandez de Kirchner.
7 Administración Nacional de la SEguridad social, le principal organisme de la sécurité sociale argentine.
8Fonds d’investissement spéculatif essentiellement nord-américains qui se sont engagés dans une guérilla judiciaire à l’encontre du gouvernement argentin pour obtenir un remboursement sans décote d’une partie de la dette argentine.
9 La reconstruction du système ferroviaire argentin détruit lors des privatisations de l’ère Menem, symbole du désengagement de l’État est un thème central de la campagne de Scioli.
Petites corrections et suggestions
1 quand on dit qu etre gouverneur d une province est un passage obligé pour la presidentielle et que l on site 2 des 5 derniers presidents ca fait sourire (allez, 3 avec de la rua pour la ville de buenos aires)
2 trouvez moi dans l histoire le dernier gouverneur de la province de buenos aires à avoir été président… (une des « maledictions politique » en argentine dit qu un gouverneur de la province de buenos aires n arrive jamais à la presidence s il s est declaré comme candidat trop tôt).
3 Scioli gouverneur et president du PJ mais avec un vice gouverneur kirchneriste pur (il ne faut tout de meme pas oublier que le kirchnerisme a essayé de l evincer à de nombreuses occasions pour que Mariotto assume et ainsi mette fin aux ambitions du premier). Donc avoir Zanini en second ne va pas changer grand chose, c est une situation que scioli connait deja.
4 Menem… on pourrait dire que Scioli ne fait que suivre la voie du Kirchnerisme, qui a defendu Menem afin de s assurer son vote au Senat les dernieres années. Le peronisme est ainsi fait; la gouvernance est plus importante que les idées.
5 lors des elections de la ville, le Pro a terminé premier dans nombres de quartiers pauvres du sud de buenos aires, le restreindre à Belgrano et Palermo est donc une grossiere erreur. L electorat de la ville de buenos aires en general est un electorat bien particulier, Il suffit de se rappeler un peu de l histoire argentine…
6 Macri et YPF etc… il y a quand meme eu un grand chamboulement dans la strategie politique de macri ccette derniere quinzaine, mais il semble que vous n en ayez pas pris conscience.
7 Comment fonctionne l opinion publique en Argentine et le pourquoi des paso alors que nombres de partis ne presentent qu un seul candidat: En argentine on vote avant tout pour celui qui a) peut gagner et b) qui est le moins eloigné de ce que l on voudrait avoir comme politique.
Les paso ne sont donc qu un moyen pour ceux qui arrivent à attirer le plus de votes à ce « tour de selection », d obtenir d avantages de votes au premier tour des elections, les electeurs ayant voté pour des candidats ayant eu des resultats decevants vont changer leurs votes vers ceux qui auront le plus de possibilités de gagner.
8 J allais oublier, le sciolisme a deja un mouvement de jeunes comme le kirchnerisme à la campora, cela s appelle la juan domingo si je ne m abuse…
Un article très intéressant qui décrypte très bien la jungle politique argentine. J’ai appris plein de choses. Juste une suggestion: vous n’évoquez pas ou à peine l’inflation et le cepo cambiario, qui pèsent lourdement sur le quotidien des argentins. Le positionnement des deux principaux candidats par rapport à ces deux éléments devrait peser dans la balance, notamment chez les classes moyennes