Désenclaver l’Afrique des Grands Lacs – les défis de l’Afrique de l’Est
Rares sont les pays qui ne se sont pas construits autour des échanges maritimes et portuaires, sources, semble-t-il, inépuisables de commerce international et d’enrichissement national. Cependant, certains pays ne disposant d’aucun accès direct à la mer se sont bien constitués, formant ainsi des enclaves territoriales au sein de continents tout entiers. C’est le cas notamment de l’Ouganda, du Burundi et du Rwanda. Regroupés par une expression communément acceptée « d’Afrique des Grands Lacs », ces territoires d’Afrique centre-orientale, loin des mers et des océans, sont qualifiés d’interlacustres [1]. Rassemblés ainsi par une structuration géographique relativement abstraite, ces territoires « d’entre les lacs », bien que l’imaginaire collectif puisse parfois en faire une construction géographique fantasmée, sont pourtant des territoires aux situations géopolitiques extrêmement complexes.
La circonscription géographique de ces territoires enclavés d’Afrique de l’Est s’articule donc autour de ces grands lacs africains qui ont investi les récits des explorateurs coloniaux au 19e siècle, une époque qui a même investi les noms donnés à ces grandes étendues d’eau. Grand est un euphémisme pour décrire les lacs Kyoga, Albert, Edouard, Kivu, Tanganyika et Victoria pour ne citer que les plus importants. En effet, avec plus de 68 000 km² de superficie, le lac Victoria est le second lac d’eau douce du monde [2]. Quant au lac Tanganyika, il est le deuxième plus profond après le lac Baïkal en Sibérie. Mais ces superlatifs ne font que cacher la situation géographique, politique et économique des pays qui n’ont que ces lacs pour accéder à l’eau. Bien que l’on puisse imaginer une forme de route fluviale qui connecterait ces grands lacs à l’Océan Indien, ce n’est pas le cas, la plupart des bras de fleuve concernés n’étant pas suffisamment navigables pour assurer une connexion fluviale stable pour établir des liens commerciaux.
Les pays d’Afrique des Grands Lacs se retrouvent alors face à cette question du désenclavement, une question qui prend de l’ampleur à mesure que la mondialisation s’empare du monde et les contraint à y participer coûte que coûte. De plus, cette question révèle – si l’on ne prend pas en compte l’ensemble de la période coloniale – des décennies de conflits meurtriers, parfois génocidaires et cataclysmiques pour les populations riveraines des lacs d’Afrique de l’Est. Le désenclavement politique et économique de ces États est donc un processus long et pluri-scalaire, tant cette région semble toujours se refuser au décollage malgré la diminution relative des conflits et des massacres.
Afin de mieux appréhender cette notion de désenclavement pour les pays d’Afrique des Grands Lacs, il nous faut essayer de comprendre les situations politico-militaires, les situations géographiques et sociales mais aussi s’interroger sur les logiques internationales à l’oeuvre dans la région.
Les cicatrices béantes des années 1990
La construction de l’Afrique des Grands Lacs à partir des années 1960 est marquée par de violents conflits sur l’ensemble des territoires. Tant de guerres, de massacres, d’affrontements, dans cette région aux frontières qui semblent ne pas vouloir se stabiliser parfaitement sur les tracés coloniaux, ont traversé les dernières décennies qu’il serait ici vain de vouloir tous les analyser, de vouloir tous les décortiquer pour avoir une meilleure compréhension de la situation géopolitique actuelle. De la répression d’Idi Amin Dada entre 1971 et 1979, aux guerres ougando-tanzaniennes dites de libération, en passant par les guerres du Congo des années 1990, sans oublier la guerre civile burundaise ni le génocide de 1994 au Rwanda, la région des Grands Lacs est victime de conflits si violents et si massifs que les objectifs de paix des observateurs internationaux et onusiens paraissent complètement utopiques. Bien que divers accords de paix – les plus connus étant ceux d’Arusha de 1993 et de 2000 – aient permis de mettre un terme à certains affrontements armés au Rwanda et au Burundi, les conflits ne cessent pas à la sortie des années 2000. De même, malgré son accession au pouvoir en 1986 – et toujours en poste à ce jour – le président ougandais Yoweri Museveni ne peut se targuer d’avoir obtenu une paix totale dans un pays qui souffre encore des décennies de dictature sanglante qui ont suivies la décolonisation. Ces innombrables conflits créent alors une « logique du tout sécuritaire » [3] dans ces États enclavés, dont les traumatismes et les instabilités systémiques continuent de marquer la vie politique et institutionnelle.
Museveni, Kagame, Nkurunziza – pérennité, stabilité, démocratie ?
Ce qui marque donc ces régions dévastées par les guerres civiles, les « guerres de libération » et les dictatures sanglantes, c’est paradoxalement une forme de stabilité institutionnelle, au moins théorique. En effet, les présidents ougandais, rwandais et burundais sont au pouvoir respectivement depuis 34, 20 et 14 ans.
Cependant, cette continuité présidentielle n’est représentative d’une stabilité politique et militaire dans aucun des trois États. La présidence de Museveni, une des plus longues au monde avec celles de ses homologues camerounais et équato-guinéen, n’est pas une présidence pacifique pour autant. Opposé notamment à l’Armée de Résistance du Seigneur dans le nord du pays entre 1988 et 2006, un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts en Ouganda mais qui se poursuit au Soudan du Sud et en République Démocratique du Congo (RDC), Museveni est pourtant considéré par beaucoup, notamment d’autres dirigeants africains, comme un garant de la paix sur le continent. Un qualificatif ironique quand on sait que ce dernier a fait passer le budget sécuritaire de 260 à 480 millions de dollars entre 2010 et 2016, se permettant ainsi une augmentation sensible des salaires de forces de l’ordre, des revalorisations salariales allant bien entendu de pair avec une loyauté inextinguible. [4]
Paul Kagame, proche de Museveni en 1986 lors de la libération de l’Ouganda, accède quant à lui au pouvoir en 2000, après plusieurs années au poste très compromettant de Ministre de la Défense. En effet, celui-ci participe donc aux côtés de son ancien mentor à la rébellion au Zaïre de Kabila contre Mobutu, puis lors de la seconde guerre du Congo quelques années plus tard contre le régime de Kabila. Sa présidence, qui tente encore et toujours de dépasser le génocide de 1994, est pourtant reconnue par beaucoup elle aussi pour avoir elle aussi mis un terme aux affrontements armés. En revanche, Kagame est critiqué de toutes parts pour ses manquements graves à certains principes démocratiques – liberté d’expression, liberté de la presse, multipartisme etc. – et pour ses amendements à la constitution qui lui ont permis de se représenter de nombreuses fois, des amendements qui pourraient le maintenir au pouvoir jusqu’en 2034.
Quant au Burundi, Pierre Nkurunziza (décédé le 8 juin 2020 d’une crise cardiaque) semblait compléter cette lapalissade des longues présidences africaines. Arrivé au pouvoir après les élections et les négociations qui ont suivi la guerre civile burundaise, Nkurunziza ne s’engage pas dans des guerres extérieures comme ses homologues mais fait l’objet néanmoins des critiques sur les pratiques démocratiques de son parti et de son gouvernement lors des différentes élections. Victime d’une tentative de coup d’état en 2015 après sa deuxième réélection, celui-ci déchaîne alors la répression contre l’opposition, sur le territoire burundais et en exil. Son intransigeance envers ceux qu’il qualifie tous de putschistes sans équivoque est fermement réprimandée par les organisations internationales dont son pouvoir dépend pourtant [5]. En effet, les autorités européennes suspendent plus de 400 millions d’euros d’aide, plongeant le pays dans une dangereuse situation financière. [6]
La situation politique et institutionnelle des pays d’Afrique des Grands Lacs est cruciale pour essayer de comprendre les efforts de désenclavement de ces pays aux économies qui peinent à peser dans le système économique international. Les différents gouvernements semblent plus concernés par la gestion de leurs territoires à l’échelle nationale que par une coopération interétatique pour la gestion d’un territoire interlacustre qui fait fi des frontières administratives.
Agriculture, pêche, barrages – seules ressources des Grands Lacs ?
Les acteurs étatiques étant séparés par des frontières administratives précises, les Grands Lacs de l’Afrique de l’Est ne forment pas une image homogène des ressources et des richesses qu’elle abrite. Si l’idée d’une région sujette à de fortes pluies est persistante dans notre perception de l’Afrique des Grands Lacs, celle-ci n’aboutit en réalité pas à une agriculture foisonnante partout sur ces territoires. En effet, bien que 80% de la population de la région travaille dans le secteur agricole, ce dernier ne représente que 30% du PIB des pays des Grands Lacs, un déséquilibre qui s’explique par l’incapacité d’exporter facilement les ressources agricoles à l’étranger [7]. De très nombreux produits issus des cultures agricoles doivent atteindre leur point de vente définitif en moins de 24 heures [8]. Sans une véritable coopération économique pluriétatique, le désenclavement de ces populations est impossible.
Les ressources halieutiques des Grands Lacs, bien que très larges, sont elles aussi sources de tensions dans la région. Grandes réserves de poissons, les Lacs souffrent également de nombreux problèmes dus aux activités humaines ; que ce soit à cause de la pollution ou du bouleversement des écosystèmes entraîné notamment par l’introduction de la perche du Nil qui a causé l’extinction de plusieurs dizaines d’espèces endémiques et réduit la taille des prises des pêcheurs. Ces bouleversements dans la biomasse des poissons ont conduit de nombreuses usines à fermer, faisant ainsi augmenter les prix au niveau local, tout ceci en parallèle d’une augmentation constante des frais de transport, fragilisant ainsi la situation économique et sociale des populations allogènes. Bien que ce secteur économique ne dépasse pas 5% du PIB des pays riverains, la vie de plus de 5 millions de personnes dépend directement de la pêche[9]. De ces lacs, c’est bien entendu le Lac Victoria – dont la souveraineté territoriale est partagée entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie – qui occupe une place prépondérante, représentant par exemple 46% des ressources piscicoles nationales ougandaises [10]. Mais les conflits et différends politiques évoqués précédemment interviennent aussi dans ce secteur, empêchant alors le développement de mesures efficaces de coopération régionale pour améliorer les structures de pêche, d’écologie et d’export, des mesures qui permettraient aux populations concernées de connaître une forme de désenclavement économique. Des projets comme le Lake Victoria Environmental Management Project (LVEMP) voient le jour dès 1994 mais, étant sous l’autorité des ministères nationaux respectifs, subissent les flux et reflux des divers évènements politiques et géopolitiques.
Quant aux barrages, utilisation logique de telles ressources hydrauliques, ceux-ci représentent aussi une part plus que prépondérante dans la production énergétique des pays des Grands Lacs (90% de l’énergie ougandaise est issue de barrages) [11].
La richesse des ressources des pays des Grands Lacs ne s’arrête cependant pas aux ressources aquatiques. En effet, les ressources minérales jouent elles aussi un rôle crucial dans le développement économique et politique de cette région. Étain, tantale, tungstène, platine, palladium : ces minerais sont aujourd’hui de véritables piliers économiques, d’une richesse incommensurable. Essentiels à la construction d’appareils électroniques de toutes sortes, ces minerais constituent pour les pays comme le Rwanda et le Burundi de véritables portes d’entrée sur le marché international. 1 200 000 artisans creuseurs pour environ 20% de la production mondiale de tantale se trouvent dans la région des Grands Lacs [12]. Mais comme les tristement célèbres blood diamonds, les minerais des Grands Lacs sont rapidement devenus des « minerais de conflit ». En effet, l’essentiel de ces ressources minérales devenues clés de voûte de l’économie internationale se trouve sur des territoires encore ravagés par les conflits militaires et politiques, notamment la région du Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo, où des groupes armés aux allégeances plurielles contrôlent toute la chaîne de distribution, empêchant ainsi le développement économique et social des travailleurs africains. Et pourtant, malgré quelques tentatives de certification exigées par les ONG et certains gouvernements extra-africains, les urgences commerciales ont pris le dessus, les demandes en tantale & co. étant trop fortes pour attendre une amélioration des conditions de travail et d’exploitation humaine dans la région. Chine, Allemagne, Émirats arabes unis, etc. : tous dépendent de ces minerais et perdent ainsi tout moyen de pression sur cette économie locale[13].
De ces complexes situations politiques, économiques et environnementales découle un véritable besoin de désenclavement des pays d’Afrique des Grands Lacs. Du simple fantasme géographique de ces États sont nés de véritables idées et projets pour soulager une région qui souffre de cette absence de façade maritime.
Les corridors d’Afrique de l’Est
Le premier de ces fantasmes est celui d’un véritable désenclavement physique, c’est-à-dire le développement un puissant réseau d’infrastructures permettant de connecter Kampala, Kigali et Bujumbura à la façade maritime orientale kenyane et tanzanienne. Cette infrastructure prend alors la forme d’un corridor de transport, c’est-à-dire « une structure multimodale composée d’axes routiers, ferroviaires, fluviaux ou encore aériens, fournissant alors une connexion économiquement efficiente entre des centres d’activités économiques d’une ou plusieurs zones enclavées d’un ou de plusieurs pays à un pays voisin ayant un accès maritime » [14] Enjeu crucial pour l’insertion et la stabilité au sein du marché international, ces corridors font très vite l’objet d’investissements massifs et de réflexion à toutes les échelles administratives. À ce jour, trois corridors revêtent une importance pour le désenclavement de la région : le corridor Nord (qui connecte Kampala à Mombasa), le corridor Central (qui connecte Dar es Salaam à Kigoma) et le corridor Sud (qui connecte Dar es Salaam à Lusaka) [15].
Ils permettent donc aux pays ainsi qu’aux régions enclavées (le Sud de l’Ethiopie et du Soudan du Sud, l’Est de la RDC) d’accéder à de plus grands espaces commerciaux, de modifier sensiblement leurs politiques d’import-export. Ceux-ci ont donc fait doubler le commerce entre les pays de la région des Grands Lacs entre 2005 et 2010, et renforcé de nombreux partenariats commerciaux avec les pays enclavés mais aussi avec le Kenya et la Tanzanie [16].
Mais ces efforts infrastructurels se sont heurtés à de nombreux obstacles, compromettant gravement les espoirs de désenclavement de la région. Tout d’abord, malgré l’augmentation des échanges commerciaux, la pauvreté s’est accentuée, 38% de la population de la région vivant sous le seuil de pauvreté en 2010. Ensuite, les performances logistiques de tels corridors sont en réalité assez pauvres, occasionnant des surcoûts massifs sur toutes les portions des infrastructures routières et ferroviaires. À cela s’ajoute une hyper-saturation des sites portuaires – Mombasa et Dar es Salaam en particulier – qui contraint les pays littoraux à utiliser les ports comme lieux de stockage et à faire stationner de nombreux bateaux. Perte de temps, perte d’argent, mais aussi prolifération de barrières non-tarifaires (barrages routiers informels, manque d’harmonisation des procédures frontalières) contribuent à un désenclavement médiocre des pays d’Afrique des Grands Lacs. Et pour couronner le tout, la faiblesse de la coopération supra-étatique aboutit à des processus décisionnels qui excluent les pays enclavés, aggravant leur dépendance économique et politique de leurs voisins.
Les coopérations internationales – RSS, EAC, CEPGL, CIRGL…
S’il nous paraît évident que des accords douaniers ainsi qu’un renforcement institutionnel régional permettraient de résoudre ces nombreux obstacles, il ne faut pas conclure que ces idées n’ont pas été travaillées et mises en œuvre. Au-delà de l’Union Africaine, c’est l’East African Community (EAC) qui va tenter d’endosser le rôle d’organisation supranationale chargée entre autres du désenclavement des pays d’Afrique des Grands Lacs. Fondée en 1967 puis dissoute en 1977 en raison de nombreuses difficultés politiques, celle-ci est recréée en 1996, son traité étant ratifié et mis en vigueur 4 ans plus tard. Avec des objectifs de libéralisation interne, de coopération régionale, d’harmonisation et de désengagement progressif de l’État, celle-ci démontre continuellement une faiblesse institutionnelle face aux pouvoirs publics nationaux qui refusent toute perte de souveraineté et aux conflits qui traversent la région.
La Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs (CIRGL) ainsi que la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) sont aussi mises en place afin de contribuer à ce décollage économique tant désiré. Négociée entre 2000 et 2006, la CIRGL donne naissance à un Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs, signé par de très nombreux chefs d’État de toute l’Afrique (Angola, Centrafrique, Zambie etc.) en plus des pays concernés directement [18]. De nombreux projets, notamment de renforcement et de dédoublement des corridors, mais aussi de rénovation de centrales hydroélectriques, de prévention contre l’insécurité alimentaire voient le jour et sont étudiés. Cependant, ces derniers manquent globalement de stabilité, tant financièrement que politiquement, et les résultats probants peinent donc à se faire sentir.
Les investissements internationaux, en particulier de la Banque mondiale et de l’Union Européenne mais aussi de partenaires bilatéraux comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Belgique, ont aussi un rôle crucial dans ces politiques qui oscillent entre quête de stabilité politique et désenclavement économique. Dans le cas des corridors, des centaines de millions de dollars ont été consacrés par la Banque mondiale et l’Union européenne à la réhabilitation et la construction de tronçons entiers de routes[19].
Sans que cela ne nous surprenne outre mesure, c’est bien le secteur de la sécurité qui est privilégié par les projets de coopération internationale. RSS (réforme des systèmes de sécurité), MDRP (Multi-Country Demobilization and Reintegration Program) ou encore TDRP (Transitional Demobilization and Reintegration Program), ces acronymes désignent des projets de stabilisation de la région financés par les États eux-mêmes mais aussi par les organismes internationaux [20]. Puisque « l’idée que la sécurité est la condition première favorisant le développement économique » [21] prévaut encore et toujours dans les négociations internationales et les diverses politiques nationales, il n’est pas étonnant de voir que des millions de dollars sont investis à ces fins. La démobilisation de centaines de milliers de combattants (notamment d’enfants-soldats) et la réintégration de ceux-ci dans la société est bien entendu une priorité pour la région des Grands Lacs, un choix qui relègue tout désenclavement rapide au second plan.
Dresser un bilan exhaustif du désenclavement de l’Afrique des Grands Lacs relève de l’impossible. La région, aux richesses naturelles et humaines immenses, aux potentiels souvent inexploités voire négligés, est frappée par de très nombreuses crises politico-militaires mineures et majeures depuis des décennies. Les projets de coopération, de développement et donc de désenclavement sont nombreux et empreints de véritables motivations mais leurs résultats sont souvent mitigés, entravés par des faiblesses ou des contraintes institutionnelles qui semblent quasiment insurmontables. En plus de ces crises politiques qui ne cessent de traverser les différents États, la crise environnementale d’ordre mondial va très certainement mettre en grand danger les ressources naturelles et les populations desquelles la survie dépend.
Florian Mattern
[1] Chrétien, Jean-Pierre « Introduction. L’Afrique des Grands Lacs, réalité ou mirage géopolitique ? », in Chrétien, Jean-Pierre (ed.) L’invention de l’Afrique des Grands Lacs. Une histoire du XXe siècle, (Editions Karthala, 2010), p. 5.
[2] « La pêche dans les grands lacs d’Afrique de l’Est » in Paugy, Didier., Levêque, Christian., Mouas, Isabelle & Lavoué Sébastien (eds.) Poissons d’Afrique et peuples de l’eau (IRD Editions, 2011), p. 233.
[3] Chrétien, Jean-Pierre « Des violences qui se donnent la main : vers une explosion ou un nouveau centre de gravité ? », in Chrétien, Jean-Pierre (ed.) L’invention de l’Afrique des Grands Lacs. Une histoire du XXe siècle, (Editions Karthala, 2010), p. 393.
[4] Luengo-Cabrera, José & Nuzzo, Luca « Great Lakes – weak democracies? », European Union Institute for Security Studies (2016), p. 2.
[5] Lott, Gaia « De Abdallah à Museveni : un changement dans la continuité à l’Africaine », Revue internationale des études du développement 235/3 (2018), p. 193.
[6] Luengo-Cabrera & Nuzzo¸ op. cit. p. 4.
[7] « Stratégie suisse de coopération pour la région des Grands Lacs 2017-2020 », Direction du développement et de la coopération de la Confédération Suisse, p. 11.
[8] Porhel, Ronan & Léon, Alain « L’influence des corridors dans le développement régional : le cas de l’East African Community », Les Cahiers d’Afrique de l’Est 48/1 (2014), p. 22.
[9] Porhel, Ronan « Le secteur de la pêche en Afrique de l’Est : un révélateur des ambiguïtés de l’intégration régionale », Géoéconomie 58/3 (2011), p. 117.
[10] Ibid. p. 120.
[11] Ibid. p. 120.
[12] De Putter, Thierry & Delvaux, Charlotte « Certifier les ressources minérales dans la région des Grands Lacs », Politique étrangère 2/1 (2013), p. 102.
[13] Ibid. p. 109.
[14] Porhel, & Léon, op.cit. p. 18.
[15] Ibid. p. 17.
[16] Ibid. p. 21.
[17] Ibid. p. 22.
[18] Minani Bihuzo, Rigobert « Unfinished Business: a Framework for Peace in the Great Lakes », Africa Center for Strategic Studies 21/1 (2012), p. 4.
[19] Mérino, Mathieu « L’intégration régionale par le bas, force de l’East African Community (EAC) », Géoconomie 58/3 (2011), p. 144.
[20] Patry, Jean-Jacques « Approche comparée des processus RSS dans les Grands Lacs », Les Cahiers d’Afrique de l’Est 48/1 (2014), p. 117.
[21] Ibid. p. 113.
Bibliographie
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- Chrétien, Jean-Pierre « Introduction. L’Afrique des Grands Lacs, réalité ou mirage géopolitique ? », in Chrétien, Jean-Pierre (ed.) L’invention de l’Afrique des Grands Lacs. Une histoire du XXe siècle, (Editions Karthala, 2010), pp. 5-26.
- Chrétien, Jean-Pierre « Des violences qui se donnent la main : vers une explosion ou un nouveau centre de gravité ? », in Chrétien, Jean-Pierre (ed.) L’invention de l’Afrique des Grands Lacs. Une histoire du XXe siècle, (Editions Karthala, 2010), pp 385-402.
- De Putter, Thierry & Delvaux, Charlotte « Certifier les ressources minérales dans la région des Grands Lacs », Politique étrangère 2/1 (2013), pp. 99-112.
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- « Stratégie suisse de coopération pour la région des Grands Lacs 2017-2020 », Direction du développement et de la coopération de la Confédération Suisse, pp. 1-20.
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