« Should [they] stay or should [they] go ? » Regard sur le référendum britannique

« Should [they] stay or should [they] go ? » Regard sur le référendum britannique

Demain les Britanniques seront appelés aux urnes pour répondre à la question : « Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou la quitter ? ». Classe Internationale vous propose un bref article de synthèse pour revenir sur le potentiel « British Exit » dit « Brexit » qui agite l’Union depuis des mois.

Le Royaume-Uni dans l’UE : « je t’aime, moi non plus » relationship

En 1963, la Grande-Bretagne a déposé sa candidature au marché commun européen. Ce qui n’est alors pas sans poser quelques problèmes aux pays fondateurs, notamment à la France. En effet, le Général de Gaulle rappelle la différence du pays insulaire avec les « continentaux ». Le Président français doute de la capacité de l’Angleterre à s’adapter aux règles du marché commun et à renoncer aux privilèges dont elle jouit ainsi qu’à son inclinaison en faveur du Commonwealth. Il redoute également que Londres joue le rôle de « cheval de Troie » de Washington.

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Ce discours du 14 janvier 1963  met finalement en lumière des problématiques retrouvées tout au long de l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE. Ce n’est d’ailleurs que dix ans après sa candidature au marché européen que l’île rejoint l’Union.

En novembre 2015, le gouvernement britannique a présenté au Conseil européen quatre grands points sur lesquels le Royaume-Uni souhaiterait revenir afin de redéfinir son statut au sein de l’UE : l’immigration et libre circulation des Européens, la monnaie, le marché unique, la souveraineté. Cette requête lancée à Donald Tusk, le président du Conseil, a fait l’objet de vastes négociations  qui ont finalement abouti en février 2016. Un article de toute l’Europe synthétise les acquis obtenus par les Britanniques.

Pour autant, l’accord trouvé ne remet pas en cause la volonté de David Cameron d’organiser, comme promis lors de sa réélection, un référendum qui permettrait à ses électeurs de choisir s’ils veulent rester partie prenante au sein de l’UE.

« Remain » versus « Leave » campaigns

Ainsi depuis la mi-avril, la campagne menée par les deux camps du « Brexit » scinde le pays : les « IN » versus  « OUT » / « Remain » versus « Leave ». Les médias, les personnalités et les partis politiques s’en sont emparés pour se livrer une véritable bataille dans des images et des mots pour tenter de convaincre les près de 45 millions d’électeurs qui se rendront ce jeudi 23 juin aux urnes.

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Affiche de campagne du camp pro-Brexit. « Donnons à la NHS (National Health Service / Sécurité sociale) les 350 millions de livres que l’Union européenne nous prend chaque semaine ». Credit : Vote Leave

 

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Capture d’écran de la page Twitter « Stronger In » – campagne pro-UE


L’Express
a réalisé une sorte de typologie pour classer les électeurs en fonction de leur tendance à davantage opter pour la position « IN » ou « OUT » ce jeudi. Courrier International permet quant à lui aux deux camps de s’exprimer en publiant dans un numéro spécial « Bye Bye Britain » vingt pages de témoignages pro et contre le maintien de l’adhésion à l’UE.

En bref, un certain nombre de personnalités s’opposent sur le sujet. David Cameron d’un côté, leader du Parti conservateur, prône le « Remain in the EU », alors que Michael Gove, député conservateur, ou encore Boris Johnson, ancien maire de Londres, sont eux en faveur du « Brexit ». En trois ans, les intentions de vote ont considérablement évoluées comme l’illustrait en février dernier le journal britannique The Economist par ce graphique :

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Credit : The Economist

L’assassinat il y a quelques jours de Jo Cox, députée travailliste pro-européenne, a donné un tournant sanglant à la campagne, certains médias allant jusqu’à faire le lien entre le meurtre et l’agressivité de cette dernière. L’actuel maire de Londres accuse son prédécesseur de mener une campagne haineuse d’après les propos rapportés par Sky News. Pour ces raisons, les partisans des deux camps ont suspendu leurs activités pendant quelques jours, ralentissant ainsi, juste avant le vote, leur propagande.

« If [they] go there will be trouble. If [they] stay it will be double ? »

La question que toute l’Europe se pose à la veille du scrutin n’est pas bien originale : quelles conséquences aurait le Brexit pour le Royaume-Uni, l’UE, son économie et son projet politique ? S’il ne nous est pas permis d’être devin, on remarque en croisant différentes informations parues dans la presse internationale ces derniers mois que certaines positions se font écho.

En ce qui concerne l’économie, l’Union se séparerait d’une de ses trois plus grandes puissances, mais surtout de la plus grande place financière européenne, voire mondiale, la City londonienne. Dix des prix Nobel d’économie dernièrement récompensés assurent que le Brexit aurait de graves conséquences économiques à long terme d’après le Guardian. À l’échelle du Royaume-Uni, quitter l’UE pourrait détériorer les relations entre l’Angleterre et l’Écosse, qui menaçait déjà l’année dernière de se séparer de la couronne.

Sur ces points, l’article de The Economist intitulé « Le véritable danger du Brexit » est éclairant (tout en n’oubliant pas que le journal a officiellement pris partie pour le « Remain in the EU »).

Demain, les dés seront jetés.

Classe Internationale

Sources :

http://www.touteleurope.eu/actualite/qu-est-ce-que-le-brexit.html

https://www.youtube.com/watch?v=RK34uNGvMbs

http://www.liberation.fr/planete/2016/06/20/brexit-dernieres-heures-avant-la-fin-de-l-europe-or-not_1460848

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/le-brexit_1683736.html

http://www.economist.com/blogs/graphicdetail/2016/02/graphics-britain-s-referendum-eu-membership

http://www.economist.com/news/leaders/21693584-leaving-eu-would-hurt-britainand-would-also-deal-terrible-blow-west-real-danger

http://affaires.lapresse.ca/economie/international/201606/16/01-4992512-le-financial-times-et-the-economist-contre-le-brexit.php

http://www.theguardian.com/politics/2016/jun/19/eu-referendum-nobel-prize-winning-economists-warn-of-long-term-brexit-damage

 

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