Quatre mois après la « Deuxième révolution burkinabée » : où en est la transition ?
BURKINA FASO – Il y a plus de 4 mois, un soulèvement populaire aussi rapide qu’inattendu renverse le jusque-là indéboulonnable Blaise Compaoré. Fin octobre, une série de manifestations dans la capitale Ouagadougou pousse le « baobab » Compaoré à la démission, il s’enfuit à bord d’un hélicoptère affrété par la France et se réfugie à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Cette « deuxième révolution burkinabée » met fin aux 27 années de règne de Compaoré, alors que celui-ci espérait rempiler pour un mandat supplémentaire en modifiant la Constitution. Le peuple burkinabé est en ce sens précurseur en Afrique et ces événements sonnent comme un avertissement aux autres autocrates du continent engagés dans des procédures similaires de « tripatouillages » constitutionnels.
Nous vous recommandons l’article d’Anne Frintz, journaliste du Monde diplomatique, qui revient sur ces 48h qui ont changé le destin du Burkina Faso mais aussi, et surtout, sur le règne Compaoré de son accession au pouvoir par le « meurtre fondateur » de son ami, le président révolutionnaire Thomas Sankara (1983-1987), à sa déchéance par son propre peuple après plusieurs secousses qui ébranlèrent la stabilité du régime.
Le Burkina Faso, « pays des hommes intègres », est aujourd’hui engagé dans une transition menée par un président civil (le second dans toute l’histoire du pays) Michel Kafando et par un premier ministre militaire Yacouba Isaac Zida. Marwane Ben Yahmed, journaliste à Jeune Afrique fait le point sur cette transition, l’implication des acteurs régionaux, les projets de la transition, la pression constante de la rue burkinabée sur le pouvoir actuel, la situation économique du pays et les prétendants au palais présidentiel de Kosyam. Les élections présidentielles sont fixées pour le 11 octobre 2015, plus encore que les résultats c’est le processus engagé pour mettre en œuvre cette élection qu’il conviendra d’observer pour savoir si le Burkina Faso est définitivement entré dans une nouvelle ère.
Nicolas Sauvain
No Comment