Urbanisation en Afrique : quelles opportunités pour le développement durable ?

Urbanisation en Afrique : quelles opportunités pour le développement durable ?

L’urbanisation du continent africain croît rapidement. Selon les données de l’ONU, en 1950, seuls 14% des Africains étaient citadins, contre 40% aujourd’hui. Selon ses projections de 2014, la tendance ne devrait pas s’inverser, mais se stabiliser aux alentours de 56% en 2050. Du fait de l’ampleur de ce phénomène, il est capital qu’il soit moins consommateur de ressources que ses précédents historiques asiatiques notamment. En Chine, l’urbanisation s’est accompagnée d’une dégradation environnementale à la mesure de sa croissance : selon le classement de la Banque Mondiale, 12 des 20 villes les plus polluées au monde s’y trouvent aujourd’hui. L’enjeu est double, puisque l’Afrique émerge plus tardivement, dans un monde où les ressources se raréfient et où les contraintes climatiques s’exacerbent continuellement. Il est donc capital pour l’Afrique, mais aussi pour le reste du monde, que ce développement soit plus durable que par le passé.
Le développement des pays africains pourrait s’accélérer sans avoir recours aux étapes par lesquelles étaient passés les pays aujourd’hui développés, c’est-à-dire sans utiliser les technologies plus polluantes et moins efficaces des décennies précédentes. Selon cette théorie, dite du leapfrogging, les pays en développement n’ont pas besoin de suivre la trajectoire qu’ont suivi les Etats développés pour atteindre leur stade de développement actuel, et peuvent ainsi se développer en ayant recours à des technologies avancées et à une meilleure gestion des ressources, sans nuire gravement à la planète.

L’augmentation de la concentration de population dans les villes africaines pose des défis majeurs mais crée aussi des opportunités de développement multidimensionnel – économique, social et environnemental.  

En Afrique, l’urbanisation rapide exacerbe les conséquences d’une transformation structurelle lente

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Nairobi
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L’Afrique s’urbanise deux fois plus rapidement que l’Europe : l’urbanisation aurait connu un bond de 5,9% entre 2000 et 2015, année à laquelle plus de 472 millions d’Africains vivaient en ville selon l’ONU. Toutefois, le rythme rapide de la croissance urbaine contraste fortement avec la lenteur de la transformation structurelle qui l’accompagne.

Depuis les théories de Smith, on analyse les relations entre développement et urbanisation par le spectre économique. En effet, les toutes premières conceptions de l’économie duale de Lewis en 1954, ou encore de Johnston et Mellor en 1961, expliquent l’exode rural comme la manifestation d’une main d’oeuvre excédentaire se déplaçant vers les secteurs plus productifs des industries urbaines. Les villes fournissent un marché local et dynamique, un bassin de main d’oeuvre plus large et diversifié mais également un environnement plus propice à l’innovation. Progressivement, les rendements croissants et le dynamisme de l’agglomération géographique renforcent l’attractivité des villes qui forment un cercle vertueux de développement, favorable à l’accroissement de la production. Étroitement liée au revenu national, l’urbanisation multiplie les avantages économiques grâce à l’appariement, le partage et l’apprentissage.

L’urbanisation est toutefois une condition nécessaire, mais pas suffisante, à la transformation structurelle. En effet, elle ne génère pas de croissance économique à elle seule, même si, comme le souligne Henderson, la polarisation des ressources qu’elle génère peut avoir des effets positifs. De plus, les avantages de l’agglomération sont conditionnés par le contexte local, et les externalités négatives s’accentuent lorsque les villes “jeunes” se développent rapidement. C’est ce que l’on peut observer lorsque le développement urbain tend vers l’anarchie et que l’investissement public n’est pas suffisant pour mettre en place les infrastructures essentielles.

La transformation structurelle lente de l’Afrique est soulignée dans les éditions 2015 et 2016 de Perspectives économiques en Afrique, qui la compare aux performances asiatiques et à celles des pays d’Amérique latine. Entre les années 1975 et 1990, les diverses tensions politiques et troubles économiques ont paralysé le secteur manufacturier, alors que l’urbanisation se poursuivait au même rythme. De nombreux pays d’Afrique subsaharienne ont rapidement fait l’impasse sur ce secteur en perte de dynamisme à partir des années 2000, pour se concentrer sur le développement des services. La part du secteur tertiaire dans le PIB est passé de 47 % en 1965 à 58 % en 2014 : il a donc absorbé la majeure partie de la croissance de la main d’oeuvre. Ce glissement prématuré vers le secteur des services sans réelle expérience de l’industrialisation inquiète des économistes comme Rodrik, qui y voit un poids pour les futures perspectives de croissance de ces pays, car celle-ci est un vecteur de croissance durable et de convergence économique.

L’échec de l’industrialisation post-indépendance, dans un contexte de croissance rapide de la population urbaine explique en partie pourquoi la transformation structurelle, pourtant nécessaire, n’a pas accompagné le processus d’urbanisation dans la plupart des pays africains.

Les politiques publiques africaines à l’épreuve du défi de l’urbanisation

Historiquement, le continent africain s’est urbanisé malgré ses faibles revenus, mais surtout malgré de nombreux dysfonctionnements politiques dont la rapidité de la croissance urbaine a décuplé les effets néfastes. Selon le rapport ONU-Habitat de 2014, l’urbanisme et son financement sont tardifs en Afrique par rapport au reste du monde. La colonisation est un des facteurs de ce retard puisque les grandes villes, héritées de l’ère coloniale, n’ont pas été conçues pour accueillir une population si importante. Nombre de capitales africaines ont été pensées comme tournées vers les activités extractives, dans une logique d’économie de rente, peu propice à la transformation structurelle. Quant aux villes construites dans les zones nouvellement indépendantes, elles doivent faire face à une densité de population de plus en plus élevée, et qui n’avait pas été prévue. C’est ce que l’on retrouve en Angola, qui connaît une croissance urbaine de 5 % par an. Aussi, en 2010, un Angolais sur trois vit dans des bidonvilles urbains qui ne disposent que d’un accès limité aux services essentiels, selon les chiffres de l’United States Agency for International Development (USAID).

Le retard de l’investissement dans les infrastructures est accentué par le rythme rapide de la croissance urbaine. Des poches de pauvreté et la précarité de l’emploi limitent l’investissement public et privé, ce qui intensifie encore les effets de saturation dans les zones urbaines qui représentent un tiers des besoins de financement  d’infrastructures dans les PED selon Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU). Aussi, en fonction de  leur degré de développement, les pays d’Afrique devraient, selon les estimations de la Banque Mondiale de 2005, consacrer entre 5 et 7 % de leur PIB à la construction d’infrastructures publiques, soit 100 milliards de dollars par an. Or, les villes africaines manquent de moyens. Les charges et produits d’investissement par habitant sont très faibles globalement : à moins de 30 dollars par habitant et par an, des villes comme Kigali au Rwanda ou Banjul en Gambie, sont loin de couvrir les besoins financiers que la croissance urbaine engendre.

Si l’effet de l’urbanisation est intéressant pour l’économie d’agglomération, ces bénéfices sont fortement conditionnés par la connectivité urbaine. Par des infrastructures, les politiques publiques doivent mieux promouvoir ce lien entre travailleurs et marché du travail, entre producteurs et consommateurs et entre facteurs de production et marchés. Or, en Afrique, l’étalement urbain éloigne ces différents acteurs, de même que l’insuffisance de l’infrastructure de transport accroît les coûts des liaisons entre les personnes. Dans les villes d’Afrique subsaharienne, l’expansion urbaine est caractérisée par sa fragmentation qui amoindrit les bienfaits tirés de l’interface qu’offre le regroupement urbain. Les agglomérations d’Afrique du Nord affichent une densité similaire à celles observées en Asie du Sud-Est (environ 155 habitants au km2), tandis les villes d’Afrique subsaharienne ont une faible densité de population : environ 81 habitants au km2.

Si les taux de croissance de la population et de recul de la densité se maintiennent, les villes africaines continueront à s’étendre. Les superficies urbaines devraient être multipliées par quatre entre 2010 et 2050, puisque l’on s’attend à ce que la population citadine passe de 195 millions d’habitants à 1,15 milliards (Lincoln institute of land policy, 2010). Il est donc capital d’adopter des politiques publiques qui renforcent l’accessibilité et la sécurité des transports. Les transports en commun étant un bien public, l’État devrait participer à leur fourniture, mais aujourd’hui, beaucoup de moyens de transport en Afrique sont le résultat d’initiatives privées. Ainsi, pour rapprocher les personnes et les emplois et améliorer la productivité, mais également la durabilité des villes africaines, des politiques d’investissement dans les réseaux de transports publics sont nécessaires. De plus, ces réseaux atténueraient les dépendances vis-à-vis des énergies fossiles, limiteraient la pollution de l’air et favoriseraient la mobilité et l’interactivité sociale dans les zones urbaines.

L’Afrique doit donc préparer sa transition urbaine en promouvant un projet durable pour accélérer sa transformation structurelle. Elle peut promouvoir une urbanisation durable pour accueillir les citadins africains de demain. Pour mener ce projet à bien, acteurs public et privés devront s’allier pour investir deux fois plus d’ici 2050 qu’ils ne l’ont fait depuis la fin des années 1970.

 

Quelles bonnes pratiques pour faire de l’urbanisation africaine un moteur de développement durable ?

L’urbanisation peut être un vecteur de développement durable et de réformes structurelles en Afrique. Néanmoins, de nouvelles politiques de développement urbain sont nécessaires pour atteindre des objectifs stratégiques de durabilité et de croissance. Aussi, l’urbanisation peut accélérer le développement économique, social et environnemental, et quelles politiques publiques permettraient de saisir ces opportunités de transformation.

L’urbanisation, une opportunité pour le développement  économique 

Tout d’abord, l’urbanisation permet d’améliorer la productivité agricole et le développement rural grâce à une meilleure interconnexion entre activités économiques rurales et marchés urbains. L’urbanisation a suscité la hausse de la demande et renforcé les activités de transformation en aval en diversifiant l’économie rurale. Par exemple, en Ethiopie, selon Ali et Peerlings dans “Farm households and non farm activities in Ethiopia : does clustering influence entry and exit” (2012), 37 % des ménages ruraux créent des entreprises non agricoles quand ils vivent à proximité de zones urbaines.

Ensuite, l’industrialisation permet aux entreprises de faire des économies d’échelle, de mieux partager leurs savoirs et instaure un environnement d’affaires plus propice au développement. Elle offre de la main d’oeuvre aux entreprises, facilite l’accès à davantage de services et d’infrastructures tout en favorisant l’innovation. En Ethiopie, les exploitations agricoles regroupées en grappes enregistrent un chiffre d’affaire par travailleur en hausse de 91 % et une valeur ajoutée par travailleur augmentant de 210% selon le rapport “Measuring Agglomeration Economies: The Case of the Ethiopian Cut Flower Industry”, publié par Mano et Suzuki en 2013. L’appui au regroupement des entreprises en grappes par les pouvoirs publics fait baisser le coût des programmes de développement des infrastructures tout en favorisant les retombées positives pour les entreprises.

Pour l’instant, c’est le secteur des services qui est moteur pour l’économie urbaine en Afrique, avec des plateformes susceptibles d’appuyer la transformation structurelle. Ce secteur, qui capitalise un tiers de l’emploi formel (BIT, 2014), est alimenté par une classe moyenne qui émerge en Afrique dans les pays à l’économie diversifiée. Cette classe moyenne stimule l’offre et la demande en s’engageant dans des activités entrepreneuriales, en fournissant de la main d’oeuvre et en consommant des biens de consommation durables. Ces dépenses de consommation devraient passer de 860 milliards de dollars en 2008 à 1400 milliards en 2020 selon les projections de 2010 du McKinsey Global Institute. Pour favoriser l’accès de cette classe moyenne à des emplois plus rémunérateurs, à plus grande  valeur ajoutée, l’éducation doit être une priorité dans les zones urbaines.

Enfin, les villes africaines attirent davantage les investisseurs étrangers grâce à des corridors urbains mieux connectés. L’investissement direct étranger (IDE) dans les villes est un vecteur stratégique du développement de l’industrie et des services, eux-mêmes moteurs de la transformation structurelle du continent. Selon la Banque Mondiale, le niveau d’IDE entre 2002 et 2010 est aussi élevé pour les villes d’Afrique subsahariennes que pour les villes d’Asie de l’Est et du Pacifique. En termes de politique publique, encourager les villes à se regrouper et collaborer à l’échelle régionale permet de créer des corridors d’IDE. En Afrique on en compte quatre principaux : l’axe Casablanca, Tunis Tripoli au Nord, l’axe Lagos, Abuja, Abidjan, Accra à l’Ouest, et l’axe Gauteng, Johannesburg, Midrand, Prétoria, Maputo.

L’urbanisation peut accélérer le développement social

L’urbanisation favorise le développement inclusif tout en améliorant le bien-être des populations en faisant progresser le revenu disponible. L’agglomération, on l’a vu, permet la fourniture de biens publics indivisibles plus adaptés tels que les transports en commun ou les moyens de communication. De plus, la densification portée par l’urbanisation crée un tissu de groupes communautaires interconnectés, qui peuvent se coordonner pour participer à des programmes publics de lutte contre les inégalités ou à des initiatives citoyennes de développement social. Pour que ces projets se réalisent, des politiques publiques coordonnées et multidimensionnelles sont nécessaires.

Dans cette optique, les politiques de transport ont un impact significatif : une étude menée par Simon Franklin pour l’International Growth Centre à Addis Abeba en 2015, a souligné qu’une diminution des coûts de transport accroissait la recherche d’emploi, faisait reculer l’emploi informel et améliorerait de 6% la probabilité pour les citadins de trouver un emploi permanent. L’amélioration des réseaux de transports entre les différentes villes renforce les coopérations régionales en générant des corridors urbains, comme le corridor autoroutier Abidjan-Lagos (CALL), qui concentre 70 % de l’économie régionale de l’Afrique de l’Ouest.

Les villes peuvent également améliorer les conditions de logement, en visant particulièrement les bidonvilles. Les programmes de réhabilitation des quartiers insalubres montrent que l’on peut remédier à cette problématique en combinant réformes territorialisées, création d’emplois et autonomisation des groupes communautaires. Au Maroc, le programme “villes sans bidonvilles” est un exemple de bonne pratique.

Aussi, les programmes de protection sociale doivent venir sécuriser les populations vulnérables et les aider à sortir de la pauvreté. Ces programmes sont déjà bien implantés en Afrique : en 2015, 40 pays africains en proposaient, notamment l’Afrique du Sud, à travers son Expanded Public Work ProgramEnfin, les corollaires de ces politiques doivent s’adapter aux spécificités africaines en développant un entreprenariat social exploitant le potentiel des réseaux de l’économie urbaine informelle.

L’urbanisation peut contribuer au développement environnemental

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Les zones urbaines offrent une opportunité d’agir contre le changement climatique en rendant les villes plus durables. Les pouvoirs publics, en créant des emplois verts pour la main d’oeuvre qualifiée, pourraient gérer les ressources naturelles et les déchets d’une manière plus douce, améliorer la santé publique par un meilleur accès à l’eau potable et endiguer les coûts de la pollution de l’air. Ils jouent donc un rôle central dans une transformation structurelle plus durable, via des réformes multisectorielles : planification de l’aménagement du territoire, amélioration des réseaux de transports, conversion du parc immobilier, taxation des énergies non renouvelables, meilleure gestion des déchets et assainissement des ressources en eau.

En investissant dans l’économie verte, l’Afrique peut aligner son développement économique et son développement environnemental. En approvisionnant mieux les entreprises en énergie et en améliorant leur performances, les pays africains peuvent réinvestir leurs bénéfices dans des sources d’énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. La suppression des subventions sur le charbon et les produits pétroliers pourrait se traduire par d’importants gains de bien-être dans un continent où la pollution de l’air est cause de décès prématurés qui ont coûtés, en 2013, 232 milliards de dollars selon l’Agence Internationale de l’Energie. Un lent accroissement des prix pourrait permettre aux ménages de s’adapter et aux pouvoirs publics de financer une protection sociale ciblée pour les populations vulnérables à la hausse des prix. Les Pays développés à Économie de Marché (PDEM) doivent soutenir l’Afrique dans cette transition, la pollution de l’air “local” étant aussi une problématique mondiale qui nécessite une coopération internationale renforcée.

Si la pollution de l’air est le risque environnemental le plus important en Afrique, l’insalubrité de l’eau en zone urbaine a un impact important sur la santé publique. Depuis 1990, les grands travaux d’assainissement ont amélioré les conditions d’accès à l’eau potable des citadins, surtout au Mali et au Niger où, seuls deux tiers de la population avaient accès à l’eau au tournant des années 2000.

La gestion des déchets, enfin, peut générer de l’énergie et créer des emplois dans des villes durables. Le recyclage limite la demande de matières premières provenant des industries extractives et le traitement des déchets collectés peut générer de la chaleur, de l’électricité ou d’autres énergies. Actuellement, l’Afrique subsaharienne produit à elle seule 62 millions de tonnes de déchets par an selon la Banque mondiale, et la composition de ces déchets évolue avec une part de plastique et d’électronique de plus en plus importante.  

Réorganiser le système de collecte et de traitement des déchets est urgent en Afrique où la plupart des villes y consacrent 20 à 50 % de leur budget annuel, mais où, dans les faits, seuls 20 à 70 % des déchets sont ramassés en 2014, selon le rapport 2015 de Zero Waste Europe. Cette organisation promeut par ailleurs une stratégie “zéro déchet” qui nécessiterait à l’échelle locale des interventions sociales, politiques, économiques et techniques complémentaires par les pouvoirs publics.

L’urbanisation peut ainsi contribuer à l’accélération du développement durable grâce à des politiques d’aménagement du territoire urbain englobant progrès économique, avancée sociale et protection de l’environnement.

 

En définitive, l’aménagement urbain est aujourd’hui une des priorités de nombreux gouvernements africains. S’il est planifié, organisé et anticipé, il est une véritable opportunité pour le développement économique, la création d’emplois, et peut permettre d’accélérer le développement social tout en contribuant à la protection de l’environnement.
Le développement et l’interconnexion croissante des villes africaines attirent les investissements étrangers, et les zones urbaines de mieux en mieux équipées et desservies sont des espaces propices au développement des entreprises et à la création de synergies. Sur le plan social, l’enjeu est d’éviter le développement de villes duales, présentant au monde une vitrine moderne et organisée qui cache une autre moitié, peu développée, ne bénéficiant pas des revenus générés par la première. Intégrer les populations des quartiers les plus défavorisés aux plans d’urbanisation dès les premières étapes de la modernisation peut permettre d’éviter cette marginalisation.
Les retombées économiques positives que peut avoir l’urbanisation doivent être mises à profit pour améliorer d’autres secteurs nécessaires au développement global d’un pays et à l’amélioration du niveau de vie de l’ensemble de la population. Un secteur agricole en perte de vitesse qui ne bénéficie pas des investissements requis pour se moderniser et renforcer son efficacité crée une pauvreté rurale qui pousse les habitant des campagnes à l’exode. Si la pauvreté urbaine se nourrit de la pauvreté rurale, nous pouvons penser que le développement urbain pourrait entraîner en retour le progrès dans les campagnes. Les revenus générés par l’urbanisation peuvent ainsi permettre de tirer le développement d’autres secteurs et faire des villes de véritables moteurs de croissance pour l’Afrique.

Jeanne INGLEBERT et Séphora SAADI

CREDITS PHOTOS
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http://www.mutuamatheka.co.ke/

SOURCES

RAPPORTS :

Banque Africaine de Développement, Villes durables et infrastructures urbaines en Afrique, 2017, Abidjan

Banque Africaine de Développement, OCDE, PNUD, Perspectives économiques en Afrique, Villes durables et transformation structurelle en Afrique, 2016, Paris

Banque Mondiale, Greening Africa’s Cities: Enhancing the relationship between urbanization, environmental assets and ecosystem services, 2017, Washington DC

Banque Mondiale, What a Waste : A Global Review of Solid Waste Management, 2012, Washington DC

FMI, Perspectives économiques régionales : Afrique, un changement de cap s’impose, 2016, Washington DC

International Energy Agency, Key World Energy Statistics, 2017, Paris

Zero Waste Europe, La démarche zero waste, une solution clé pour le climat, 2015, Paris

Vincent Manirakiz, « Processus d’urbanisation de la ville de Kigali, Rwanda : relation entre la dynamique spatiale et démographique », Communication pour la chaire Quetelet 2011 «Urbanisation, migrations internes et comportements démographiques »

PRESSE :

Banque Africaine de Développement, Corridor Abidjan-Lagos: programme phare du PIDA et catalyseur de croissance économique pour l’Afrique de l’Ouest, publié le 2 août 2017

https://www.afdb.org/fr/news-and-events/the-abidjan-lagos-corridor-a-pida-flagship-programme-and-catalyst-for-economic-growth-in-west-africa-16078/
Consulté le 1er décembre 2017

UNESCO, La zone de conservation de Ngorongoro trace la voie pour un tourisme durable, publié le 24 mars 2015

http://whc.unesco.org/fr/actualites/1253/
Consulté le 3 décembre 2017

 

BASES DE DONNÉES STATISTIQUES :

Banque Mondiale, DATA Afrique Subsaharienne
https://donnees.banquemondiale.org/region/afrique-subsaharienne

Commission pour le développement de l’Afrique (ONU)
https://www.uneca.org/statbase/

ClasseInternationale

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