Le 18 août 2018, à l’âge de 80 ans, l’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) Kofi Annan est décédé. Il fut le septième Secrétaire général de l’organisation promouvant le maintien de la paix et le premier à se démarquer en tant que figure tutélaire. Il est également le premier Secrétaire général originaire d’Afrique sub-saharienne, né au Ghana. En 1997, il entame son premier mandat et est réélu en 2001 pour un second mandat, qu’il achève en 2006. Il s’est démarqué par son effort de revitalisation du rôle des Nations Unies à travers un programme soutenu de réformes. L’ONU a ainsi retrouvé la confiance de l’opinion publique internationale, notamment grâce à l’ouverture de l’organisation à de nouveaux partenaires.
Kofi Annan intègre l’administration onusienne en 1962 pour la question de l’administration et du budget auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMC) à Genève. Par la suite, il se spécialise sur les questions de paix en Afrique, notamment en tant qu’agent en poste à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, à Addis-Abeba, ainsi qu’en poste à la Force d’urgence des Nations Unies à Ismaïlia. En 1987, dix ans avant sa nomination en tant que Secrétaire général, il est déjà Sous-Secrétaire général à la gestion des ressources humaines et Coordinateur des Nations Unies pour les questions de sécurité. Dans les années 1990, Kofi Annan est nommé Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix alors même que l’ONU connaît une croissance exceptionnelle de ses effectifs et voit ses opérations de maintien de la paix s’implanter dans des zones géographiques jusqu’alors inexplorées : le Rwanda, le Sierra Leone, Haïti, les Balkans…
En tant que Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan entreprend une profonde réforme de l’organisation, intitulée « Rénover les Nations Unies », dans l’optique d’améliorer la cohérence et la coordination de l’action de l’ONU – notamment au travers des opérations de maintien de la paix. En 1998, il réoriente le Conseil de sécurité vers un engagement de la communauté internationale en faveur de l’Afrique – continent qui entre progressivement dans les préoccupations majeures de l’ONU à mesure que le continent européen se stabilise après la disparition de l’URSS et la fin des guerres balkaniques.
Si son travail se remarque par une plus grande efficacité de l’ONU sur le terrain, son action a aussi un impact important au sein de l’organisation même. Il permet de créer des alliances plus étroites avec la société civile et le secteur privé, ainsi qu’avec d’autres acteurs non étatiques et beaucoup moins traditionnels qui émergent sur la scène internationale à la fin des années 1990. Il lance le « pacte mondial » à destination des grandes entreprises et organisations mondiales dans l’objectif de diffuser une mondialisation respectueuse et avantageuse aux régions défavorisées. Son rapport sur le millénaire d’avril 2000 intitulé « Nous les peuples : le rôle des Nations Unies au XXIe siècle » invite les Etats-membres de l’ONU à s’engager en faveur d’un plan d’action mondial, dont s’inspirera largement la Déclaration du millénaire adoptée en septembre 2000. Parmi les points mis en avant par le Secrétaire général, la lutte contre le VIH et le sida, l’élimination de la pauvreté, la diffusion du développement durable et un meilleur accès à l’éducation figurent en tête de liste des objectifs du millénaire.
Les plus grands défis du double mandat de Kofi Annan à la tête des Nations Unies résident en la direction de l’organisation durant la période très troublée de la guerre en Yougoslavie entre 1991 et 2001 ainsi que la guerre en Irak qui a éclaté dès 2003 et le génocide rwandais de l’année 1994. Son important travail pour insuffler une nouvelle vie à l’organisation et à la coopération mondiale vaut à Kofi Annan de recevoir en décembre 2001 le prix Nobel de la paix. Il quitte ses fonctions de Secrétaire général en 2006 mais n’arrête pas pour autant d’œuvrer pour une paix mondiale en élevant la voix au sujet de conflits contemporains. En 2012, l’Assemblée générale le nomme Envoyé spécial conjoint entre l’ONU et la Ligue des Etats arabes pour la question de la crise syrienne.
Classe Internationale souhaite rendre hommage à un grand homme et espère que son travail continuera à inspirer l’ONU dans sa promotion d’une paix mondiale.
Bibliographie :
Site internet de l’Organisation des Nations Unies. URL [en ligne, consulté le 19 août 2018] : https://www.un.org/sg/fr/content/kofi-annan
Site internet de la Fondation Kofi Annan. URL [en ligne, consulté le 19 août 2018] : http://www.kofiannanfoundation.org/
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